Chaque semaine la rédaction d’Eurosorbonne fait le point sur l’actualité européenne. Cette semaine, les négociations pour le Brexit se complexifient, tandis que l’Allemagne s’apprête à choisir son Chancelier. L’Afrique et l’Europe signent un accord sur l’immigration, la Pologne maintient sa loi sur son système judiciaire, l’Europe applaudit les réformes du droit du travail français.
BREXIT : les négociations piétinent
Le troisième volet des négociations sur les termes du divorce de l’Union européenne et du Royaume-Uni s’est achevé le 31 août sur un échec. Les Européens refusent de parler du futur statut de Londres, ni de sa relation avec Bruxelles et les autres Etats européens, tant que les modalités de la séparation ne sont pas déterminées. Cet accord préalable doit être finalisé en octobre pour que l’ensemble des négociations soient traitées dans le temps imparti (avant le 29 mars 2019). Mais la volonté britanniques de jouer avec les tensions étatiques pour affaiblir l’UE, et la sévérité des institutions européennes empêchent pour le moment toute confiance, et donc tout progrès.
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ELECTIONS FÉDÉRALES : le débat de la dernière chance pour le SPD
Martin Schulz et Angela Merkel vont s’affronter lors d’un débat télévisuel, aujourd’hui dimanche 3 septembre. L’ancien Président du Parlement européen, candidat du SPD (Parti social démocrate allemand) veut en découdre avec l’inébranlable “Mutti” de la CDU, et compte sur les électeurs indécis, qui n’ont jamais été aussi nombreux. Martin Schulz espère être un challenger, au même titre qu’Emmanuel Macron, alors que c’est la victoire de ce dernier et son rapprochement avec l’actuelle chancelière qui a propulsé la CDU en tête des sondages, à plus de 37% des intentions de vote. Mais la candidature de Schulz, fin janvier, avait fait gagner plus de 10 points au SPD. Si la victoire d’Angela Merkel est très probable, le score de Martin Schulz reste une inconnue importante, qui pourra déterminer la politique sociale de l’Allemagne pour les quatre années à venir. Semaine
IMMIGRATION : rencontre euro-africaine pour réformer le droit d’asile
Un mini-sommet Afrique-Europe s’est tenu lundi 28 août à Paris. Emmanuel Macron et Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne, étaient entourés des chefs d’État tchadien, nigérien, libyen, allemand, italien et espagnol. Le but de cette rencontre : mettre en place un accord concernant l’immigration africaine en Europe. Le Président français a obtenu que des centre de traitement des demandes d’asile soient installés au Tchad et au Niger, afin d’identifier les migrants qui seraient effectivement dans une situation de détresse, et les dissuader de faire appel à des passeurs. Une avancée, insuffisante pour les chefs d’Etats africains, qui appellent de leurs voeux une politique africaine de l’UE axée sur le social et le développement, plus que la sécurité et la migration. Idriss Déby, Président tchadien, a affirmé : « Qu’est-ce qui pousse la jeunesse africaine à partir vers l’Europe ? C’est la pauvreté, le chômage, la mauvaise éducation, l’insécurité. »
JUSTICE POLONAISE : le PiS refuse de bouger, les tensions avec l’UE s’accroissent
Les tensions se sont accrues entre Varsovie et Bruxelles, alors que le parti très conservateur PiS (Liberté et Justice), a rejeté, mardi 29 août, les préoccupations de l’UE concernant l’Etat de droit. Alors que la Pologne prévoyait de limiter drastiquement l’indépendance de son système juridique, la Commission européenne lui avait donné, fin juillet, un mois pour revenir sur sa loi controversée. Varsovi a refusé de changer sa position, allant même jusqu’à qualifier Franz Timmermans, le vice-Président de la commission européenne, de “colonial”. Bruxelles se dit prête à déclancher l’article 7, dit “arme nucléaire”, qui pourrait ôter à la Pologne son droit de vote au Conseil. La Commission doit s’assurer d’une majorité aux quatre cinquième avant de pouvoir lancer les hostilités : si six Etats se prononcent en faveur de la Pologne, l’UE ne disposera plus d’aucun outil de punition.
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CODE DU TRAVAIL : les Français scandalisés, l’Europe et le patronat satisfaits
En France, les réformes du code du Travail proposées le 31 août par Emmanuel Macron suscitent l’indignation de l’opposition, des syndicats et de l’opinion. Elles prévoient notamment de réduire les indemnités de prud’homme, de faciliter les plans sociaux et de limiter sévèrement l’influence des syndicats au sein des PME. Si les Français sont scandalisés par ces méthodes, Bruxelles et Berlin les acclament. Sigmar Gabriel s’est montré “impressionné”, et la presse conservatrice allemande voit dans ces réformes un gage de confiance, de la part de la France. Le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a été en contact régulier avec Emmanuel Macron, dans la conception de ces lois, et son porte-parole a affirme que la Commission “accueillait favorablement et appuyait la réforme du marché du travail du président Macron”.