Révolution en Arménie, budget post-Brexit, élections au Royaume-Uni, négociations sur le congé parental et dissolution de l’ETA, la semaine européenne a encore été très chargée. Eurosorbonne fait le point sur les cinq infos les plus marquantes de la semaine dans le vieux continent.
ARMÉNIE : Révolution et nouveau Premier ministre ?
Mercredi, l’Arménie a connu une journée de grève générale massivement suivie et intitulée “Paralysie de l’Arménie”. Les manifestants protestaient contre la corruption et la précarité mais aussi pour que le leader de l’opposition, Nikol Pachinian, prenne la tête du gouvernement. Cela paraît désormais envisageable puisque le Parti républicain du Premier ministre démissionnaire Serge Sarkissian a finalement annoncé le même jour qu’il soutiendrait la candidature de celui qui obtiendra le soutien d’un tiers des députés, conditions que seul Nikol Pachinian remplit actuellement. Jusqu’à la prochaine réunion du Parlement prévue pour le 8 mai, l’incertitude demeure dans le pays.
UNION EUROPÉENNE – La bataille du budget ne fait que commencer
Mercredi 2 mai, Jean-Claude Juncker et Günther Oettinger – le Président de la Commission européenne et le Commissaire européen au budget – présentaient leurs propositions pour le cadre financier pluriannuel 2021-2027. Entre le départ du Royaume-Uni, un des plus gros contributeurs, et la mise en avant de nouvelles priorités (défense, sécurité, recherche), le casse-tête était bien réel. La (légère) hausse proposée et les coupes envisagées dans les fonds de cohésion et la PAC n’ont en tous cas pas fait l’unanimité. C’est justement celle des États membres qui sera requise, ainsi que l’approbation du Parlement européen pour faire adopter ce budget, ce que la Commission espère réaliser avant les élections européennes de mai 2019.
ROYAUME-UNI – Élections locales, statu-quo électoral (sauf pour UKIP)
Jeudi 3 mai se tenaient des élections locales visant à renouveler partiellement ou en totalité des conseils d’arrondissements, métropolitains ou locaux dans certaines parties du territoire britannique. Alors que le parti conservateur reste très divisé sur les suites à donner aux négociations sur le Brexit, ces élections étaient interprétées comme un moyen de jauger l’état des forces de chaque parti. Les conservateurs n’ont finalement perdu que très peu de sièges au profit de travaillistes qui n’ont pas obtenu les victoires espérées. Outre les bons scores des Libéraux Démocrates, l’autre enseignement de ce scrutin est la lente décrue du UKIP qui n’a conservé que 3 de ses 126 sièges remis en jeu lors de ce scrutin.
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CONGÉ PARENTAL – La France appelé à soutenir un projet de directive
Un collectif regroupant les principaux syndicats français a appelé jeudi Emmanuel Macron à soutenir la proposition de directive européenne Vie privée – vie professionnelle. Cette dernière propose de mieux indemniser le congé parental, en harmonise la durée pour les 28 et en facilite le recours, jusqu’aux douze ans de l’enfant. Le Président français, déjà interpellé sur le sujet lors de sa venue au Parlement européen par l’eurodéputé belge Maria Arena, avait annoncé ne pas remettre en cause le principe des mesures proposées tout en craignant le coût potentiellement insoutenable de celles-ci. La France doit faire des propositions sur le sujet dans les prochaines semaines alors que la directive est toujours discussion entre les deux co-législateurs : le Parlement européen et le Conseil.
PAYS BASQUE – L’ETA annonce sa dissolution
Jeudi à Genève, Josu Urrutikoetxea a lu un texte qui annonce la dissolution effective de l’ETA (Euskadi Ta Askatasuna, « Pays basque et liberté » en français). L’un des derniers dirigeants de l’organisation encore en clandestinité semble ainsi signer la fin d’un mouvement, créé en 1959, et responsable de la mort de près de 800 personnes au nom de la lutte pour l’indépendance de ce territoire à cheval entre la France et l’Espagne. Certains acteurs politiques ont critiqué le manque d’autocritique de la déclaration tandis que d’autres y voyaient “le fruit du dialogue”. De nombreux questions restent en tous cas en suspens, du lieux de détention des prisonniers ex-membres de l’organisation aux armes toujours pas rendues en passant par les centaines d’affaires encore non-résolues.
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