Que s’est-il passée en Europe cette semaine ? (semaine du 20 au 27 octobre 2024)

Sommet des BRICS : le gala annuel des promoteurs d’une alternative au système international

Par Thiennot Foucher

Mardi 22 octobre s’est ouvert à Kazan (Russie) le XVème congrès des BRICS, une organisation de coopération créée en 2009 par cinq États dits “émergents” : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique-du-Sud. Depuis l’année dernière, ce club de puissances aux ambitions mondiales assumées à accueilli quatre nouveaux membres, l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie et les Émirats arabes unis. En tout, les délégations de 32 pays, dont une vingtaine de chefs d’États, ont assisté aux deux jours du congrès. Un témoignage supplémentaire de la dynamique qui caractérise un mouvement de remise en cause de l’ordre international actuel par des États non-occidentaux où démocratie et respect des droits fondamentaux ne sont plus des valeurs de référence.

Les 22 et 24 octobre dernier, Vladimir Poutine a accueilli les représentants de 32 États  pour le sommet annuel des BRICS. © Maxim Shemetov / POOL / AFP

 

Un groupe de pays réunis par des enjeux économiques

Depuis janvier 2024, le bloc des pays des BRICS représente plus de 37 % du PIB mondial, environ la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre et désormais En plus de ce poids économique indéniable, l’organisation peut aussi compter sur sa puissance démographique puisque l’ensemble des populations de ces pays représente environ 45 % de la population mondiale. La puissance des BRICS est donc évidente, reste à connaître l’objectif qui sous-tend cette coopération et, en allant plus loin, quelles visions du système international ces États souhaite diffuser. Ainsi, Stewart Patrick, de la Fondation Carnegie, déclare pour Euronews : Il s’agit d’un club informel, ils sont principalement unis dans le sens de ce à quoi ils s’opposent, à savoir un ordre économique qu’ils considèrent comme étant contre eux”. En ce sens, Poutine a proposé la création d’un système de paiement propre aux BRICS. Cela permettrait à la Russie de contourner les sanctions occidentales imposées via l’exclusion du pays du système Swift. Le Kremlin rêverait même d’une monnaie unique qui unirait les pays des BRICS et les affranchirait du dollar américain.

Les BRICS leaders de l’alternative illibérale

Cet accueil à Kazan par un Vladimir Poutine goguenard est un beau pied de nez à la politique d’isolement de la Russie menée par les Occidentaux. Les invités de marque du dirigeant du Kremlin lui ont d’ailleurs apporté tout leur soutien, alors que l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par l’armée russe dure depuis maintenant plus de deux ans et demi. Le dirigeant sud-africain Cyril Ramaphosa continue  « de considérer la Russie comme un allié cher, un ami précieux » d’après une déclaration confiée à des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Poutine, qui peut compter sur la neutralité bienveillante ou le soutien affiché de nombreux pays africains, peut aussi s’enorgueillir de la présence de Xi Jinping, dont l’appui lui est essentiel pour continuer la guerre en Ukraine. Ce dernier, pour qui les BRICS constituent un levier pour dessiner le nouvel ordre international auquel il aspire, a déclaré que les relations diplomatiques entre les deux pays ont « contribué au bien-être de leurs peuples respectifs et à la défense de l’équité et de la justice internationales ». Cet usage des BRICS comme instrument de modelage du système international est confirmé par Vladimir Poutine pour qui « La Russie et l’Afrique du Sud coordonnent dans une large mesure leurs efforts sur la scène internationale, dans le but de créer et de façonner un ordre mondial multipolaire juste. Derrière ces formules qui prônent justice et équité, la réalité est tout autre. Aucun des membres des BRICS n’a condamné la guerre d’agression russe en Ukraine et ces pays sont, pour beaucoup, dirigés par des régimes autoritaires. La Chine inspire nombre d’entre eux, séduit par le développement des moyens de surveillance et de répression à grande échelle dans l’idée de garder le contrôle de leur population. En opposition à l’ordre international actuel qui, si imparfait qu’il soit, prône des valeurs de paix, de démocratie et de libertés fondamentales, ce contre-modèle affiche plutôt comme leitmotiv l’ordre, la souveraineté et le nationalisme. L’arrivée potentielle au sein des BRICS de la Turquie d’Erdogan, en rupture totale avec l’UE, pourrait encore accentuer cette tendance. En effet, les velléités expansionnistes d’Ankara sont connues et elles peuvent s’appuyer sur la deuxième armée la plus puissante de l’OTAN, derrière celles des Etats-Unis. A l’avenir, donc, ce groupe de pays pourrait peser en s’opposant à d’autres institutions telles que le G7, l’OTAN ou l’ONU. De ce fait, la présence à Kazan du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Gutierrez, a créé une controverse dans le camp occidental. Sur le réseau social X, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a ainsi qualifié cette présence de “mauvais choix qui ne fait pas avancer la cause de la paix” et qui “nuit à la réputation de l’ONU”.

Des pays alliés ?

Si, dans l’ensemble, ces États partagent une vision du monde assez semblable, attachée d’abord au contrôle de leur population pour s’assurer du maintien de leur régime quel qu’en soit le prix, le groupe des BRICS n’en est pas moins très désuni. La Chine et l’Inde s’affrontent régulièrement dans les cimes himalayennes et leur lutte sans partage pour la domination de l’Asie du Sud-est ne fait pas de doute. Parmi les nouveaux venus de l’an dernier, l’Iran et l’Arabie Saoudite, engagés dans une compétition sans merci pour l’hégémonie régionale. Stewart Patrick précise à nouveau : “Au fur et à mesure que de nouveaux membres s’ajoutent, la diversité et l’hétérogénéité vont rendre encore plus difficile pour les BRICS de parvenir à des visions du monde et à des politiques cohérentes”. La présence éventuelle de la Turquie pourrait ainsi donner lieu à une triangulaire explosive entre les principales puissances régionales du Moyen-Orient, Iran, Arabie-Saoudite et Turquie, qui s’affrontent déjà de manière détournée sur de nombreux théâtres de guerre et dossiers diplomatiques.

En parallèle, Enrico Letta, ancien Premier ministre italien et européen convaincu, a souligné l’importance pour l’Europe de renforcer son unité et son intégration économique afin d’être capable de faire contrepoids au BRICS. Mais si les BRICS sont aujourd’hui économiques, leur proposition d’alternative politique pourrait bien un jour trouver des aboutissements plus concrets, l’Europe aura alors à faire un choix difficile et à l’heure actuelle l’UE est bien loin de pouvoir s’afficher comme un troisième voie possible entre les États-Unis et un bloc de pays émergents menés par la Chine.

La diplomatie européenne au secours du Liban, Israël continue la guerre.

Par Thiennot Foucher

Alors que les succès tactiques israéliens s’enchaînent, les Européens et les Américains s’évertuent à arracher à Benjamin Netanyahu un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et au Liban. Ces derniers jours, les diplomates européens ont multiplié les initiatives et déplacements au Liban pour obtenir un cessez-le-feu, faute d’un plan de paix que le Premier ministre israélien refuse encore catégoriquement. Mais Israël fait toujours la sourde oreille et pousse son avantage dans une guerre qui prend de plus en plus d’ampleur, en attendant la riposte de Tel Aviv contre Téhéran.

Bombardement Israélien au sud-Liban le 19 septembre dernier. Photo by Rabih DAHER / AFP)

Le Liban comme priorité européenne

L’éclatement d’un nouveau conflit au Liban préoccupe les chancelleries européennes. Que ce soit par proximité historique avec ce pays ou simplement car il est l’un des pays du voisinage de l’UE (Chypre se trouve à quelques encablures de Beyrouth.), les Européens ont tout intérêt à peser de tout leur poids pour faire cesser cette nouvelle guerre à leurs frontières au plus vite. Le Vendredi 11 octobre, une étincelle à déclenché une hausse de ton chez les Européens : deux casques bleus de la FINUL, la mission de maintien de la paix de l’ONU au sud-Liban, ont été blessés par un tir israélien. Depuis, les incidents se multiplient, les bâtiments et les véhicules de la FINUL sont régulièrement ciblés par Tsahal. Les chefs d’État européens, alors réunis à Chypre pour un sommet des dirigeants des pays méditerranéens de l’Union européenne, ont fermement condamné les actes israéliens. Le président de la République française, Emmanuel Macron, a jugé « tout à fait inacceptable » que les casques bleus soient « visés délibérément par les forces armées israéliennes », rejoints en cela par Pedro Sanchez et Giorgia Meloni, respectivement chef du gouvernement espagnol et italien. Emmanuel Macron a aussi appelé à « cesser les exportations d’armes » à Israël, « l’unique levier » pour mettre fin aux combats dans la bande de Gaza et au Liban. Cette déclaration s’adressait en premier lieu à Washington, les ventes d’armes américaines à Tel Aviv étant la condition sine qua non de la capacité militaire de Tsahal. Le Vendredi 18 octobre, la première ministre italienne en visite à Beyrouth a apporté son soutien aux 1200 soldats italiens qui participent à la FINUL. Cette mission de 10 000 hommes est composée en bonne partie de troupes européennes et elle est aussi l’un des derniers leviers d’actions européens au Proche-Orient. À Chypre, les Européens ont aussi discuté de l’aide humanitaire à organiser et à acheminer vers le Liban. L’État insulaire de Méditerranée orientale a d’ailleurs été retenu pour servir de hub logistique, son aéroport de Larnaca se situant à seulement 207 km de celui de Beyrouth. Au niveau de l’UE, le consensus sur une position commune vis-à-vis de l’offensive israélienne au Liban est dur à atteindre. Si la Commission a condamné les attaques israéliennes contre les troupes de l’ONU au Liban et a appelé à un cessez-le-feu, ni le Parlement européen, ni le Conseil n’ont pu parvenir à une position commune. Bien qu’un grand nombre d’eurodéputés se soient montrés critiques face à l’intervention de Tsahal,aucune résolution appelant à un cessez-le-feu n’a été déposée, loin du consensus affiché sur la guerre en Ukraine.

Sans écouter les appels au cessez-le-feu, l’armée israélienne pousse son avantage tactique au sud-Liban.

Pour Enzo Moavero Milanesi, ancien ministre italien des Affaires étrangères, “Il est probable que Tsahal tente de forcer le retrait des forces de l’ONU. Le retrait des Casques bleus ouvrira la voie à la réoccupation de ce territoire sans la présence d’éléments tiers comme les forces de l’ONU “. Les forces de défense et de sécurité (FDS) israéliennes continuent de mener leurs opérations dans le sud du pays, un territoire tenu par le Hezbollah, où les combats sont violents et font des morts dans chaque camp. Israël continue de mener des frappes dans les autres fiefs du mouvement chiite financé par l’Iran. Dans la banlieue sud de la capitale, les bombardements ont détruit de très nombreuses habitations et causés de nombreuses pertes civiles. Les attaques israéliennes portent désormais jusqu’au nord du pays, y compris dans la montagne libanaise peuplée majoritairement de chrétien maronites et de Druzes. La cible, des réfugiés chiites fuyant le sud ravagé pour la protection des contreforts du Mont Liban. Le mardi 22 octobre, Israël a confirmé la mort dans un bombardement d’Hachem Safieddine, le successeur pressenti d’Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah. En face, malgré la désorganisation du mouvement suite à la décapitation de son haut-commandement, le Hezbollah tend des embuscades meurtrières et continue d’organiser des tirs de roquettes en direction du territoire israélien. D’après un décompte de l’AFP réalisé le 20 octobre, au moins 1 454 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre 2024 tandis que l’ONU indique recenser près de 700 000 déplacés internes et 400 000 libanais ayant fui le pays, essentiellement en Syrie.

Un moment de bascule entre guerre généralisée et arrêt progressif des combats

Les appels de la communauté internationale aux cessez-le-feu, et au-delà, à un accord de paix, ne sont pas entendus par Israël. L’État major élabore en ce moment la réplique militaire aux tirs de missiles iraniens subit par l’État hébreu dans la nuit du 1er au 02 octobre. Tel Aviv se trouve à la croisée des chemins : ses offensives à Gaza et au Liban n’ont jamais été aussi poussées depuis le 07 octobre et sa réponse à l’Iran va décider de son futur proche, entre une guerre régionale ou une désescalade progressive du conflit. Benyamin Netanyahu affirme vouloir « changer la réalité stratégique du Moyen-Orient ». Derrière cette formule, il faut voir la volonté du chef d’État israélien d’éliminer un maximum de forces hostiles à Israël dans la région, Hamas, Hezbollah et Iraniens, tant que la conjecture lui est favorable. Cette politique guerrière plonge l’administration américaine dans l’embarras, à quelques jours d’élections présidentielles qui s’annoncent compliquées pour le camp de Joe Biden. Son secrétaire d’État, Anthony Blinken, est de retour au Proche-Orient pour son onzième voyage en Israël depuis le 07 octobre. Après dix tentatives infructueuses pour freiner l’escalade conflictuelle dans la région, le diplomate américain est missionné pour arracher un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et une mesure dans la réplique israélienne contre le régime des mollahs. Dans la nuit du vendredi 25 au samedi 26 octobre, des frappes de précision de l’armée israélienne ont été opérées sur des sites militaires iraniens. Dans la foulée, Washington, qui qualifie ces attaques israélienne de “manœuvre d’autodéfense”, a appelé Téhéran à cesser ses attaques contre Israël afin que ce cycle de combats puisse se terminer sans nouvelle escalade.“. Les prochains jours nous montrerons si cette opération israélienne n’était que le premier acte d’une riposte de grande envergure contre l’Iran ou une réponse raisonnable tenant à ménager la région d’une escalade totale du conflit.

Élections aux États-Unis: quelles conséquences pour l’Union Européenne?

par Mélina MODINOS LOBEAU

Après les élections européennes le 9 juin de cette année, et les bouleversements qui ont suivi, notamment en France, les élections américaines du 5 novembre pourraient également avoir un impact significatif sur le continent européen.

Duel: Harris-Trump  

 Les élections américaines soulèvent des enjeux environnementaux et économiques qui s’étendent bien au-delà des frontières des États-Unis, avec un impact notable sur l’Union européenne et, plus largement, sur l’Europe continentale.  En tant que première puissance mondiale, les États-Unis exercent une influence hégémonique qui place les gouvernements européens dans une position de dépendance vis-à-vis des décisions américaines, influençant directement les politiques et priorités de leurs homologues européens. Cette interdépendance s’articule principalement autour de relations économiques, à travers les accords transatlantiques, et de liens militaires, notamment via l’OTAN. L’Union européenne étant rattachée à l’OTAN depuis 1949, avec toutes les phases auxquelles elle a fait face, et encore aujourd’hui  avec la Guerre en Ukraine,  le résultat des scrutins du 5 novembre pourraient avoir alors des conséquences sur celle-ci, par exemple. De plus, les accords économiques et commerciaux transatlantiques renforcent l’UE en tant qu’entité politique mais la rendent dépendante. Dans le contexte du XXIe siècle, l’émergence d’acteurs étatiques comme la Chine et la Russie pose des défis non seulement d’un point de vue militaire, mais également économique.

Les deux candidats phares : Donald Trump 45ème président des USA et Kamala Harris vice-présidente sous le mandat de Joe Biden. Le paysage politique ne s’annonce pas grandiose  au sein de l’Union Européenne. Cette situation souligne le manque de sécurité, les divisions internes dues aux clivages d’opinions au sein même des pays Européens et l’extrême droite déjà à nos portes.

Source : Conseil de L’Europe

 

Quelles conséquences sur l’UE ?

Alors, qui prendra les rênes du pays de l'”American dream” ? Deux visions s’opposent concernant les liens entre les  États-Unis et  l’union européenne. D’un côté,  Donald Trump semble vouloir  diviser les Européens.Cette idée repose sur sa position selon laquelle il ne défendrait pas les alliés de l’OTAN qui consacrent moins de 2 % de leur PIB à la défense. D’un autre côté, Kamala Harris cherche à renforcer les alliances des États-Unis avec l’Europe et l’Asie, permettant aux Européens d’investir davantage dans leur propre défense tout en rassurant les alliés asiatiques et en les encourageant à collaborer sur des projets industriels d’envergure. Mais serait-il possible pour l’UE de ne plus dépendre de la puissance américaine d’un point de vue décisionnel?

De plus, sur la question de l’environnement et de l’accord de Paris, ce dernier serait entravé par les objectifs de Trump, où il promeut une l’exploitation du pétrole en masse et sa victoire mettrait fin à l’espoir de limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C, d’après une étude menée par Carbon Brief. Cette réélection entraînerait une augmentation de 4 milliards de tonnes de gaz à effet de serre de plus dans l’atmosphère qu’une victoire du camp démocrate. Et l’UE va en pâtir le plus face à l’irrationalité des états-uniens sur le climat et le réchauffement climatique.

« Alerte sociale » : la suppression de 4 000 postes d’enseignant suite à une décision “budgétaire” de l’Éducation

par Mélina MODINOS LOBEAU

Système scolaire en crise, niveau qui baisse dans les classes :Face au déficit budgétaire, le nouveau gouvernement annonce la suppression de 4 000 postes de professeur.es.

Une décision controversée face à la montée des postes vacants 

Avant la rentrée des classes prévue le 5 septembre 2024 pour l’année scolaire 2024-2025, une étude menée sur un échantillon de 893 établissements publics révèle que 56 % d’entre eux (selon les chiffres du SNES-FSU, le Syndicat National des Enseignements du Second degré) signalent l’absence d’au moins un enseignant devant les élèves. De plus, une enquête réalisée par le SNPDEN-UNSA (Syndicat National des Personnels de Direction de l’Éducation Nationale) et publiée le 11 septembre montre que parmi les 2 500 établissements ayant répondu sur un total de 7 800 collèges et lycées publics, 61 % ont manqué d’au moins un ou plusieurs enseignants le 2 septembre. L’éducation de la jeunesse semble rencontrer des difficultés, avec des témoignages d’enseignants faisant état d’un manque de motivation, ainsi que de conditions de travail considérées comme précaires en France, notamment en ce qui concerne les horaires, les heures supplémentaires, les corrections de copies et les préparations). Sans noter que leur salaire est l’un des plus bas en    Europe. Nous pouvons voir sur le graphique de l’OCDE, la France reste dans la moyenne à l’échelle mondiale : un enseignant du secondaire gagnait en 2020 environ 53K USD par an ( 48,5K Euro).  Afin d’essayer de rattraper ses partenaires européens, la France augmente dans un contexte budgétaire au plus bas, les salaires des professeur.es de seulement de 6 centimes brut, tout comme les parlementaires qui verront leur salaire généreux augmenté en janvier 2025.

 

Sources : OCDE

Mainmise du Ministère de l’Économie dans la sphère éducative : 

En plus du manque de professeur.es dans les écoles, l’Éducation Nationale est le secteur sujet aux économies budgétaires depuis les gouvernements  Attal et Borne. Et  avec le Projet loi de Finance 2025, nous continuerions une politique macroniste  similaire avec la suppression de 4 000 postes  d’enseignants. Cependant, nous pouvons noter que le budget alloué à l’enseignement scolaire pour 2025 est de 64,5 milliards d’euros, contre 64,4 milliards d’euros en 2024.  En février, le budget avait déjà subi une coupe de près de 700 millions d’euros, maïs cette dernière n’est pas reconduite pour 2025, ce qui explique en partie l’augmentation apparente de 834 millions d’euros pour cette année. Nous pouvons également noter que les contractuels sont valorisés dans les postes vacants, car ces derniers coûtent moins chers à l’État.

De plus, il est mentionné plus précisément à la dernière page du PLF 2025, l’État compense la suppression des postes dans l’enseignement, en ajoutant plus de 550 postes dans la Défense et la Justice.

Un futur prometteur pour l’éducation nationale

Tenant compte de la faible évolution démographique à laquelle le France fait face (nombre d’élèves qui devrait diminuer de plus de 480 000 d’ici 2028), deux visions de l’avenir du secteur de l’Éducation Nationale s’opposent. Nous avons les inspections qui défendent le fait de profiter de cette baisse démographique pour faire plus d’économies  « réduire les moyens d’enseignement » en fermant des classes et en supprimant des postes . De l’autre côté, les syndicats considèrent que « La baisse de la démographie scolaire apporte l’occasion d’améliorer le système scolaire français en poursuivant un investissement soutenable pour notre pays ».

Alors, que pensent nos membres du gouvernement ? Si, pour Gabriel Attal, l’école semble être le pilier de la méritocratie républicaine, au ministère de l’Économie, on dirait qu’il ne s’agit que de dépenses superflues. Tandis que les uns prônent l’égalité des chances et la réussite par l’éducation, d’autres semblent voir en l’école un gouffre financier, oubliant peut-être que chaque euro investi dans l’éducation façonne l’avenir même du pays.Quelle est donc la position de nos membres du gouvernement ? Le décalage entre ce qui est dit, et ce qui est fait, est saisissant. Les discours de l’ancien premier ministre et  ministre de l’éducation, ne s’accordent  pas avec les résultats de son bref passage à Matignon : lorsqu’il gérait encore les “affaires courantes” cette été, il a décidé de figer le budget de l’État, en sacrifiant notamment le secteur du service public.

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