Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (28/03-3/04)

Par Sirin Golli et Noé Rougier

 

Aide aux Ukrainiens : comment l’UE sécurise-t-elle l’accès aux soins ?

Depuis le début de la guerre en Ukraine, des vagues de réfugiés arrivent en Europe et ne demandent pas seulement un exil en sécurité mais aussi certains besoins comme de la nourriture, des produits d’hygiène et surtout l’accès aux soins médicaux.  En même temps, l’UE essaye de répondre à tous ces besoins en mettant en place des mesures pour faciliter l’arrivée des Ukrainiens sur le territoire des pays européens. Face à la submergence des institutions nationales, l’UE essaye de plus en plus de les aider et de trouver une voix commune. Une des réponses de la mobilisation pour les réfugiés est d’avancer 3,4 milliards d’euros issus de fonds de cohésions « flexibles » qui peuvent couvrir les frais de santé.  

En outre, des centres d’évaluation sont mis en place sur le terrain pour assurer le transfert des patients. Par exemple, 10 000 lits d’hôpital ont été réservés pour les Ukrainiens les plus vulnérables, ainsi que plusieurs doses de vaccins contre différentes maladies, comme la tuberculose ou le tétanos, sont mis à disposition par les États membres. La crise sanitaire reste toujours d’actualité et pose un problème. En effet, 35% de la population ukrainienne est vaccinée en comparaison avec l’Union européenne où 73% sont vaccinés. 

Récupérer, réutiliser, réparer : le nouveau slogan de l’UE en faveur de l’environnement

Récupérer, réutiliser, réparer est une proposition faite le mercredi 30 avril de la part de la Commission européenne, pour agir en faveur de l’environnement et de la cause climatique. Avec ce propos, la commission veut réduire les dépenses et la dépendance de l’UE en ce qui concerne les énergies. 

La Commission veut proposer aux citoyens européens plus de produits durables et écologiques en mettant en place un QR code, le « Passeport numérique » qui nous permet de scanner les produits que l’on achète. L’objectif est de connaître notre empreinte écologique, c’est-à-dire si le produit acheté est recyclable, sa durabilité et ses possibilités de réparation, explique le commissaire européen chargé de l’Environnement Virginijus Sinkevičius.

Après l’industrie de l’énergie et les moyens de transport, la quatrième source d’émission de gaz à effet de serre dans l’UE vient de l’industrie du textile. Il est une source de pollution atmosphérique mais aussi micro plastique et chimique. Ainsi, l’UE nous présente une nouvelle stratégie dans ce dernier secteur. Elle veut des vêtements recyclables, d’une plus longue durée de vie et qui soient produits dans le respect des normes sociales et des droits du travail. « Cela reste malheureusement une stratégie. Il nous faut des obligations » critique l’eurodéputée Anna Cavazzini (les Verts), présidente de la commission du Marché intérieur dans l’hémicycle.

 

Scandale McKinsey : énième affaire à l’Elysée 

Après les affaires Alstom, puis Sanofi mais aussi MSC, le Président Macron et son gouvernement sont aujourd’hui face à un nouveau scandale d’Etat. À neuf jours du premier tour de l’élection présidentielle, c’est un séisme qui secoue Emmanuel Macron et son équipe. Le 17 mars, un rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur “l’influence croissante des cabinets de conseils privés sur les politiques publiques” paraît. Mais ce n’est que cette semaine, en dépit de l’actualité brûlante des jours passés, que le rapport émerge dans la sphère médiatique. 

Son contenu, développé pendant plusieurs mois en collaboration avec les institutions économiques et fiscales françaises, révèle le recours par l’État à plusieurs dizaines de cabinets de conseil privés (pour la plupart étrangers) pour la modique somme d’un milliard d’euros en 2021. Plus largement, ce rapport met en lumière la dangerosité d’une logique managériale à l’échelle étatique. Il évoque dans un premier temps les risques d’une trop grande dépendance de l’Etat à des entreprises privées. Puis, on apprend également que certaines prestations n’ont en réalité jamais été menées jusqu’à leur terme, bien que facturées de manière exorbitante.

Enfin, les sénateurs pointent du doigt le manque de transparence de l’État vis-à-vis des procédures d’appels d’offres pour ces marchés, mais indiquent aussi que le cabinet McKinsey (principal cabinet sollicité à hauteur de plus de 300 millions d’euros) n’aurait point été soumis à l’impôt sur les sociétés depuis plus de dix ans. Un comble pour une entreprise qui préconise de repousser l’âge de départ à la retraite et de diminuer les APL dans un objectif de désendettement de l’Etat. 

Outre les mensonges déclamés sous serment de vérité par le directeur associé du cabinet McKinsey, il s’agit de s’interroger sur les pratiques du gouvernement en place et leurs motivations. Depuis quelques jours, les soupçons de conflits d’intérêts se multiplient autour d’Emmanuel Macron et ce même directeur associé, qui aurait grandement participé à sa campagne présidentielle de 2017. 

Affaire à suivre… 

 

Sommet Union Européenne – Chine : des discussions houleuses révélatrices de divergences profondes

Ce vendredi 1er avril, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel se sont entrevus avec le dirigeant chinois Xi Jinping afin de clarifier sa position sur la guerre russo-ukrainienne. Dans une ambiance tendue, les dirigeants européens ont tenu à rappeler les risques auxquels s’exposerait la République Populaire de Chine en cas de soutien à l’ennemi russe. 

Fidèle à leur diplomatie de contrainte économique, ils ont notamment avancé quelques chiffres menaçants pour Xi et son gouvernement : 828 milliards d’euros de biens et services échangés entre l’UE et la Chine en 2021 contre moins de 200 milliards entre cette dernière et la Russie. La Commission a alors laissé sous-entendre une possible rétractation des investissements du Vieux-continent vers la première puissance asiatique.

Par la suite, les protagonistes ont également abordé différents points sur lesquels leurs opinions divergent depuis de nombreuses années. Le leader chinois a notamment évoqué la responsabilité de l’OTAN dans le déclenchement de la guerre, avant de pousser le duo européen, comme le Général de Gaulle le suggérait, à agir de manière alliée mais non alignée sur l’ennemi américain. 

La route vers la paix est donc encore longue, mais tant que le dialogue subsiste, l’espoir survit. 

 

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