Il y a quelques jours, les Etats-Unis remerciaient l’Union européenne pour l’aide apportée par le programme européen Copernicus, tourné vers les Antilles depuis l’apparition de l’Ouragan Irma pour aider à organiser au mieux l’aide humanitaire internationale.
Doté aujourd’hui de cinq satellites Sentinels, le programme Copernicus est l’un des deux systèmes satellites les plus avancés avec Galileo. Outre son intervention lors de catastrophes naturelles, il fait aujourd’hui l’objet de nombreuses applications, aussi bien pour prévenir l’avancée du changement climatique que pour évaluer l’impact des pays quant à la pollution transfrontalière.
« Un service d’intérêt général européen ».
A l’initiative de l’Agence spatiale européenne et de l’Union européenne qui lançaient le projet il y a une vingtaine d’années, Copernicus (ex GMES pour « Global Monitoring for Environmental Security ») est le nom d’un programme européen de surveillance de la Terre. L’objectif de ce programme est de rendre l’Europe opérationnelle et autonome dans l’observation de la planète, permettant ainsi de construire des “services d’intérêt général européen, à accès libre, plein et entier” (ainsi que l’explique le ministère de la Transition écologique et solidaire) et de disposer d’informations fiables lorsque nécessaire.
Aujourd’hui, Copernicus (qui représente 8,4 milliards d’euros investis), est l’un des principaux fournisseurs de données d’observation de la Terre dans le monde. Face à des catastrophes naturelles comme l’ouragan Irma, mais aussi autres telles que des incendies de forêt ou des inondations, il tend notamment à faciliter la réactivité et l’intervention des secours. Déjà en janvier 2012, il a permis le calcul des scénarios de marée noire lors du naufrage du navire Costa Concordia.
Cette plateforme, entièrement accessible et utilisable gratuitement par tous, est un outil surtout pour les pouvoirs publics mais aussi pour des acteurs privés qui en font l’usage pour développer leurs propres produits.
Ce programme joue aussi un rôle dans la gestion du climat à travers le Copernicus Climate Change Service dont le rôle est de fournir aux Etats membres les informations climatiques dont ils ont besoin pour mener au mieux leurs politiques d’adaptation au changement climatique. Il permet alors de retracer la part des émissions transfrontalières dans la pollution atmosphérique, révélant ainsi les pays dont les sources d’émission ont le plus d’impact sur la mortalité due à la combustion de charbon en Europe.
Copernicus est donc aussi un important outil pour les décideurs politiques afin de préparer les législations nationales, européennes et internationales relatives à l’environnement et de vérifier ensuite leur bonne application.
Un programme d’urgence pour les catastrophes naturelles.
Déjà pour l’ouragan Harvey, qui sévissait fin août au Texas, sur demande du Centre de coordination des interventions d’urgence de la Commission européenne pour déclencher le service de gestion des urgences de Copernicus, les satellites d’observation européens avaient rapidement été mis à contribution pour survoler le Texas et évaluer les dégâts pour aider à l’organisation des secours et fournir aux populations une aide humanitaire efficace.
Et dernièrement, à la demande de la France, c’est pour aider les pays face aux ravages de l’ouragan Irma que le système a été activé. Il fournit aujourd’hui des cartes à la Guadeloupe, à Saint Barthélemy et Saint Martin, îles des Antilles françaises, mais aussi à Haïti et à la République Dominicaine où une équipe d’experts humanitaires a aussi été dépêchée sur place par la Commission européenne. Christos Stylianides, Commissaire à l’aide humanitaire a déclaré : « L’UE travaille en continu pour venir en aide aux pays et zones touchés par cette catastrophe. En tant qu’acteur global dans la réponse d’urgence aux catastrophes naturelles, nous sommes en alerte totale pour ce dernier ouragan. Nous avons d’ores et déjà pris des mesures immédiates pour préparer tous nos instruments de réponse de crise. »
Avec Copernicus, l’Union européenne présente donc un outil aujourd’hui incontournable pour coordonner l’aide internationale face aux catastrophes naturelles.
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