Le référendum tenu en Catalogne le 1er octobre 2017, n’est pas sans conséquences en Europe. Il est un tremplin pour une partie des régions européennes aux aspirations indépendantistes de revendiquer leur volonté. Or la déclaration d’indépendance de ces régions signifierait leur sortie de l’Union européenne.
Le référendum en Catalogne organisé dimanche dernier afin de proclamer l’indépendance de la région a suscité de vives réactions de la part des autorités espagnoles. Une vague de violences policières a été vivement critiquée. Ce référendum mis en place par Carles Puigdemont, bouleverse profondément l’Espagne, mais pas seulement. Il a également un impact important en Europe.
Référendum en Catalogne : un risque de contagion ?
Le référendum de la Catalogne suscite de fortes inquiétudes en Europe. Si pour l’instant le gouvernement espagnol ne laisse paraître aucune possibilité de sécession, la violente répression du gouvernement semble avoir renforcée cette volonté d’indépendance. Par ailleurs, il met en lumière d’autres aspirations séparatistes en Europe, notamment en Italie et en Belgique.
En Italie d’abord, deux référendums sont programmés le 22 octobre, concernant l’autonomie de la Lombardie et de la Vénétie. Si Roberto Maroni, président de la Lombardie précise qu’il n’est pas question d’indépendance, la Ligue du Nord, parti auquel il appartient, se bat sans aucun doute pour la séparation à long terme des régions du Nord de l’Italie.
En Belgique ensuite, les aspirations indépendantistes de la Flandre s’intensifient toujours un peu plus. Tout comme la Catalogne en Espagne, cette région se trouve être la plus riche de Belgique. La Nouvelle alliance flamande, premier parti politique de Flandre, souhaite en 2019 mettre en place l’autonomie flamande. Si l’indépendance de la Catalogne était officiellement déclarée cela pourrait bien faciliter cette démarche si ce n’est l’élargir.
En France, si l’indépendance de la Corse n’est pas d’actualité, l’Assemblée corse soutient toutefois pleinement le mouvement catalan. Elle scandait en effet le 22 septembre « la légitimité incontestable du gouvernement de la Catalogne ».
Une indépendance significatrice d’une sortie de l’Union européenne
La question de l’indépendance de régions vis-à-vis d’États membres de l’Union européenne, en particulier celle de Catalogne n’est pas nouvelle. Quelles en seraient les conséquences vis-à-vis de l’organisation internationale ?
La question avait déjà été abordée en 2013. Dès lors la Commission européenne avait clarifié la question par le biais de son vice-président Joaquín Almunia. Il signalait alors « Un État indépendant sera, du fait de son indépendance, un État tiers du point de vue de l’Union européenne et les traités ne seront pas applicables sur son territoire à compter du jour de son indépendance ».
Pour que ces régions soient de nouveau membre de l’Union européenne, il faudrait alors formuler une nouvelle demande d’adhésion. Cependant le Traité sur l’Union européenne exige dans son article 49, un accord unanime des autres États membres pour valider l’adhésion. Or nous pourrions difficilement imaginer dans le contexte actuel que les États desquels les régions se sont séparées valident cette demande.
L’aspiration indépendantiste : un problème de communication politique européenne ?
Les mouvements indépendantistes en sont tout à fait conscients. La sortie de la Catalogne de l’Union européenne – cela est également valable pour les autres régions – serait catastrophique pour le nouvel État. Le coût porté par la région serait selon Les Échos bien plus important que celui du Royaume-Uni Toujours selon les échos 70% des investissements étrangers réalisés dans la région viennent de l’Union et elle est la destination de 65 % de leurs exportations.
Les répercussions économiques seraient donc très importantes, pourtant quand on parle de l’indépendance de la Catalogne ces arguments font peu de bruit. Cela ne traduirait-il pas une fois de plus le problème de l’Union européenne à faire entendre son importance aux citoyens européens ?