Le plan de relance européen à 500 milliards d’euros
Face à la crise pandémique, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont proposé, lundi 18 mai, un plan de relance européen de 500 milliards d’euros. Ce fonds de relance inédit ouvre la voie à une mutualisation des dettes et a une plus forte intégration européenne. Pourtant, cette proposition historique suscite déjà de nombreuses critiques.
Le fonds de relance européen : un tournant historique
Le couple franco-allemand s’est enfin mis d’accord. Après des semaines de négociation, la chancelière allemande et le Président français ont annoncé un plan de relance européen de grande ampleur afin de limiter la récession européenne. Les deux dirigeants souhaitent que la Commission européenne emprunte en son nom 500 milliards d’euros, soit trois fois le budget européen actuel, pour soutenir le marché unique.
Cette somme serait ensuite attribuée par la Commission sous forme de dotations aux secteurs les plus durement touchés par la crise sanitaire. Emmanuel Macron a également annoncé que les bénéficiaires de ce fond de relance ne seraient pas les premiers à rembourser : « Ce ne seront pas des prêts mais des dotations directes aux pays les plus touchés ». Il y a donc fort à parier que le budget de l’Union européenne serve aussi à rembourser cette dette commune.
Une proposition controversée
Pourtant, ce fond de relance européen ne fait pas l’unanimité. L’Autriche, le Danemark, la Suède et les Pays-Bas ont déjà levé leurs voix contre ce projet de mutualisation des dettes. Les quatre « frugaux » préfèrent engager des dettes plutôt que des subventions. Le gouvernement autrichien a annoncé dans la foulée qu’il était prêt «à faire preuve de solidarité et à soutenir les pays qui ont été les plus touchés par la crise du coronavirus” mais écartait toute idée de « subventions ». En France, les réactions sont contrastées. Olivier Faure, secrétaire générale du PS, salue la mutualisation des dettes quand Marine le Pen dénonce une « fuite en avant fédéraliste ». Reste désormais au tandem franco-allemand de convaincre les Vingt-Sept.
Hongrie : les personnes trans interdites de modifier leur état civil
La Hongrie d’Orban sape une nouvelles fois les droits fondamentaux. Le 19 mai, le Parlement hongrois a promulgué une loi interdisant aux personnes transgenres et intersexuées de changer leur identité sexuelle à l’état civil.
Une nouvelle attaque aux droits fondamentaux des minorités sexuelles
Le Parlement hongrois a accepté par 134 contre 56 l’article 33 du « paquet législatif » qui dispose que le sexe d’une personne est « déterminé par les chromosomes ». Cette loi rend impossible toute modification du sexe sur l’état civil, qui était jusque là autorisée. Les personnes transgenres et intersexes seront empêchées de changer de nom en fonction de leur genre. Cet article précarise et discrimine les personnes de la communauté LGBTQ+ dont les droits fondamentaux sont déjà grandement entachés. L’Alliance hongrois LGBT a déclare dans le foulée qu’il était « triste et scandaleux que le Parlement ait décidé d’adopter cette loi odieuse au mépris des préoccupations soulevées par des dizaines d’organisations de la société civile et d’organismes internationaux, dont le Conseil de l’Europe, le Parlement européen et divers organes des Nations unies”. Cette décision intervient également après que le Parlement ait refusé de protéger les femmes victimes de violence conjugales à travers un traité international qui ferait la promotion d’une “idéologie destructrice du genre”. Le gouvernent d’Orban s’attaque progressivement à l’ensemble des droits fondamentaux des minorités sexuelles, en allant jusqu’à retirer les études de genre des disciplines universitaires.
Une loi liberticide très critiquée en Europe
Budapest fait l’objet de plusieurs condamnations internationales et viole régulièrement les valeurs fondatrices de l’Union. Cette nouvelle attaque n’a donc rien d’étonnant et s’inscrit dans la politique conservatrice et chrétienne du gouvernement d’Orban. Pourtant cette décision a été largement critiquée. Amnesty international dénonce cette loi qui va « à l’encontre des obligations internationales et nationales de la Hongrie concernant plusieurs droits humains ». SOS Homophobie France est également montée au front en interpellant le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, en lui demandant de dénoncer cette loi contraire aux droits fondamentaux.