Pays le plus pauvre de l’Union européenne, la Bulgarie a émis le souhait d’être le prochain État membre à disposer de la monnaie unique. Mais la route est encore longue pour ce pays des Balkans.
Depuis l’effondrement du bloc soviétique, et même légèrement avant, la Bulgarie s’est tournée vers l’Union européenne en déposant sa candidature en 1995, puis en devenant officiellement membre en 2007. Malgré tout, le pays qui occupe actuellement la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne n’est pas encore membre de l’espace Schengen, et moins encore de la zone euro. Un dernier élément qui constitue une priorité pour le gouvernement actuel, et que semble partager la Commission européenne. Au prix cependant de mesures établies pour assurer une entrée tirant certaines erreurs du passé.
Un précédent grec encore dans toutes les têtes
Pierre Moscovici, le commissaire européen aux affaires économiques l’a reconnu lui-même, la Bulgarie devrait être le prochain pays à intégrer la zone euro. Il répondait aux propos de Boïko Borissov, Premier ministre bulgare, qui annonçait vouloir entamer d’ici un an la procédure permettant d’y accéder. Cela passerait d’abord par l’intégration au mécanisme ERM II, qui prévoit que la valeur d’une monnaie nationale ne fluctue pas de plus ou moins de 15% pendant les deux années précédant l’adoption de l’euro.
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Si l’objectif peut sembler tenable, chacun s’accorde à reconnaître que l’intégration de la Bulgarie devra faire l’objet d’une attention particulière, eut égard au niveau de vie dans le pays, mais aussi comme à chaque nouvelle intégration dans la zone euro, en ayant notamment le spectre grec en tête. La dette grecque, mal évaluée au moment de l’adoption de la monnaie unique pour ce pays, a joué un rôle majeur dans la crise économique traversée par l’Union en 2008, au grand péril des Grecs eux-mêmes.
Des indices économiques stables
L’optimisme de la Bulgarie repose également sur des indicateurs économiques stables. Sa dette publique est l’une des plus faibles en Europe avec 6 % de son PIB, et une dernière croissance à 3,4 %. Des chiffres supérieurs à biens des pays de la zone euro, qui reposent sur une politique d’austérité mise en place depuis près de vingt ans.
D’un autre côté, les caisses du pays sont aussi plombées, et elle n’est pas la seule, par une corruption très élevée, plaçant le pays à la dernière place en terme de richesse dans l’UE. Car si la Bulgarie semble respecter ses engagements économiques, appelés “convergence nominale”, sur le plan de la dette publique ou des taux de change notamment, l’écart de niveau de vie avec le reste de l’UE, et avec les pays de la zone euro est encore grand.
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