Accord sur le Brexit, la Turquie en conflit avec la CEDH, la Hongrie accueille l’ancien Premier ministre macédonien, nouveau président d’Interpol et les “gilets jaunes” qui inquiètent nos voisins : les actualités européennes de la semaine.
Brexit – Accord trouvé entre le Royaume-Uni et l’Union européenne
Le sommet européen exceptionnel qui était organisé ce dimanche 27 novembre à Bruxelles a vu le succès du pari de Theresa May. Son plan de Brexit « soft », visant à entretenir des relations les plus proches possibles, a été signé par les 27 dirigeants des Etats membres au travers d’une déclaration approuvant « l’accord de retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord de l’Union européenne et de la Communauté européenne de l’énergie atomique ».
Si le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, considère ce retrait comme un évènement somme toute triste et tragique, Donald Tusk Président du Conseil européen parle de « meilleur compromis possible ». Par ailleurs, malgré l’approbation d’un accord de 585 pages, les relations futures du pays et de l’Union restent à définir au cours d’une période de transition allant jusqu’à fin 2020 et pouvant être étendue à 2022.
Ce « traité de retrait » qui doit entrer en vigueur en mars 2019, devra avant cela être soumis aux parlements européens et britanniques, ce qui n’est pour le moment pas chose acquise, principalement dans le cas du second.
Turquie – Conflit avec la Cour européenne des droits de l’homme
La Turquie et le CEDH se trouvent en fort désaccord concernant une décision rendue mardi 20 novembre. La CEDH a en effet ordonné à Ankara la libération de Selahattin Demirtas, l’un des leaders du Parti démocratique des peuples (HDP), président du groupe parlementaire de ce parti.
L’opposant kurde de 45 ans était emprisonné par les autorités turques depuis 2016, en attente de son procès. Il était accusé de « propagande terroriste ». Le procès a eu lieu en septembre dernier. Il a alors été condamné à 4 ans et 8 mois de privation de liberté supplémentaires dans la prison d’Edirne, sur la partie européenne du pays et à plus de 1500 kilomètres du Kurdistan.
La CEDH accuse le président Erdogan de vouloir étouffer le pluralisme politique dans son pays, sujet à d’importantes purges politiques depuis la tentative de putsch qui a eu lieu en juillet 2016. Elle pointe également une « atteinte à la libre expression de l’opinion du peuple ». Suite à la décision d’ordonner la libération et d’une condamnation à verser la somme 25000 euros à Demirtas, le Président turc a indiqué de pas être contraint par les décisions de la CEDH. Une déclaration qui va à l’encontre de l’article 46 de la Convention européenne des droits de l’homme.
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Macédoine et Hongrie – Nikola Gruevski obtient l’asile chez Viktor Orban
Après s’être enfui vers la Hongrie le 13 novembre dernier, Nikola Gruevski, ancien Premier Ministre de République de Macédoine (2008-2016) y a obtenu l’asile. L’homme politique de 48 ans, ancien leader de la droite nationaliste, a annoncé la nouvelle sur sa page Facebook Mardi 20. Condamné à 2 ans de prison ferme suite à une affaire de corruption qui remonte à 2016 et également d’autres scandales politiques, il aurait senti sa « vie menacée » et fuit la Macédoine alors même que la police de Skopje était à sa recherche. Il accuse par ailleurs la justice macédonienne d’être contrôlée de près par les sociaux-démocrates au pouvoir.
Alors que des négociations pour une extradition sont en cours, plusieurs problèmes se posent. Son statut de réfugié n’a pas été confirmé par les autorités hongroises, et théoriquement il ne devrait pas l’obtenir officiellement, la Macédoine étant considérée comme un pays sûr. Gruevski devrait actuellement être toujours jugé légalement dans son pays. Par conséquent, Ivo Vajgl, homme politique slovène et rapporteur pour la Macédoine à l’Union Européenne affirme que dans cette affaire les autorités Hongroises sont dans l’illégalité aux yeux des principes de l’UE et du droit international.
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Interpol – Un nouveau président qui fait débat et refus d’adhésion du Kosovo
L’assemblée générale de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC) ou Interpol se tenait mercredi 21 à Dubaï. Cette réunion a vu les pays membres élire à la tête de l’organisation le sud-coréen Kim Jong-Yang, anciennement chef d’Interpol pour le continent asiatique. Un débat tourne autour de cette nomination, notamment à Moscou qui accuse les Etats occidentaux d’avoir fait campagne contre l’élection du candidat russe Alexandre Prokoptchouk, général de la police russe. Sa nomination inquiétait à l’Ouest et suscitait la crainte d’avoir un président totalement sous les ordres du Kremlin. Pour ce dernier, cette campagne antirusse est perçue comme une « ingérence dans le processus d’une organisation internationale » selon les mots de Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
Cette 87eme assemblée de l’organisation a également vu le rejet de l’adhésion du Kosovo qui n’a pas obtenu les deux tiers des voies nécessaires. Pourtant soutenu par les Etats-Unis et par un nombre croissant de pays, le Kosovo ne parvient toujours pas à susciter un consensus, lui qui n’est toujours pas membre de l’ONU, conditions nécessaire à l’adhésion à Interpol. Parmi les pays s’étant prononcés contre, en soutien à la Serbie, nous pouvons relever notamment la Russie, la Chine ou encore l’Espagne.
Gilets jaunes – La France n’est pas le seul pays touché
Sans aborder les évènements qui sont se déroulés samedi 24 novembre à Paris, le mouvement des « gilets jaune » et notamment les actions de blocages des axes de circulation n’impacte pas seulement la France. En effet, les pays frontaliers comme la Belgique et l’Espagne accusent les « gilets jaunes » d’entraver la libre circulation des marchandises. A la frontière basque, entre la France et l’Espagne, le poste frontière d’Irun a été fermé pendant plusieurs heures cette semaine. Un manque à gagner certain pour un pays dont la France est le premier client des exportations.
Il semblerait également que le mouvement s’exporte à l’étranger. Plusieurs autoroutes belges ont été bloquées durant la semaine, selon un mode de contestation et des revendications bien similaires à ce que l’on observe en France. Bien plus à l’Est, la Bulgarie est également touchée et ce même deux semaines avant la France. En plus de pointer le faible niveau du pays, les militants demandent également la démission du gouvernement qualifié de « mafia », en occupant notamment le devant du Parlement.