Conséquences du Brexit, crise politique en Allemagne, rappel à l’ordre de la Commission européenne pour le budget français, bilan de la COP23 et retour de la pêche électrique, l’actualité de la semaine en Europe par Eurosorbonne.
Déménagement de deux agences européennes à Paris et Amsterdam
Brexit oblige, les États membres ont dû voter lundi dernier pour décider des nouveaux sièges des deux agences de l’Union européenne établies à Londres à l’heure actuelle. Paris a été choisie pour accueillir l’Autorité bancaire européenne (ABE), au détriment notamment de Dublin. L’ABE déménagera à partir de 2019, date de sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union européenne. L’Agence européenne des médicaments (AEM), quant à elle, siégera à Amsterdam, alors que Milan était la favorite. Pour rappel, l’ABE est un organe chargé de maintenir la stabilité financière au sein de l’UE et de garantir le bon fonctionnement du secteur bancaire européen et l’AEM est chargée de promouvoir la santé publique via l’évaluation et la supervision des médicaments.
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Échec pour Angela Merkel, qui n’a pas réussi à constituer une coalition
C’était la dernière chance dimanche dernier pour Angela Merkel de former une coalition avec les Verts et le parti libéral FDP, mais leurs profonds désaccords concernant notamment l’immigration et l’environnement ont eu raison de ces longs et houleux pourparlers. Cette crise politique inédite depuis la réunification forcerait donc Angela Merkel à convoquer de nouvelles élections anticipées. Mais ces élections, qui supposeraient donc la dissolution du Bundestag, pourraient surtout être profitables au parti d’extrême-droite AFD, qui engrangerait de nouveaux sièges. Dans une telle situation, une Angela Merkel très affaiblie retarderait d’autant toutes tentatives de réformes en profondeur de l’Union européenne. En dernier recours, elle a la possibilité de former un gouvernement minoritaire ou de créer une alliance avec le SPD, seulement si ce dernier accepte de sortir de l’opposition, chose qu’il a refusé au lendemain des élections.
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Fin de la conférence COP23, que faut-il retenir ?
La dernière conférence sur le climat qui s’est tenue à Bonn, en Allemagne, s’est terminé il y a maintenant une semaine. A l’issue des négociations, aucun pays ne semble s’être démarqué pour remplacer les États-Unis dans l’orientation des dialogues, et les pays les plus affectés par le réchauffement climatique n’ont reçu aucune promesse d’aide financière pour lutter contre ce fléau. Cependant, la COP23 a permis de lancer des initiatives institutionnelles et privées, comme l’Alliance pour la sortie du charbon, qui rassemble 25 pays, dont la France, le Royaume-Uni et l’Italie, et la recommandation de la Banque centrale norvégienne de ne plus investir dans les énergies fossiles. Un bilan « en demi-teinte » donc, comme le déclare Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire.
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La pêche électrique de nouveau autorisée en Europe ?
Alors que l’Union européenne a interdit – sauf quelques exceptions encadrées – la pêche électrique à la fin des années 1990, il semblerait que cette pratique, qui consiste à envoyer des décharges dans la mer afin de capturer les poissons plus facilement, puisse être véritablement de retour en Europe. En effet, la Commission de la pêche du Parlement européen a voté favorablement à une levée progressive des limites encadrant l’utilisation à titre expérimental de cette technique. Presque 28 % des navires hollandais sont pourvus de filets électriques, alors que la limite légale est fixée à 5 %. Plusieurs ONG qui œuvrent pour la défense des fonds marins estiment que cette pêche de masse est une menace pour l’écosystème puisqu’elle tue tous les petits poissons, participant ainsi à la désertification des fonds marins. Il faudra attendre le début de l’année 2018 et une session plénière pour savoir si oui ou non le Parlement autorisera officiellement la pêche électrique.
La Commission européenne inquiète du budget 2018 de la France
Alors que la Commission européenne est confiante concernant l’objectif de la France de ne pas dépasser 3 % du déficit national (« de ne pas voir son déficit dépasser les 3% du PIB »), elle a, dans un rapport publié cette semaine, mis en garde le pays contre une mauvaise trajectoire concernant les restrictions budgétaires. En effet, le niveau de la dette française est bien au-dessus de ce qui est prévu dans les textes européens, 96,9 % du PIB contre 60 %, et selon la Commission, la France a un taux de dépenses toujours trop élevé. C’est un coup dur pour le gouvernement Macron, qui présentait alors ses premières prévisions budgétaires. La France devra donc redoubler d’efforts pour ne pas se voir infliger de possibles sanctions et des amendes.