Du 1er au 4 Juin 2017 s’est déroulé dans les locaux de Sciences Po Paris la huitième édition du Paris International Model of United Nations (PIMUN). Entre simulation de travail diplomatique, rencontre internationale et soirées endiablées.
C’est une délégation de onze étudiants de l’institut d’études européennes de la Sorbonne Nouvelle qui a participé à cette édition du PIMUN autour du thème principal : “Comment innover dans un nouvel ordre mondial ?”. Le but d’un MUN est de représenter un pays dans le cadre d’un comité qui aborde un ou plusieurs sujets. A force de négociation et de compromis, le but est de voter une position commune sous la forme d’une résolution. Entre recherche d’alliés pour constituer des « blocs » ou au contraire dans un esprit de large consensus, les négociations peuvent prendre des formes très diverses. Les délégués ne doivent pas exprimer leurs propres opinions mais au contraire celles du pays qu’ils représentent, ce qui les obligent à faire des recherches au préalable.
Les onze membres de la délégation Eurosorbonne se sont vus attribuer un comité tels que l’UNHCR, l’Administrative budgetary committee ou le Conseil Européen, rassemblés pour la première fois dans une entité appelée interconnectivity autour d’un sujet commun : “cibler les causes profondes des migrations environnementales”. Entre les positions très ouvertes de certains, la ferme opposition d’autres et la sortie de Donald Trump de l’accord de Paris, ce sujet était au cœur de l’actualité. A ces comités s’ajoutent des comités plus traditionnels comme le DISEC chargé de lutter contre la prolifération nucléaire ou encore le comité Ibéro-Américain dont les débats sont en espagnol et qui traitait cette année de l’accès à la culture et à l’éducation. Si la majorité des comités avait pour langue l’anglais, outre l’espagnol, le français était représenté avec l’UNESCO et l’arabe avec la Ligue arabe.
L’esprit du PIMUN
Le PIMUN c’est quatre jours de négociations mais aussi quatre soirées appelées socials qui permettent de rencontrer les participants, d’échanger ou encore de prendre part à des négociations informelles, un accord est tellement plus simple après quelques verres… Dès le premier jour lors de la cérémonie d’ouverture le ton est donné. Si le directeur de Sciences Po Paris Fréderic Mion fait l’éloge du PIMUN et de Sciences Po comme partageant les mêmes valeurs d’ouverture et d’internationalisme, le secrétaire général rappelle que l’esprit du PIMUN c’est aussi s’amuser, profiter de la ville de Paris, transmettre une rose à son ou sa délégué.e préféré.e (en pleine négociation) et plus si affinité.
Cette année le PIMUN a débuté par une journée sans négociations avec une cérémonie d’ouverture au théâtre de Paris suivie d’un bar hopping ou barathon rue Mouffetard de manière à faire connaissance dans la bonne humeur. En effet si le PIMUN dure six jours les négociations se déroulent durant quatre jours seulement. Cet événement permet en effet de rencontrer des étudiants étrangers et de profiter des évènements festifs prévues par l’organisation. Après la cérémonie d’ouverture un cocktail permet aux délégations de se rencontrer et d’échanger.
Si les négociations sont très sérieuses elles prennent souvent des tournures amusantes en fin de session, les délégués du comité DISEC ont dû se plier à la punition de la danse si elles ne respectaient pas les dress code ou si elles arrivaient en retard. Un esprit de corps très fort se crée entre membres d’une même délégation comme dans un comité et des liens subsistent après le PIMUN. L’ambiance d’un comité dépends des chairs, heureusement ceux-ci étaient de bonne humeur dans mon comité sans quoi les longues heures de négociations conjuguées à la chaleur auraient été difficilement supportables. Les positions tellement caricaturales de certains pays étaient également parfois très drôles à écouter. Le délégué de la Fédération de Russie m’aura ainsi appelé,, en pleine crise nucléaire « cher spaghetti » au lieu de délégué de l’Italie. Certains délégués du Conseil Européen ont même proposé de construire une île de déchets plastiques pour accueillir les réfugiés.
Le PIMUN permet donc de se familiariser avec le fonctionnement des institutions, de s’améliorer dans son expression publique et, le plus souvent, dans une langue étrangère. Il permet d’être en compagnie d’étudiants étrangers dans des lieux de prestiges comme le théâtre de Paris ou la Villette et face à des invités de prestige comme Bertrand Badie, professeur à Sciences Po ou encore Miguel Ángel Moratinos, ancien ministre espagnol des affaires étrangères (2004-2010). Les négociations sont éprouvantes mais le PIMUN reste un évènement amusant dont beaucoup deviennent mordus. Pour ma part, j’y retournerais.
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