Articles par Marine Béguin, Laura Comte et Laura De Almeida.
Crise énergétique en Europe : l’inquiétude s’amplifie
Le gouvernement français a annoncé ce jeudi 6 octobre le plan de sobriété énergétique à suivre cet hiver. L’objectif de ces mesures serait de faire baisser en 2 ans la consommation totale d’énergie de 10% en France, par rapport à celle de 2019. Diminuer la consommation permettrait à terme de ne pas se retrouver en pénurie de gaz et d’électricité durant la période hivernale.
Pour cela, il faudrait selon le gouvernement respecter les règles suivantes : les administrations publiques seront les principales concernées. Effectivement, elles devront proposer le télétravail avec une augmentation de 15% pour l’indemnité du travail à distance. Les administrations publiques devront également couper l’eau chaude dans les sanitaires si elle n’est pas indispensable pour les employés. D’autre part, les fonctionnaires se verront obligés de réduire la vitesse de leurs véhicules de fonction sur les autoroutes (de 130 km/h à 110 km/h). Les collectivités locales et les entreprises seront également contraintes d’agir pour la sobriété énergétique. Une température de 19 °C dans les bureaux et les bâtiments serait suffisante selon le gouvernement, ainsi qu’une température de 17 °C dans les chambres d’hôtel.
Toutefois, la nature incitative et non coercitive a été vivement critiquée par de nombreux partis politiques français, affirmant que sans contraintes, peu de mesures seront réellement respectées. Mais l’ambition française, à travers ce plan de sobriété énergétique, semble être aussi de s’extraire progressivement de sa dépendance aux énergies fossiles, pour respecter son objectif de neutralité carbone de 2050.
Arménie et Azerbaïdjan : une rencontre des leaders au Sommet européen de Prague
Ce vendredi 7 octobre, la réunion de la nouvelle Communauté politique européenne a réuni les dirigeants de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, après une nouvelle montée des violences, notamment meurtrières, entre les deux pays. Le président Ilham Aliyev (Azerbaïdjan) et le premier ministre Nikol Pashinyan (Arménie) étaient entourés d’Emmanuel Macron et de Charles Michel (dirigeant du Conseil européen). En septembre dernier, les deux pays sont arrivés à un cessez-le-feu, après des combats qui ont fait plus de 300 morts.
Suite à cette rencontre, les deux pays sont arrivés à plusieurs concessions. L’Arménie accepte de : “faciliter la mise en place d’une mission civile de l’UE le long de la frontière avec l’Azerbaïdjan”. De son côté, celui-ci : “a accepté de coopérer avec cette mission dans la mesure où elle est concernée”. Selon cette déclaration conjointe, les deux pays ont également confirmé leur engagement envers la charte des Nations unies et « la déclaration d’Alma Ata de 1991, par laquelle les deux pays reconnaissent l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’autre ».
L’Union européenne est quant à elle fortement concernée par la paix entre les deux pays, car elle a besoin de stabilité dans le Caucase du Sud. Cette région est stratégique dans le contexte du conflit russo-ukrainien. En effet, l’Union compte sur l’approvisionnement en gaz de l’Azerbaïdjan. Elle s’est engagée à envoyer une mission civile en Arménie à la frontière : « La mission débutera en octobre pour une durée maximale de deux mois. L’objectif de cette mission est d’établir la confiance et, par ses rapports, de contribuer aux commissions de délimitation des frontières ».
Prix Nobel de la paix : saisie des bureaux de Memorial par la justice russe
Ce vendredi 7 octobre 2022, la récompense du Prix Nobel de la paix a été attribuée à deux ONG : le Centre pour les libertés civiles en Ukraine, l’ONG russe Memorial, ainsi qu’à un militant pour les droits de l’Homme biélorusse, Ales Bialiatski. À la suite de cela, la saisie des bureaux de l’organisation Memorial a été ordonnée par le tribunal de Moscou.
Créée en 1987, l’ONG Memorial “est depuis devenue la plus grande organisation de défense des droits humains en Russie”, a affirmé le Comité du Prix Nobel. Bannie et interdite en Russie depuis 2021, l’organisation continuait d’utiliser ses locaux installés à Moscou pour accueillir ses services administratifs et mettre en place des expositions ouvertes au public. Après avoir accusé l’organisation russe de “discréditer les autorités” et de créer une “mauvaise image de l’URSS”, le tribunal de Tverskoï, un des tribunaux de Moscou, a donc annoncé ce vendredi, quelques heures après l’obtention du Prix Nobel de la Paix de l’ONG, la saisie des bureaux pour que ces derniers soient transformés en “biens publiques”, ce que l’organisation déplore, en plus de dénoncer le procès adressé à son égard. “A la minute même où le monde entier nous félicite pour le prix Nobel, se tient un procès au tribunal Tverskoï pour saisir les locaux de Memorial”, a-t-elle déclaré.
Un choix marqué par la guerre en Ukraine, pour certains le Comité Nobel semble choisir son camp. Mathilde Leloup, maîtresse de conférences en science politique à l’Université Paris-8 et chercheuse au CRESPPA-LabToP, s’est ainsi exprimé à ce sujet : « dans ce contexte, la récompense des deux ONG sonne comme un soutien à la défense des droits de l’homme », a-t-elle affirmé. Lev Ponomarev, un des fondateurs de l’ONG Memorial a quant à lui réagi en déclarant que “Poutine est le mal absolu” et “une menace pour l’humanité”.
Explosion : le pont entre la Crimée et la Russie attaqué
Ce samedi 8 octobre, à 6 heures du matin, le pont automobile et ferroviaire reliant la Crimée ukrainienne, annexée par la Russie à cette dernière, est en proie à un incendie gigantesque. D’après le Comité national antiterroriste russe, cette explosion aurait été provoquée par une voiture piégée : « Aujourd’hui à 6H07 (3H07 GMT) sur la partie routière du pont de Crimée (…) a eu lieu l’explosion d’une voiture piégée, qui a entraîné l’incendie de sept citernes ferroviaire qui allait vers la Crimée ». L’explosion a été tellement forte, qu’un pan entier du pont est tombé dans le détroit de Kertch.
Dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne, cette action est avant tout symbolique. En effet, ce pont représente la grande et l’unique voie d’approvisionnement d’outils et personnels militaires de la Russie vers la Crimée et donc l’Ukraine. Sa destruction prouve ainsi la volonté des Ukrainiens de reprendre ce qui leur appartient. Sans ce pont, la Russie va avoir de grandes difficultés à acheminer des renforts terrestres, matériels et du carburant à ses unités engagées sur le front ukrainien. Cet événement marque un tournant dans la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine.
Plusieurs responsables du régime se sont alors exprimés sur les réseaux sociaux. Le conseiller du président ukrainien, Mikhaïlo Podoliak a tweeté : “La Crimée, le pont, le début”. De son côté, le secrétaire ukrainien du conseil de sécurité nationale et de défense, Oleksi Danilov, a écrit : “Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être rendu à l’Ukraine.”