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Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (du 4 au 10 avril 2022)
Par Noé Rougier et Coline Playoust. Collection Morozov : la culture comme arme géopolitique Alors que l’exposition de la collection Morozov touchait à sa fin ce 3 avril, il n’en est malheureusement pas de même pour le conflit russo-ukrainien. …
Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (du 31 janvier au 06 février 2022)
Le nucléaire et le gaz considérés comme énergies vertes selon la Commission Européenne
La Commission européenne, l’une des principales institutions de l’Union européenne, a annoncé ce mercredi 2 février qu’elle classait temporairement les centrales nucléaires et au gaz comme des sources d’énergies vertes. Cette création de label “vert” a été vivement critiquée par certaines ONG environnementales, car cette classification reconnaît que ces centrales auraient, sous certaines conditions, contribué à la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, cette décision divise les 27 États membres, elle est également remise en question par le monde de la finance.
En effet, lors de leur réunion hebdomadaire, les commissaires européens se sont accordés sur un nombre de critères qui permettent de définir les investissements dans certaines énergies provenant de centrales nucléaires comme « durables » pour la production d’électricité. Ce privilège “de terme” était, avant cette réunion, uniquement attribué aux énergies renouvelables, qui sont de réelles énergies vertes et limitent le rejet de dioxyde de carbone dans l’air. Mais ce projet s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’UE en 2050, une promesse qui semble compromise.
Ainsi, durant une période de quatre mois qui pourra être prolongée, le Parlement européen peut décider de rejeter la décision des commissaires européens par un vote à la majorité simple. Également, le Conseil Européen pourrait aussi en théorie s’opposer à ce texte en réunissant vingt Etats membres, mais cette possibilité semble peu envisageable.
Des dizaines de milliers de poissons morts à cause d’un accident de pêche ?
Des dizaines de milliers de poissons morts ont été rejetés dans l’océan Atlantique, au large de la Rochelle, ce jeudi 3 février. Ce massacre de poisson est en fait le résultat d’un incident selon l’équipe d’un chalutier-usine, immatriculé en Lituanie. Pourtant, d’après le journaliste Hugo Clément, il s’agirait en fait d’un rejet volontaire de ces poissons, car ils ne font pas partie des espèces recherchées par l’équipage, ou bien parce que leur taille ne correspond pas aux critères ou aux quotas autorisés.
C’est grâce à l’association Sea Shepherd que ce massacre a pu être dévoilé au grand jour. Les différentes photos de cette ONG permettent de découvrir l’ampleur des dégâts des chalutiers-usines qui peuvent pêcher jusqu’à 250 tonnes de poissons par jour.
Sur Twitter, la ministre de la mer, Annick Girardin, a déclaré, “À la vue des images partagées par Sea Shepherd France, j’ai demandé au Centre national de surveillance des pêches de faire la lumière sur ce sujet afin d’identifier les causes de ces rejets importants de poissons.”
Cependant, ce fait n’est pas rarissime, et la France se doit, selon Sea Shepherd, d’agir et demande à ce que des caméras embarquées soient imposées sur ces navires, pour que l’on puisse facilement identifier et maintenir à quai les navires de pêche les plus dévastateurs.
Irlande du Nord : démission du Premier ministre
Ce jeudi 3 février, le Premier ministre d’Irlande du Nord, Paul Givan, annonçait sa démission de son poste sur son compte officiel Twitter, poste qu’il décrit comme « le privilège de sa vie de servir le peuple d’Irlande du Nord ». Nous en parlions il y a quelques semaines, l’Irlande du Nord est au cœur des discussions entre Londres et Bruxelles pour renégociations du protocole nord-irlandais.
L’Irlande du Nord, partagée entre dépendance politique au Royaume-Uni et dépendance économique au marché intérieur européen, voit ses partis politiques divisés au sujet du futur du pays. En effet, le Parti Unioniste Démocrate nord irlandais (DUP) campe contre les dispositions adoptées lors de l’accord du Brexit par le Royaume-Uni. Ces dispositions mises en place dans le but de ne pas rétablir une frontière entre les deux Irlande et de fait, remettre en cause les accords du Vendredi Saint il y a vingt ans, ont en effet creusé le fossé entre unionistes et républicains. La frontière se trouvant actuellement en mer d’Irlande et donc aux portes de l’Angleterre, la perspective d’union tant espérée par les unionistes entre Irlande du Nord et Royaume-Uni semble menacée.
La soudaine décision de l’ancien Premier ministre nord-irlandais a en effet été poussée par la colère de son parti (DUP) contre les dispositions douanières post-Brexit. Le gouvernement irlandais se trouve par conséquent dans une crise politique chaotique : il entraîne dans sa chute la vice-présidente, membre du parti nationaliste pro-irlandais Sinn Féin avec qui le DUP partage le pouvoir, par soucis d’égal partage de ce dernier. Accusé de « saboter le processus » par le Irish Times, le DUP ouvre une nouvelle période d’incertitude pour l’Irlande du nord, qui pourrait faire face à des élections anticipées, lesquelles semblent en faveur pour le Sinn Féin.
Une campagne déjà remise en cause pour Christiane Taubira ?
Du 27 au 30 janvier le mois dernier se tenait la Primaire Populaire pour désigner un candidat de gauche commun à l’élection présidentielle française 2022, une primaire remportée par Christiane Taubira, ancienne Ministre de la Justice. Victorieuse mais déjà soumise à la critique, la campagne électorale de la candidate semble faire face à un faux départ.
Vue comme une “candidate de plus” par ses adversaires, la candidate de gauche voit pointée du doigt la faiblesse de son programme. L’ancienne ministre était accueillie ce mercredi 2 février par la Fondation Abbé Pierre pour un grand oral sur le sujet du mal-logement. Interrogée notamment sur la question du RSA, Christiane Taubira semble avoir eu du mal à établir des réponses claires, laissant place au réjouissement pour ses adversaires : « c’était prévisible » pouvait-on lire dans les camps d’Anne Hidalgo et Yannick Jadot. La légitimité de la candidate de rassembler la gauche derrière sa candidature semble quelque peu menacée.
Le baromètre des Échos annonce en annonce en effet la couleur : la gagnante de la primaire populaire chute du 2% dans les intentions de vote, la plaçant à 4%, bien loin derrière la nette avancée du pas-encore-candidat aux 529 parrainages Emmanuel Macron qui récolte 24% des intentions cette semaine, suivi de la droite avec respectivement 17% et 16% pour Marine Le Pen et Valérie Pécresse. “L’effet primaire” attendu par Christiane Taubira reste aux abonnés absents mais ne semble pas réduire à néant la détermination de la candidate : “Je sais survivre à ça. (…) J’ai l’habitude des attaques d’une très grande violence”, a-t-elle annoncé après son passage à la Fondation Abbé Pierre.
Élection russe : l’opposition existe-t-elle ?
Ce 18 mars, Vladimir Poutine, l’actuel président de la Fédération de Russie devrait briguer un quatrième mandat, sans avoir besoin d’un deuxième tour. Cette réélection sans surprise questionne sur l’état de l’opposition dans le pays. Le 18 mars aura lieu …