Suspension du Fidesz au PPE, nouvelles routes de la soie, report du Brexit, repli nationaliste aux Pays-Bas et corruption à Rome : les actualités européennes de la semaine.
Le PPE suspend le Fidesz de Viktor Orban
A la suite d’une réunion à Bruxelles le 20 mars, le Parti populaire européen (PPE) a annoncé suspendre et placer sous surveillance le Fidesz, parti du premier ministre hongrois Viktor Orban. Le parti est sanctionné en raison de ses propos diffamatoires envers la Commission européenne. Est notamment pointée du doigt la campagne conspirationniste lancée en février par le Premier ministre. Sur des affiches Jean-Claude Juncker était accusé, aux côtés du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, d’encourager l’immigration en Europe. Cette sanction prive notamment le Fidesz de son droit de vote et de son droit d’assister aux réunion du PPE. Elle impose également la formation d’un comité de trois juges censés surveiller la situation en Hongrie. Après avoir été menacé d’expulsion, Viktor Orban a salué un “compromis”. Les eurodéputés Fidesz occupant 12 sièges au sein du Parlement européen, la suspension permet en réalité au groupe du PPE, majoritaire dans l’hémicycle avec 218 élus, de ne pas accuser de perte de ses effectifs, deux mois avant les élections.
Lire aussi >>> Spitzenkandidat : l’ingrédient magique pour relancer les européennes
L’Italie rejoint le projet chinois “des nouvelles routes de la soie”
Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, et le président chinois, Xi Jinping, ont signé samedi 23 mars un texte non contraignant sur le projet des “nouvelles routes de la soie”. Lancé en 2013, il entend renforcer les liens terrestres et maritimes en créant notamment de nouvelles infrastructures. L’accord prévoit des investissements chinois dans les ports italiens de Trieste et de Gênes, ouverts stratégiquement sur le marché européen, mais aussi une participation des groupes industriels italiens à des projets de construction et une ouverture du marché chinois à certains produits et services italiens. La Chine s’est également engagée à développer des partenariats culturels et à aider les entreprises italiennes à s’installer sur son territoire. Par cet accord, le gouvernement italien entend rééquilibrer le commerce avec la Chine et promouvoir le “made in Italy” sur le continent asiatique. 13 pays européens, dont la Grèce, la Hongrie et le Portugal, ont déjà prévu, sans concertation avec l’Union, de rejoindre le projet. En parallèle, Xi Jinping arrivé en France le 24 mars s’apprête à rencontrer Emmanuel Macron, Angela Merkel et Jean-Claude Juncker pour instaurer un nouveau “partenariat euro-chinois fort”.
Le Conseil européen conditionne le report du Brexit à une signature de l’accord de sortie
Après le vote des députés britanniques en faveur d’un report du Brexit au delà du 29 mars, le Conseil européen réuni jeudi a rejeté la date du 30 juin proposé par les parlementaires, en raison du scrutin européen de mai. Il s’est cependant dit prêt à accorder à Londres deux options: Si avant le 29 mars, les députés britanniques approuvent l’accord conclu en novembre, la date du Brexit sera reportée au 22 mai. Dans le cas où l’accord serait à nouveau rejeté, Downing Street aura jusqu’au 12 avril pour décider d’organiser des élections européennes. Theresa May s’est dite défavorable à cette seconde idée et espère toujours faire accepter l’accord de retrait. Jusqu’au 12 avril « toutes les options restent ouvertes », a déclaré Donald Tusk, excluant toutefois la réouverture des négociations sur l’accord. En parallèle, une pétition publiée sur le site du parlement, demandant au gouvernement de rester dans l’Union européenne, a dépassé dimanche après-midi les 5 millions de signatures. Or, les règles britanniques exigent que le Parlement étudie la possibilité d’organiser un débat sur toute pétition réunissant plus de 100 000 signatures.
Aux Pays-Bas, percée d’un nouveau parti nationaliste europhobe
Le Forum pour la démocratie (FvD), parti nationaliste, europhobe et anti-immigration récemment lancé par l’historien et juriste pro-Trump, Thierry Baudet, a obtenu plus de 14% des voix lors des élections provinciales et sénatoriales aux Pays-Bas. Il reçoit ainsi 12 sièges au Sénat pour sa première participation au scrutin.La coalition centriste menée par le Parti populaire libéral et démocrate (VVD), du premier ministre Mark Rutte est amputée de 7 sièges, perdant sa majorité au Sénat avec seulement 31 élus sur 75. Le chef du gouvernement doit donc obtenir le soutien du parti écologiste GroenLinks, deuxième vainqueur du scrutin désormais en possession de 9 sièges, pour gouverner, ce qui laisse présager un virement à gauche de sa politique.
Affaire de corruption au conseil municipal de Rome
Le président du conseil municipal de Rome, Marcello De Vito, est accusé d’avoir touché 400 000 euros de pots-de-vin, profitant de son pouvoir politique pour favoriser, contre paiements, des projets d’infrastructures de nature privée. La construction du nouveau stade de l’AS Roma est notamment citée. Le leader du M5S et vice-Premier ministre Luigi Di Maio a annoncé l’expulsion de Marcello De Vito du mouvement.