À l’occasion de la visite d’étudiants de l’Institut d’Études européennes de la Sorbonne-Nouvelle au début du mois de janvier à Bruxelles, nous avons rencontré Fabienne Pompey, chargée de communication et qui a participé à de nombreuses missions pour l’organisation, en particulier en Afrique. Dans les locaux du Centre Régional d’informations, elle est notamment revenue avec nous sur les « 17 objectifs pour transformer notre monde ».
Commission européenne, Parlement, Conseil de l’UE, à côté des classiques, mais indispensables, visites des institutions européennes, se trouve au même endroit le Centre Régional d’Information des Nations Unies. Institution moins médiatique mais ô combien indispensable pour la transmission d’informations auprès de l’Europe dite occidentale. Si elle est située à deux pas des institutions européennes, elle n’en est pas moins totalement indépendante.
Parmi les nombreux sujets évoqués durant plus d’une heure d’échanges, la question des « 17 objectifs pour transformer notre monde », et qui demeurent l’une des plus grandes ambitions pour les Nations Unies dans les années à venir.
Un programme adopté en 2015
Après deux ans de négociations entre les différents gouvernements du monde entier et des membres de la société civile, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté en 2015 l’agenda des Objectifs de développement durable. La particularité de ces 17 objectifs est qu’ils englobent l’ensemble des grands enjeux de notre temps : accès à l’eau potable, égalité des sexes, lutte contre le réchauffement climatique, éradication de la faim, etc. Il s’agit d’objectifs généraux, par la suite, chaque pays s’adapte afin de remplir les critères dans chaque domaine.
Lire aussi >>> Les Objectifs de Développement Durable : un an de mise en œuvre
« C’est le programme le plus enthousiasmant qui a été réalisé aux Nations Unies depuis bien longtemps, explique Mme Pompey. C’est l’objectif du millénaire, on change totalement de paradigme ici. Et il concerne tous les pays du monde, car ici il n’y a plus de différences Nord-Sud, nous sommes tous des pays en développement en réalité ».
La nécessité d’ouvrir les esprits
Si le texte a été adopté par les États et que ceux-ci se montrent très ambitieux, encore faut-il que ces objectifs puissent véritablement trouver une issue favorable, à contrario de certains grands accords internationaux qui ont souvent déçus au moment de la réalisation.
Pour cela, Fabienne Pompey rappelle que si la clef viendra bien sûr des décisions politiques, tout un chacun peut agir à son niveau. « Cela peut paraître un peu éculé de dire que les petites routes font les grandes rivières, mais il est vrai que les changements de comportement se font au quotidien. Vous pouvez décider de changer vos lampes, de prendre le vélo au lieu de la voiture, le train plutôt que l’avion, faire le tri. En somme de ne pas être des surconsommateurs. On jette un tiers de la nourriture sur la planète, il y a assez de nourriture pour nourrir tout le monde et si on agissait autrement, on pourrait par exemple régler un de ces 17 objectifs ».
Il est vrai que nous ne vivons plus aujourd’hui comme on vivait hier, chacun s’accorde à le dire. Un changement de comportement collectif, indispensable au quotidien sera sans doute long à mettre en œuvre mais crucial pour tenir ces objectifs.
Lire aussi >>> Un nouveau secrétaire général pour une nouvelle gouvernance mondiale ?
« Il est important que le plus grand nombre de personnes possible soit informées. Car si on parvenait à mettre en œuvre ce plan, on aurait résolu une sacrée part de nos problèmes actuels, à la fois au niveau national mais aussi international », insiste-t-elle.
Partant de son expérience à l’ONU, Fabienne Pompey se félicite déjà, à travers ses rencontres, en particulier avec les régions, que beaucoup d’entre elles ont déjà intégré ces objectifs de développement durable dans leur programmation budgétaire et politique.
On ne peut être qu’enthousiaste de la volonté affichée des grandes puissances d’en finir avec la faim et les autres grandes problématiques, vitales, d’aujourd’hui. Mais d’un texte voté en 2015, à la mise en œuvre aujourd’hui, la situation politique mondiale a changé, et il faudra sans aucun doute compter sur cela par la suite.