Articles par Shana De Sousa et Jérémy Balouka.
L’Union européenne approuve l’interdiction des voitures neuves thermiques d’ici 2035
Les eurodéputés ont approuvé ce mardi 14 février la fin des ventes de voitures neuves à moteur thermique d’ici 2035 avec 340 voix pour, 279 contre et 21 abstentions. Il s’agit-là du premier accord trouvé par l’Union européenne au regard du paquet climat européen « Fit for 55 » ; c’est en outre un objectif-clé dans les perspectives climatiques européennes visant à réduire d’au moins 55% les émissions de CO2 en 2030 par rapport à 1990. C’est là un véritable pas en avant vers la fin des véhicules polluants dans le cadre de la lutte face au dérèglement climatique.
Cette réglementation est le fruit d’une proposition de la Commission européenne de juillet 2021, laquelle avait fait l’objet d’une série de négociations entre le Conseil de l’UE et le Parlement européen. Ces derniers ont trouvé en octobre dernier un accord sur cette proposition de règlement prévoyant de réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serres des voitures neuves en UE et, par conséquent, de cesser les ventes de voitures et utilitaires légers neufs à essence, diesel et hybrides, au profit de véhicules 100% électriques. En outre, cette réglementation doit encore être formellement approuvée par le Conseil pour entrer en vigueur.
Bien qu’approuvé, ce texte ne fait pas l’unanimité parmi les eurodéputés. Les automobiles constituent près de 15% des émissions de gaz à effet de serre au sein de l’UE ; le PPE, la principale formation au Parlement, défendait plutôt une réduction à 90% des émissions de CO2, tandis que The Left considère que cette réglementation rendrait l’Union plus dépendante des exportations de composantes chinoises et africaines.
A la suite de cette approbation par le Parlement, la Commission a présenté ses objectifs concernant les bus et camions au travers d’une proposition législative visant à réduire de près de 90% les émissions de gaz à effet de serre des poids lourds, d’ici 2040. Ce texte doit encore faire l’objet de négociations entre le Parlement et les Etats-membres de l’Union.
L’Espagne devient le premier pays européen à adopter le congé menstruel
Le Parlement espagnol a approuvé ce jeudi 16 février, avec près de 185 voix pour, 154 contre et 3 abstentions, un projet de loi visant à offrir aux femmes la possibilité de prendre un congé menstruel rémunéré. Si un petit nombre de pays a d’ores et déjà mis en place une telle mesure – le Japon, l’Indonésie et la Zambie –, l’Espagne est devenue le premier pays d’Europe à instituer un congé de ce type. Il s’agit-là de lever le tabou pesant sur le sujet des menstruations et des douleurs qu’elles peuvent engendrer.
D’après la Société Espagnole d’Obstétrique et de Gynécologie, près d’une femme sur trois souffre de crampes menstruelles sévères. Ainsi, les femmes affectées par des pathologies comme l’endométriose, ou de symptômes tels que des crampes sévères, des nausées et des vomissements auront la possibilité de prendre 3 jours de congés payés, financés par l’Etat, potentiellement extensibles à 5 jours. La Première ministre espagnole, Irene Montero, s’est félicitée de cette avancée sociétale et a qualifié cette étape de « jour historique pour les avancées féministes ».
Cette nouvelle loi fait nonobstant l’objet de divisions parmi les politiciens et syndicats espagnols. Si le CCOO, principal syndicat du pays, considère qu’il s’agit d’une véritable avancée législative pour les femmes, le syndicat UGT considère que cette mesure pourrait stigmatiser les femmes et les marginaliser, considérant que les employeurs pourraient être amenés à les discriminer davantage ; position partagée par la principale opposition de droite du Parti Populaire.
Cette mesure phare s’inscrit dans un projet plus large du gouvernement de gauche féministe espagnol, visant notamment à renforcer l’accès à l’avortement aux femmes au sein des hôpitaux publics, ainsi qu’à garantir l’accès aux protections hygiéniques au sein des institutions telles que les écoles ou les prisons.
La conférence de Munich sur la sécurité internationale
La 59ᵉ conférence de Munich sur la sécurité se déroule du 17 février au 19 février 2023. La guerre déclenchée par la fédération de Russie en Ukraine est le sujet incontournable des débats.
Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur français en Russie, considère que cette conférence est le théâtre de l’unité de l’Occident autour de deux consensus. Le premier est qu’il faut armer massivement l’Ukraine pour bouter les soldats russes du territoire ; néanmoins la livraison d’avions de combat reste pour le moment inenvisageable. Le deuxième consensus concerne la conclusion de la guerre. Ce conflit ne trouvera sa résolution que dans la négociation et c’ est précisément la raison pour laquelle il faut aider l’Ukraine : établir un rapport de force en faveur de l’agressé est la condition sine qua non de l’ouverture de négociations. Le plus sensible pour le président français Emmanuel Macron, est qu’il faut ‘’défaire’’ la Russie, mais sans ‘’l’écraser’’. La nuance est de ne pas humilier la Russie, sous peine de ne jamais pouvoir entamer des négociations sérieuses.
D’un autre côté, la Chine se positionne en faveur d’un règlement de la guerre par la paix et revendique les bienfaits du développement pacifique et donc la cessation du conflit. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi affirme que le conflit est le résultat de la lutte pour l’hégémonie mondiale et de l’ingérence extérieure. Il fustige par la même occasion la gestion violente de Washington des problèmes internationaux, tant sur la question ukrainienne que sur l’affaire des ballons chinois.
En réponse, de nombreuses manifestations pacifistes sous l’égide du mouvement “Ensemble contre la guerre’’ prennent place sur l’Odeonplatz en marge de la conférence. Les tensions montent alors que les protestations anti-conférence sur la sécurité rencontrent une autre vague de manifestations, cette fois-ci pro-Ukraine.
Ouverture des festivités culturelles pour la capitale européenne de la culture de ‘’la petite Vienne roumaine’’
Le label de capitale européenne de la culture est attribué pour toute l’année 2023 à trois villes de l’Union européenne : Veszprém en Hongrie, Eleusis en Grèce et Timişoara en Roumanie. D’après la Commission européenne, le but de ce label est de “mettre en valeur la diversité de la richesse culturelle en Europe et les liens qui nous unissent en tant qu’Européens”. Il s’agit de désigner des villes qui accueilleront des centaines d’évènements centrés autour de la culture européenne. Pour ce faire, les villes bénéficient d’aides du programme “Europe Créative’’, dont les fonds s’élèvent à 2,5 milliards d’euros sur la période 2021-2027.
Les festivités ont débuté à Veszprem le 21 janvier par un grand spectacle et le 4 février pour la ville antique d’Eleusis. Enfin, le bal commence le 17 février à Timişoara, aussi surnommée la “petite Vienne roumaine”. Cette région est au croisement des cultures roumaine, hongroise et serbe ; et son maire, Dominic Fritz est même Allemand ! Au cœur historique de la révolution de 1989, Timisoara accueille depuis le 17 février des centaines de représentations artistiques et d’expositions, comme le “jardin vertical’’ sur la place centrale de l’Opéra ou des performances musicales alliant hip-hop ukrainien et musique traditionnelle rom.
Implicitement, l’objectif du programme est de mettre en relief les différentes identités nationales pour illustrer l’unité de l’Europe. De plus, l’afflux d’intellectuels et de touristes à destination de ces villes renforce à la fois l’esprit européen et les revenus touristiques de ces villes. Situé entre opportunité nationale et européenne, le label “capitale européenne de la culture” participe à la stratégie de l’Union pour sa construction. .