Jeudi dernier se tenait la deuxième édition du colloque junior organisé par l’équipe d’Eurosorbonne. Destiné à donner un aperçu des travaux de recherches effectués par les étudiants de Master 1 de l’année dernière, l’événement a aussi pour objectif de rassurer ceux de cette année.
Une petite cinquantaine de personnes est venue assister à la présentation de neuf mémoires écrits l’an dernier par des étudiants de l’Institut d’Études européennes de la Sorbonne-Nouvelle. La soirée était divisée en quatre grands thèmes : les politiques d’asile et d’immigration dans l’Union européenne, les politiques nationales et locales à l’épreuve de l’UE, l’Europe et le numérique, et l’Europe dans les médias.
Thème plus que d’actualité, les politiques d’asile et d’immigration ouvraient la soirée. Vincent Maubant nous présentait son sujet « Les politiques d’asile de l’Union européenne au défi de la crise des réfugiés », insistant sur la nécessité de définir un cadre temporel bien précis et de se fixer ses « propres frontières ». Un argument prolongé par Louise Mottier, avec son sujet « Les politiques d’immigration et d’asile entre communautarisation et renationalisation : la France, le Royaume-Uni et l’UE dans l’impasse à Calais ». Tout juste revenue d’Erasmus au Royaume-Uni, Louise a également insisté, à raison, sur la nécessité de partir étudier à l’étranger. Un regard neuf et des sources plus abondantes en plus d’une expérience Erasmus que chacun sait souvent positive.
Le mémoire : une carte de visite pour la suite
La soirée se poursuit sur le sujet des politiques nationales et locales à l’épreuve de l’UE. Le mémoire de Lucile Carré sur l’influence européenne sur les politiques carcérales des Etats a particulièrement retenu l’attention du public. Engagée dans ce domaine, Lucile a bien insisté sur la nécessité de choisir un sujet qui passionne mais peut aussi ouvrir des portes pour des stages ou futurs emplois par la suite. Frédéric Lebelhomme et Marie Caillaud ont pris la suite avec les sujets respectifs suivants : « La réaction concertée du contrôle social français face aux mutations de la radicalisation par l’exemple de l’extension du PART », et « La réhabilitation de l’île de Nantes ».
Dans une Europe qui tend à accorder de plus en plus de place au numérique, Josselin Petit et Aude Porchet Belmonte se sont penchés sur le sujet. Josselin s’est tout d’abord interrogé sur l’existence ou non d’une « civil tech » européenne, et Aude a quant à elle axé son mémoire sur le Conseil supérieur de l’audiovisuel, et l’Office of communication en tant qu’acteurs majeurs de l’audiovisuel européen à l’ère du numérique. Cette dernière, passée par la phase où l’idée générale d’un sujet est présente mais où il faut encore affiner le champ d’étude pour se concentrer sur un point précis en une cinquantaine de pages conseille la bien connue, mais efficace, technique du schéma euristique. Josselin a, pour sa part, insisté sur l’opportunité de faire des interviews, un exercice incontournable pour obtenir des informations souvent introuvables et souvent, faire de belles rencontres.
Dédramatiser la rédaction
Enfin, la soirée s’est achevée sur le thème de l’Europe dans les médias. Deux perspectives ici. Une première avec Noémie Chardon qui s’est intéressée à la représentation de l’Euroscepticisme dans les journaux anglais à grand tirage entre les années 1970 et 2000, évoquant notamment la difficulté de trouver des sources lorsque l’on s’attaque à un sujet historique qui demande un travail de recherches d’archives. De l’autre Elena Blum s’est interrogée sur l’existence ou non d’un journalisme européen. Partie à la rencontre de multiples acteurs (Jean Quatremer pour Libération, Jean-Sébastien Lefebvre pour Contexte, Grégoire Lory pour Euronews, entre autres), elle s’est immergée dans un monde qui, tout comme la fameuse « bulle bruxelloise », nous paraît souvent lointain.
Un tour d’horizon des sujets abordés l’an dernier par les étudiants de l’IEE, mais aussi et surtout un bon moyen de dédramatiser la marche à suivre pour les Master 1 qui se lancent cette année dans un exercice qui, bien qu’imposé, doit rester un plaisir devant la quantité importante de lectures et de recherches à effectuer.