Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (20/09-24/09)

L’Allemagne s’apprête à dire au revoir à sa « Mutti » :

Ce dimanche 26 septembre marque un tournant dans la vie politique allemande. En effet, les élections législatives en Allemagne se tiennent ce jour afin d’élire le nouveau ou la nouvelle chancelier(ère). Angela Merkel, physicienne de formation et membre de la CDU (Union-chrétienne démocrate d’Allemagne), accède au pouvoir le 22 Novembre 2005. Après quatre mandats consécutifs et 16 ans au pouvoir, trois candidats peuvent aujourd’hui prétendre à sa succession après coalition : le favori Olaf Scholz ainsi que les outsiders Annalena Baerbock et Armin Laschet, héritier de la chancelière. Concernant l’Europe, Angela Merkel a toujours fait passer les intérêts de l’Allemagne avant tout, à l’exception de son dernier mandat. A la tête de la présidence européenne, elle a su faire avancer l’Europe et favoriser l’intérêt européen avant celui de son pays. Sa succession en dira long sur l’avenir de l’Europe. Les allemands disent au revoir à leur « Mutti », celle qui aura réussi à marquer l’histoire de la politique allemande, européenne et internationale. Au Revoir ! Auf Wiedersehen, Frau Angela Merkel !

 

Six migrants retrouvés morts à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie 

A la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, le bilan humain s’alourdit avec deux migrants retrouvés morts ce vendredi. A ce jour, les gardes-frontières polonais ont signalé la découverte de six corps sans vie de migrants dans la zone transfrontalière. Depuis plusieurs mois, le flux migratoire s’intensifie à la frontière entre l’Union européenne et la Biélorussie. La crise afghane a multiplié les demandes d’asile vers l’Europe où des milliers de migrants venant du Moyen-Orient tentent d’y accéder en passant par l’Etat biélorusse. En Pologne, un état d’urgence a été déclaré à la frontière, matérialisé par l’établissement de barbelés pour stopper l’immigration. La Biélorussie est accusée d’encourager ces migrations en représailles des sanctions imposées par l’UE au régime de Loukachenko. Ainsi, la zone transfrontalière s’est transformée en un « no man’s land » où ni journalistes ni représentants d’ONG ne peuvent se rendre. Des migrants se retrouvent alors bloqués dans cette zone où certains meurent d’épuisement et de froid. En réponse à cette crise, l’Union européenne souhaite envoyer des agents migratoires de Frontex à la frontière polonaise pour contrôler les conditions d’accueil des demandeurs d’asile, qui ne peuvent être refoulés selon les termes de la Convention de Genève. Cependant, le dialogue entre l’UE et la Pologne concernant cette situation migratoire préoccupante reste au point mort.

 

Affaire des sous-marins : mise à l’écart de la France par ses alliés anglo-saxons dans la zone Indo-Pacifique.

Le 15 septembre 2021, le Premier ministre australien Scott Morrisson annonce, sans avertir la France, la rupture du “contrat du siècle”, prévoyant la vente par le constructeur français Naval Group de douze sous-marins à propulsion conventionnelle, au profit d’un contrat entre les Etats-Unis et l’Australie pour au moins huit sous-marins nucléaires. La conclusion de ce nouveau contrat avec les Etats-Unis s’inscrit dans la nouvelle alliance militaire AUKUS (Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis) destinée à faire face à l’expansionnisme chinois dans l’océan Pacifique. Sur le continent européen, ces annonces ont provoqué l’indignation et la colère de la France, désignées par Jean-Yves le Drian comme un “coup de couteau dans le dos”. L’Union européenne s’est, quant à elle, montrée solidaire avec la France ; le 20 septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié la façon dont la France a été traitée d’ “inacceptable”. Après avoir rappelé ses ambassadeurs aux Etats-Unis ainsi qu’en Australie, Emmanuel Macron a entamé mercredi 22 septembre un processus d’apaisement après un échange téléphonique avec Joe Biden. À l’issue de cet appel, un communiqué a été publié, indiquant que “les Etats-Unis réaffirment que l’engagement de la France et de l’Union européenne dans la région Indo-Pacifique revêt une importance stratégique”. Malgré les premières étapes du réchauffement des relations avec les Etats-Unis, la conclusion de l’alliance AUKUS et la mise à l’écart de la France demeurent une incompréhension au sein de l’UE, alors que la France possède des territoires, des troupes ainsi qu’une flotte déjà présentes sur le territoire Pacifique.

 

Amende de 500 000 euros par jour pour la Pologne

Dans son communiqué de presse du 20 septembre 2020, la CJUE a annoncé que la Pologne se verrait désormais infliger une amende journalière de 500 000 euros, et cela à la demande de son voisin, la République Tchèque.  Cette décision fait suite à un recours en manquement déposé devant la CJUE par la République Tchèque le 26 février 2021, en raison de l’extraction de lignite, un combustible non renouvelable aux effets nocifs sur l’environnement et la santé, au sein de la mine de Turów. Cette mine polonaise se situe justement proche des frontières tchèques et allemandes. Alors que son exploitation n’était autorisé que jusqu’au 30 avril 2020, le ministre du climat polonais a pris la decison d’autoriser son extraction jusqu’en 2026, sans proceder aux évaluations normatives necessaires pour l’environement. Face à cette situation, la République Tchèque a donc décidé de déposer un recours en manquement devant la CJUE à l’encontre de la Pologne. La CJUE a alors publié une ordonnance, le 21 mai 2021, demandant l’arrêt complet des activités de la mine à la vue de la pollution des eaux potables et de l’air, causée par cette dernière, que ce soit en Allemagne, en République Tchèque et en Pologne.  Cependant la Pologne, n’a toujours pas stoppé les activités de la mine, avançant les répercussions économiques que cela aurait, et surtout l’importance de son activité pour fournir de l’électricité à l’ensemble du pays. Ce lundi 20 septembre, la CJUE a donc condamné la Pologne à lui verser 500 000 euros par jour tant que l’extraction de lignite n’était pas arrêtée. La Pologne, quant à elle, condamne le manque de solidarité des pays du groupe Visegrad et a annulé sa présence lors du prochain sommet du groupe à Budapest. 

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