Bientôt des premières consultations citoyennes presque partout, un prochain accord entre l’Europe et le Mercosur sur les produits agricoles, un président de la Commission élu sur le modèle du « spitzenkandidaten » ou non, des projets de réforme par le Sinn Fein et la reconnaissance du génocide arménien : l’actualité européenne de la semaine en cinq infos.
Consultations citoyennes : 26 pays derrière Macron
Emmanuel Macron a annoncé que 26 États européens – à l’exception de la Hongrie puis du Royaume-Uni pour en plein Brexit – vont organiser des débats citoyens dans leur pays dans les prochains mois. C’est un succès pour le président français même si pour rallier le plus grand nombre, il a fallu sacrifier le terme plus ambitieux de “conventions démocratiques”. Les résultats des doléances des citoyens européens seront discutés lors du Conseil de décembre 2018, soit peu avant les élections européennes de mai 2019. En France, ces consultations seront lancées le 17 avril depuis Strasbourg par le chef de l’État.
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UE – Mercosur : vers un accord agricole
L’Europe souhaite trouver un accord avec le Mercosur d’ici début mars pour faciliter les exportations agricoles. Cette date semble toutefois peu probable pour les négociateurs situés à Asunción, au Paraguay. Des concessions sont faites par les pays européens, comme l’augmentation jusqu’à 100 000 tonnes des importations de bœufs latino-américains pour permettre le maintien de l’utilisation des AOP outre-Atlantique. Ces négociations s’inscrivent dans une politique européenne de libre-échange, mais la baisse des tarifs douaniers sera huit fois moins importante que pour l’accord UE-Canada (CETA). Les agriculteurs français sont inquiets puisque les accords avec l’Amérique représenteraient plus de 50 % de la viande bovine européenne. Des enjeux sanitaires sont aussi en question du fait des normes de fabrications françaises qui ne sont pas imposées en Amérique latine.
Élections européennes : un président à tête de liste ?
Imbroglio entre le Parlement européen et le Conseil européen qui réunit les chefs d’État et de gouvernement : le premier veut que le Président de la Commission soit une tête de liste – ou « Spitzenkandidaten » – parmi les partis européens. Le Conseil a répondu par la voix de Donald Tusk en affirmant que ce choix n’était pas « garanti par avance » du fait d’une éventuelle majorité par alliance. Jean-Claude Juncker, le président sortant est favorable au système du « spitzenkandidaten » puisque cela avait permis son élection en 2014.
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Irlande : Pour un référendum sur l’unification
Mary-Lou McDonald, présidente du Sinn Fein, le parti qui prône la réunification des deux Irlande, entend mener un référendum lors de la prochaine décennie sur cette question dans le contexte du Brexit. Cette réunification permettrait de ne pas menacer le traité de paix de 1998, tout en garantissant une pérennité économique (en ne réinstaurant pas de frontière entre la République irlandaise et l’Irlande du Nord). Toutefois, ce référendum ne peut être organisé que par le Secrétaire d’État britannique chargé de l’Irlande du Nord. Les sondages sont pour l’instant hostiles à une réunification de l’île.
Arménie : reconnaissance du génocide par les Pays-Bas
142 voix pour, trois contre, le Parlement des Pays-Bas a décidé de reconnaître le génocide arménien. La Turquie a immédiatement réagi en convoquant le chargé d’affaires néerlandais en Turquie pour lui faire part de sa « condamnation ». En effet, elle considère cette question comme relevant de massacres réciproques durant une guerre civile. En réponse à cela, Ankara a de nouveau accusé les Pays-Bas du massacre de 8000 musulmans hommes en Bosnie en 1995, qui est reconnu comme « génocide » par plusieurs instances internationales.