Élections en Europe : enjeux et échéances de l’année 2018

Elena Blum, Lou Counil, Elena Druck, Nicolas Filippi, Corentin Gorin, Josselin Petit, élections

Après une année 2017 marquée par des surprises partout en Europe, en particulier avec l’élection d’Emmanuel Macron en France, la chancelière Angela Merkel en difficulté, et les populistes qui n’ont pas obtenu les scores forcément attendus, 2018 s’annonce également comme une année à grands enjeux. Eurosorbonne vous propose un tour complet de toutes les élections qui jalonneront l’actualité en Europe tout au long de l’année.

Cliquez sur le nom d’un pays pour tout comprendre à ses futures élections.

République turque de Chypre du Nord                        République tchèque
Finlande                                                                              République de Chypre
Autriche                                                                               Monaco
Serbie                                                                                   Italie
Arménie                                                                               Russie
Pays-Bas                                                                              Hongrie
Royaume-Uni                                                                     Islande
Slovénie                                                                               Suède
Azerbaïdjan                                                                        Bosnie-Herzégovine
Lettonie                                                                               Allemagne
Belgique                                                                              Luxembourg
Géorgie                                                                                Moldavie
Pologne                                                                                Irlande

Cliquez sur les pays pour obtenir des informations sur les élections de l’année 2017.
(Rouge : élections présidentielles, jaune : élections législatives, bleu : élections locales)

République turque de Chypre du Nord (7 janvier) – Législatives : les pro-négociations affaiblis
Josselin Petit
Le Président Mustafa Akıncı sort affaibli de ce scrutin législatif.
© Mehmet Beyazde.

Le 7 janvier, les électeurs de Chypre Nord devaient élire les 50 députés de l’unique chambre du Parlement de cette entité reconnue seulement par la Turquie qui y stationne encore plus de 40 000 soldats. Bien qu’Ankara lui verse d’importants subsides, cette partie de l’île connaît une situation économique difficile, un thème qui a été au cœur de la campagne électorale. Une éventuelle réunification semble difficile d’autant que les négociations ont été interrompues à l’été 2017.

Et ce sont justement les partis plutôt opposés à ces discussions qui sortent renforcés de ces élections où 2/3 des électeurs se sont déplacés. Les conservateurs du parti de l’unité nationale (UBP) sont ainsi arrivés en tête, obtenant 21 sièges. Le parti républicain turc, plus modéré et favorable aux négociations ne conservent que 12 de ses 21 sièges. Si les négociations pour constituer le prochain gouvernement ne sont pas terminées, cette situation affaiblit le président pro-pourparlers Mustafa Akıncı, élu en 2015.

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République Tchèque (12-27 janvier) – Présidentielle : nouvelle victoire de l’euroscepticisme
Nicolas Filippi
Le président sortant Milos Zeman est réélu de justesse à la tête du pays.
© David Sedlecký

Le 12 janvier dernier, les Tchèques étaient appelés à voter pour le président de la République. Parmi les candidats, l’actuel président europhobe Miloš Zeman (soutenu par le SPO, centre-gauche), l’europhile Jiří Drahoš (soutenu par le KDU-CSL, centre-droit), l’homme d’affaires Mirek Topolánek (ODS, droite), ou encore l’ancien ambassadeur en France Pavel Fischer (indépendant). Avec près de 62 % de participation, c’est Miloš Zeman (39 %) et Jiří Drahoš (27 %) qui ont remporté le plus de suffrages.

Le 27 janvier dernier, le deuxième tour, qui a mobilisé près de 67 % des électeurs, est remporté par Miloš Zeman, qui est donc réélu à la tête du pays avec 51 % des suffrages. L’issue de cette élection permettra au Président de prolonger ses relations très amicales avec la Russie et la Chine. 

En juin dernier, le président souhaitait mettre en place un référendum sur la sortie du pays de l’Union européenne. Toutefois, doté de pouvoirs assez restreints, Milos Zeman aura du mal à faire du “Brexit tchèque” une réalité.

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Finlande (28 janvier 2018) – Présidentielle : une réélection incontestée
Sauli Niinistö, président finlandais réélu.
© Secretary of Defence

Le 28 janvier dernier, le président sortant Sauli Niinistö a été réélu dès le premier tour avec plus de 60 % des suffrages (contre seulement 12,4 % pour son principal rival Pekka Haavisto, du parti des Verts), une victoire rapide au scrutin majoritaire direct inédite depuis 1994. Ce vote est le résultat d’une participation de 66,7 % d’électeurs, en légère baisse par rapport à 2012 où elle montait jusqu’à 72,8 %. C’est sans doute sa stratégie face à la Russie qui vaut au président sans étiquette politique d’être reconduit. Sa candidature comme président indépendant a aussi joué dans son jeu politique : pour Pertti Ahonen, professeur de sciences politiques à l’université de Helsinski, “cela le positionne au-delà des dissensions partisanes. En ce qui concerne la politique étrangère, il a réussi à garder de bonnes relations autant avec l’Union européenne autant qu’avec Vladimir Poutine” (Libération). Le Président a su rassurer les Finlandais en rapprochant le pays de l’OTAN et en le plaçant sous la protection nucléaire américaine sans contrarier le président russe ce qui lui a valu sa grande popularité.

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République de Chypre (28 janvier – 4 février) – Présidentielle : vers un second président communiste ?
Josselin Petit
Le Président sortant Níkos Anastasiádis est mis en ballotage.
© Parti populaire européen

Le 28 janvier dernier, les électeurs de République de Chypre – la seule partie de l’île à être reconnue par la communauté internationale – participaient au premier tour de l’élection présidentielle. Neuf candidats étaient en lice dont le Président sortant, Nicos Anastasiades (DIKO, conservateur) au cours d’une campagne dominée à l’image de la partie Nord par les problématiques économiques.

Ce premier tour aura mobilisé 72 % des électeurs (contre 83 % en 2013) qui ont placé en tête M. Anastasiades (35 %) devant le candidat indépendant soutenu par les communistes de l’AKEL, Stavros Malas (30 %). Un second tour dont l’affiche sera identique à 2013 devra donc être organisé. M. Malas, qui accuse son adversaire d’avoir fait échouer les négociations de l’ONU sur la réunification de l’île à l’été 2017, pourrait ainsi être le second Président communiste élu (démocratiquement) en Europe (le premier, Dimítris Khristófias, était déjà chypriote). Pour l’emporter, les deux candidats devront notamment aller chercher les voix du troisième homme, Nikolas Papadopoulos (DIKO, social-démocrate), et ses 26 %.

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Autriche (28 janvier, 25 février, 4 mars, 22 avril) – Régionales : la droite triomphante au pays des montagnes
Nicolas Filippi
Johanna Mikl-Leitner, Chef du gouvernement de la Basse-Autriche.
© Superbass

Le 28 janvier dernier, l’Autriche a connu ses premières élections régionales de l’année. En effet, les électeurs de Basse-Autriche se sont rendus aux urnes pour élire les députés de leur land. Le parti OVP (droite), dont est issu le chancelier d’Autriche Sebastian Kurz, remporte 29 des 56 sièges. Le SPO (centre-gauche) remporte quant à lui 13 sièges. Le parti d’extrême droite FPO rafle 8 sièges, le parti écologiste Grünen et le parti libéral NEOS repartent chacun avec 3 sièges.

En février, mars et avril prochains se tiendront respectivement les élections dans les lands du Tyrol, de Carinthie et de Salzbourg. La coalition entre Sebastian Kurz et l’extrême droite semble avoir fonctionné. Lors des élections régionales précédentes en Basse-Autriche, le FPO n’avait remporté que 4 sièges. Aujourd’hui, il en remporte le double. Qu’en sera-t-il des autres lands ? Vont-ils suivre la tendance fédérale ? Réponse dans les prochains mois.

Pour les autres lands autrichiens, les élections se dérouleront entre 2019 et 2021. A surveiller particulièrement : le land le Burgenland, dans lequel une coalition SPO-FPO s’est formée. Aucune autre combinaison n’est donc exclue.

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Monaco (11 février)  – Législatives : “Un fauteuil pour trois”
Elena Druck
Stéphane Valeri, fondateur du parti Primo ! et candidat à l’election monégasque.
© wikicommons

Les élections nationales auront lieu le 11 février prochain dans la principauté. Il s’agit de renouveler un Parlement monocaméral doté de 24 sièges. Le vote a lieu tous les cinq ans. Cette année, trois listes s’affronteront pour remporter le scrutin, l’Union Monégasque (centre) menée par Jean-Louis Grinda, Horizon Monaco (droite) avec pour la première fois, une femme en tête de liste, Béatrice Fresko- Rolfo et Priorité Monaco (Primo), parti créé par Stéphane Valeri. Si la candidature de Jean-Louis Grinda à la tête du parti d’opposition était à prévoir, les deux autres ont eu un effet-surprise.

Dans la principauté en effet, dès lors qu’un parti sort en tête du scrutin, il prend automatiquement un très fort ascendant sur les autres. Lors de la précédente élection de 2013, Horizon Monaco (HM) avait remporté 20 sièges sur 24 et les deux autres partis alors en course Union Monégasque (UM) et Renaissance (R) s’étaient partagé les quatre sièges restant. UM avait alors acquis trois sièges et Renaissance, un seul. On comprend donc l’enjeu pour les partis de se positionner en tête. Le troisième parti avec son siège unique aura un rôle que l’on pourrait quasiment qualifier de “décoratif”.

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Serbie (4 mars) – Municipales à Belgrade : la délicate opposition au parti progressiste du Président Vucic
Lou Counil
Le parti progressiste du Président Vucic domine le paysage politique serbe
© Oliver Bunic/Bloomberg

L’élection municipale à Belgrade, la capitale serbe se tiendra le 4 mars prochain. Dans un paysage politique dominé par le président Vucic et son parti progressiste de Serbie (SNS), le maintien d’une opposition pro-européenne solide ne semble pas être évidente. En effet depuis son échec en 2012, l’opposition a du mal à établir un bloc solide, dynamique et surtout unifié. Elle est d’après les mots de Bruno Đurđević surtout apathique et moribonde. Pour ce journaliste, si beaucoup de sujets l’unissent (la démocratie, l’état de droit, le libéralisme etc.) des désaccords profonds posent un frein à l’efficacité de l’opposition. Si une partie de l’opposition souhaiterait rejoindre l’Union européenne ainsi que l’Otan, l’autre privilégierait l’alliance avec la Russie et la politique traditionnaliste.

Deux listes seront néanmoins proposées pour contrer le parti progressiste : une liste dirigée par Dragan Đilas et l’autre par les dirigeants du Parti démocrate (DS). Malgré une opposition en difficulté, le parti du Président a moins de succès dans la capitale, qui connaît un électorat pro-européen plus prononcé.

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Italie (4 mars) – Législatives : on prend les mêmes et on recommence
Matteo Renzi (à gauche) et Silvio Berlusconi. Peu de renouveau pour l’Italie. © Gobierno de Chile / Paz.Ca

L’un des scrutins européens les plus attendus sont les élections générales italiennes. 945 parlementaires seront élus le 4 mars en un seul tour de scrutin, mettant peut-être fin à cinq ans d’instabilité politique en Italie. En 2013, la poussée du mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo empêche les coalitions principales d’accéder à une majorité absolue, rendant le pouvoir impraticable.

Le gouvernement d’union nationale mis en place par Enrico Letta est renversé par le démocrate Matteo Renzi qui souhaite réformer le pays. Mais il y a un an, son projet, soumis à un référendum est rejeté à près de 60%. Matteo Renzi est contraint à la démission et est remplacé par son ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni.

La coalition de gauche pourrait être dirigée par Matteo Renzi, qui a perdu beaucoup de popularité en proposant des réformes libérales, dans une économie déjà précaire. A droite, c’est Silvio Berlusconi, qui du haut de ses 81 ans et malgré une inéligibilité due à ses déboires judiciaires, se présente comme le leader incontesté du pays. Devant le manque de renouveau des principales coalitions, il est probable que les Italiens se tournent vers le mouvement 5 étoiles.

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Arménie (9 mars) – Présidentielle : vers la voie europhile ou russophile ?
Nicolas Filippi
Le président Serge Sargsian ne pourra pas se représenter à l’élection présidentielle.
© Robert D. Ward

Suite au référendum constitutionnel arménien qui s’est tenu en 2015, le président de la République arménienne n’est plus élu au suffrage universel direct, mais par les membres de l’Assemblée nationale, pour une durée de 7 ans non renouvelable, au lieu de 5 ans auparavant. Il doit recevoir au moins 75 % des suffrages pour être élu. Si les 75 % ne sont pas atteints, un deuxième tour est organisé, au cour duquel il doit recevoir au moins 60 % des suffrages.

Pour ces nouvelles élections, le président actuel Serge Sargsian ne peut pas se représenter, puisqu’il a déjà effectué 2 mandats, la limite imposée par l’ancienne Constitution. Cependant, ce dernier a recommandé la candidature d’Armen Sargsian, ambassadeur de l’Arménie au Royaume-Uni. D’autres candidats pourraient se présenter, tels que Edouard Nalbandian, ministre des Affaires étrangères, ou encore Gagik Haroutiounian, président de la Cour constitutionnelle.

Cette élection est particulièrement cruciale car elle révélera la voie que veut prendre l’Assemblée nationale : continuer sur un terrain favorable à l’Union européenne, Serge Sargsian ayant notamment encouragé les relations franco-arméniennes, ou se rapprocher de la Russie, souhait du deuxième parti de l’Assemblée, l’Arménie prospère.

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Russie (18 mars) – Présidentielle : une issue sans surprise
Vladimir souhaite exercer un second mandat consécutif, quatrième mandat en tout. © Kremlin.ru

Les élections russes se tiendront le 18 mars et désigneront le président pour les six ans à venir. Sans surprise, Vladimir Poutine s’est présenté pour un deuxième mandat consécutif, son quatrième en tout. Président de la Fédération russe de 1999 à 2008, il a cédé la place à Dmitri Medvedev, son Premier Ministre actuel, de 2008 à 2012. Actuellement, il y a deux candidats officiellement enregistrés, mais les douze autres candidats déclarés ont jusqu’à vendredi pour faire valider leur candidature. L’opposant anti-corruption et blogueur Alexeï Navalny a annoncé son intention de se présenter à la présidence dès 2016. Cependant, une ancienne condamnation, annulée par la Cour européenne des droits de l’Homme, l’a rendu inéligible et sa candidature a été refusée. Depuis, il appelle au boycott de l’élection pour faire perdre sa légitimité à Vladimir Poutine (crédité dans les sondages de 40 à 70 % des intentions de vote). Il a été arrêté le 28 janvier, avec environ 200 militants, pour avoir organisé de grandes manifestations contre le régime dans tout le pays.

>>> Lire aussi : Les tensions russo-européennes, une Europe unie dans l’Atlantisme

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Pays-Bas (21 mars) – Municipales : sursaut ou nouvel échec pour les nationalistes ?
Corentin Gorin
Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas.
© Kremlin.ru

Presque un an jour pour jour après les élections législatives et la victoire du Parti populaire libéral et démocrate (VVD) du Premier ministre sortant, les Néerlandais seront à nouveau appelés aux urnes pour élire leurs représentants dans les 335 municipalités du pays.

Ce scrutin arrive alors que les Pays-Bas sortent d’une année agitée sur le plan politique. Certes, la vague populiste annoncée ne s’est pas produite, malgré la deuxième place du Parti pour la liberté aux législatives, mais la formation d’une coalition entre quatre partis – le VVD, les démocrates-chrétiens, les libéraux du D66 et l’Union chrétienne – a pris plus de 200 jours. Dans ce cadre, l’un des enjeux sera de savoir si le danger populiste demeure pour l’instant écarté aux Pays-Bas, ou si le PVV va se montrer capable de rebondir après sa déception d’il y a un an.
À noter que le même jour, un référendum d’initiative populaire consultatif se déroulera pour accepter ou refuser une future loi encadrant les compétences des services de renseignement. Des étudiants ont obtenu les 300 000 signatures nécessaires pour la tenue de ce vote.

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Hongrie (8 avril) – Législatives : le plébiscite pour Orbán
Corentin Gorin
Gyula Molnár, président du Parti socialiste hongrois.
© wikicommons

Dans la « démocratie illibérale » de Viktor Orbán se tiendront en avril prochain les élections législatives afin de renouveler la seule chambre parlementaire du pays. Sur les 199 députés, 106 seront élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour, le reste au scrutin proportionnel plurinominal. Dans un pays qui a depuis plusieurs années oublié la signification d’une démocratie apaisée, le suspense n’existe pas quant à l’issu du vote.

Sans surprise, le Fidesz de l’actuel président devrait arriver largement en tête. En plus d’imposer un autoritarisme grandissant, Viktor Orbán profite aussi d’une opposition éparpillée, en premier lieu les socialistes, deuxième parti au Parlement, qui n’arrivent pas à proposer une alternative crédible. Le centre gauche et les écologistes, qui cumulent seulement neuf sièges actuellement ne peuvent pas non plus être considérés comme dangereux. D’autant que le Jobbik, un parti ultra-nationaliste qui dispose actuellement de 23 députés est susceptible de devenir la deuxième force politique, reléguant les partis europhiles encore plus loin.

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Royaume-Uni (3 mai) – Locales : le retour des travaillistes ?
Henry Bolton, leader actuel de UKIP.
© wikicommons

Le 3 mai prochain auront lieu de nouvelles élections locales au Royaume-Uni. L’an dernier, le parti conservateur réalisait son meilleur score depuis dix ans, passant devant le Labour Party. Mais cette année, certains médias britanniques présagent des pertes importantes pour le parti de la Première ministre du pays, Theresa May, notamment à cause des changements continus dans la politique du Brexit qui ont remis en cause son leadership. Le risque pour le parti est notamment de perdre du terrain à Londres où les élections sont particulièrement regardées. UKIP risque de peiner aussi après une nouvelle crise il y a quelques jours. Henry Bolton, leader actuel du parti de la droite radicale, a perdu dimanche 21 janvier un vote de confiance du comité exécutif : encouragé à partir, celui-ci refuse pourtant de démissionner. Pour The Guardian, cela “marque une crise de plus pour un parti qui, après le vote du Brexit, a eu du mal à obtenir des fonds et à se renouveler”. Côté pratique, il faut noter cette année une nouveauté : au Pays de Galles, les jeunes auront le droit de vote à partir de 16 ans afin de stimuler leur participation plutôt que leur désengagement politique.

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Islande (26 mai) – Municipales : la confirmation du changement ? 
Corentin Gorin
Katrín Jakobsdóttir, Première ministre islandaise.
© Wikipedia

Autre pays à avoir connu une année mouvementée sur le plan politique, l’Islande votera à nouveau en mai prochain pour renouveler ses conseils municipaux. Dans un pays qui a érigé l’exemplarité en politique comme condition indispensable désormais après une année marquée notamment par l’affirmation du Parti pirate, le gouvernement n’a pas résisté au scandale qui touchait son Premier ministre. Ce dernier était accusé d’avoir chercher à étouffé le fait que son père avait plaidé en faveur du blanchiment d’un homme condamné pour pédophilie, selon les modalités d’une vieille loi islandaise. L’émoi provoqué par l’affaire et la gravité des faits ont entraîné la tenu d’élections législatives anticipées amenant Katrín Jakobsdóttir, leader du Mouvement des Verts et de la Gauche au poste de Première ministre dans une coalition avec le Parti du progrès et le Parti de l’indépendance, deux formations de droite.

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Slovénie (Juillet) –  Législatives : sortie de  piste pour Miro Cerar
Elena Druck
Miro Cerar, actuel Premier Ministre slovène.
© wikicommons

Les élections pour le renouvellement des 90 sièges à l’Assemblée Nationale devraient avoir lieu en juillet prochain mais pourraient être avancées comme cela avait été le cas en 2014 après que l’ancienne Première Ministre Alenka Bratusek ait démissionné seulement six semaines après son arrivée au pouvoir. Deux méthodes électorales sont utilisées en Slovénie sur la base de la représentativité proportionnelle puisque le pays compte de très fortes minorités hongroises et italiennes. 88 candidats sont élus sur la base du scrutin proportionnel plurinominal, les minorités ont respectivement ont un siège réservé d’office à l’Assemblée Nationale pour les représenter. Elles élisent leurs députés sur la base d’un scrutin uninominal à un tour.

Lors de la dernière élection 4 nouveaux partis avaient fait leur apparition comme celui de l’actuel premier ministre Miro Cerar (SMC, centre-gauche). Les élections devraient mener à un renouveau politique puisque les sondages du pays ne donnent en tête que des partis d’opposition comme le SDS (Parti démocrate Slovène, centre droit), le SD (les sociaux-démocrates, centre gauche) ou le LMS (Liste de Marjan Sarac du nom du candidat éponyme, gauche).

 

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Suède (9 septembre) – Législatives : faut-il s’allier avec les Démocrates de Suède ?
Le Premier ministre sortant est le favori. © FrankieF

Le 9 septembre les Suédois éliront 349 députés pour les quatre années à venir. Le futur Premier ministre suédois sera l’un des leaders des huit partis en lice. En 2014, ce sont les sociaux démocrates qui, avec les Verts, avaient formé un gouvernement sous l’égide de l’ancien syndicaliste Stefan Löfven. Face à la coalition, six partis de centre et de droite avaient formé une alliance d’opposition, et seuls le parti de gauche, socialiste et les Démocrates de Suède, un parti eurosceptique et anti-immigration, étaient restés indépendants.

D’après les sondages, c’est le parti de l’actuel Premier ministre qui est en tête, suivi des Modérés (centre-droit), puis des Démocrates de Suède. En mars 2017, la dirigeante des Modérés a admis considérer une alliance avec les Démocrates suédois afin d’accéder au pouvoir. Cette déclaration a provoqué un tollé chez les autres partis et les citoyens, provoquant une nette baisse des Modérés dans les sondages. La leader a fini par démissionner au profit d’un candidat qui a affirmé ne pas souhaiter de rapprochement avec les Démocrates suédois.

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Azerbaïdjan (17 octobre) – Présidentielle : Simulacre d’élection
Elena Druck
Ilham Aliyev, président actuel de l’Azerbaïdjan.
© wikicommons

Le 17 octobre auront lieu les élections présidentielles azerbaïdjanaises. L’actuel président, Ilham Aliyev, arrivé au pouvoir en 2003 avec 77 % puis réélu cinq ans plus tard avec 88,73 % des voix ne semble pas près de quitter son poste puisqu’il brigue un troisième mandat. L’OSCE avait alors déclaré que l’élection d’Aliyev n’était pas démocratique. L’anecdote ne peut que confirmer les allégations de l’organisation internationale puisque les résultats avaient accidentellement été rendus publics la vieille du vote.

En 2013, la dizaine de candidats s’opposant à l’actuel président avait tous fait état d’irrégularités pendant le scrutin et certaines organisations internationales comme Amnesty International avait mis en lumière les pressions et la censure qu’Aliyev et son parti avaient infligé à ses citoyens à la veille des élections. Bien que l’élection ne se tienne qu’en fin d’année il y a fort à parier que les résultats ne seront pas beaucoup différents de ce à quoi nous a habitué la dynastie présidentielle Aliyev. En effet, avant 2003, l’homme à la tête du pays de 1993 à 2003, n’était autre que le père de l’actuel dirigeant, Heday Aliyev.

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Bosnie-Herzégovine (octobre) – Générales : la date du scrutin, en danger face à la réforme électorale
Željko Komšić, leader du Front démocratique et candidat croate à la présidentielle.
© wikicommons

Des élections générales bosniennes se tiendront en octobre prochain dans le pays. Elles regroupent les présidentielles pour élire le président de chaque communautés (Bosniaques, Croates et Serbes), les législatives pour élire 42 représentants à la Chambre des représentants et les élections aux parlements de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et de la République serbe de Bosnie.

Elles sont prévues pour le 7 octobre prochain et certains candidats aux présidentielles ont déjà été annoncés malgré le risque de report du scrutin en raison de problèmes de réformes du processus électoral. Le Conseil européen a en effet encouragé le pays à agir pour mettre en place dans les prochains mois une nouvelle loi électorale, condition d’une éventuelle future adhésion à l’UE.

Après déjà deux mandats en 2006 et 2014, Željko Komšić, leader du Front démocratique (parti d’opposition de gauche), a ainsi annoncé sa candidature en tant que membre croate de la présidence tripartite de l’État. Milorad Dodik, actuel président de la République serbe de Bosnie et président de l’Alliance des démocraties indépendants, est aussi un candidat potentiel pour le poste serbe.

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Lettonie (avant le 6 octobre) – Législatives : la minorité russe va-t-elle enfin gouverner ?
Josselin Petit
Māris Kučinskis, de l’Union des Verts et des Paysans, est Premier ministre depuis 2016.
© Arno Mikkor (EU2017EE)

En 2018, les Lettons devront renouveler la Saeima, l’unique chambre du Parlement de ce pays de deux millions d’habitants.  Ce scrutin à la proportionnelle devra être organisé avant le 6 octobre. Le Premier ministre Māris Kučinskis dirige actuellement une coalition conservatrice regroupant son propre parti (l’Union des verts et des paysans, une formation affiliée au Parti vert européen mais assez à droite), Unité et Alliance nationale.

Mais si ces trois formations gouvernent ensemble depuis 2014, elles ont délibérément choisi de ne pas s’allier avec Harmonie, pourtant premier parti de Lettonie. Dirigée par Nils Ušakovs, l’actuel maire de la capitale Riga, cette formation est en effet le principal parti de l’importance minorité russophone qui regroupe près de 31 % de la population. En 2018, à l’ombre de son grand voisin russe, la Lettonie devra donc très probablement se poser à nouveau la question de sa capacité d’intégration politique, au-delà des tensions identitaires qui la traversent encore.

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Allemagne (8 octobre) – Régionales : La Bavière, une formalité pour la CSU
Corentin Gorin
Horst Seehofer, Ministre-président de la Bavière.
© Kremlin.ru

Alors qu’Angela Merkel se trouve toujours dans une période délicate à la suite à son faible score aux élections de septembre 2017 et de l’échec d’une coalition « Jamaïque » qui a rendu nécessaire l’ouverture de négociations pour former une nouvelle « grande coalition » avec les sociaux-démocrates de Martin Schulz, ses alliés de la CSU devraient connaître une issue plus sereine en octobre prochain.

À l’occasion des élections régionales en Bavière, rien ne semble empêcher que les conservateurs l’emportent à nouveau. Dans cette région prospère économiquement, qui abrite les sièges sociaux des plus grandes firmes nationales et affiche un taux de chômage bien inférieur à la moyenne nationale, la CSU occupe le pouvoir depuis 1957. S’ils avaient perdu leur majorité absolue en 2008, ils l’ont retrouvé dès 2013 sous l’impulsion d’Horst Seehofer, Ministre-président de Bavière depuis dix ans et actuel dirigeant du parti.

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Belgique (14 octobre 2018) – Municipales et provinciales : scrutins locaux, enjeux fédéraux
Josselin Petit
Bart de Wever, bourgmestre d’Anvers, est aussi le leader des nationalistes flamands de la N-VA.
© Hawkeyesix

Le dimanche 14 octobre, les citoyens belges devront – le vote est obligatoire dans le pays – se rendre aux urnes pour des élections communales et provinciales. Il s’agira en effet de renouveler les conseils communaux des 509 municipalités de Belgique et les dix conseils provinciaux (cinq en Flandres, cinq en Wallonie). Si ces institutions traitent de questions essentiellement locales (fiscalité, logement, enseignement, etc), les observateurs ne manqueront pas d’étudier l’évolution des rapports de forces entre partis sept mois à peine avant les élections fédérales et régionales qui auront lieu le même jour que les élections européennes, à la fin mai 2019.

Dans un contexte de multiplications des « affaires », ces élections locales seront également le premier « test électoral » du gouvernement de Charles Michel qui s’appuie sur une majorité de centre-droit incluant les nationalistes flamands de la N-VA. Bart de Wever, le leader de ce parti remettra d’ailleurs son mandat de bourgmestre d’Anvers en jeu.

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Luxembourg (14 octobre) – Législatives : le Parti chrétien-social reconduit à la tête de la coalition ?
Marc Spautz,Corinne Cahen et Claude Haagen sont les leaders des trois principaux partis. © Stick ; Olli Eickholt ; Jwh

Le 14 octobre 2018 se tiendront au Luxembourg les élections législatives. Ces élections ont traditionnellement lieu en juin, mais la démission de Jean-Claude Juncker en 2013 a changé la donne. La rupture de la coalition a donné lieu à des élections anticipées, or en vertu de la loi, les élections suivantes doivent se tenir cinq après les précédentes, ni plus ni moins. 60 députés seront donc élu à la Chambre des députés en octobre 2018 : 23 pour la circonscription électorale Sud, 7 pour la circonscription Est, 21 pour la circonscription Centre et 9 pour la circonscription Nord.

L’élection au suffrage universel direct de ces députés se fera au scrutin de liste à la proportionnelle. Ces derniers se réunissent en groupe politique et sont élus pour un mandat de cinq ans renouvelable. Lors de la dernière élection législative, le Parti chrétien-social (PCS/CVS) qui domine presque toujours les coalitions a obtenu le meilleur score, soit 23 sièges, devant le Parti ouvrier socialiste (POSL/LSAP) et le Parti démocratique (PD/DP) qui obtenaient tous les deux 13 sièges. Le dernier parti, Les verts (LV/DG), obtenait 6 sièges, mais compte bien en obtenir plus lors des prochaines élections.

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Géorgie (octobre) – Présidentielle : la confirmation pour le « Rêve géorgien » ?
Lou Counil
Le Président Margvelashvili remportait une victoire éclatante aux dernières élections.
© Facebook / Giorgi Margvelashvili (New Eastern Europe).

En octobre 2018 se tiendra en Géorgie la septième élection présidentielle du pays depuis 1991, soit depuis l’indépendance de l’État vis-à-vis de l’Union soviétique. Les dernières élections en date furent celle de 2013 avec l’éclatante victoire de Guiorgui Margvelashvili, du parti « Rêve géorgien ». Ce parti pro-occidental a également remporté une victoire retentissante aux élections législatives du 30 octobre 2016.

Le mouvement a en effet obtenu une large majorité (115 députés au parlement sur 150) ce qui lui a permis d’adopter des amendements à la constitution, et notamment une réforme du système politique. Les élections de 2018 seront les dernières élections au suffrage universel direct. Elles se feront désormais auprès d’un collège d’électeurs de 300 membres. L’importance de l’élection présidentielle de 2018 ne sera alors pas tant portée sur la fonction présidentielle qui deviendra surtout symbolique, que sur l’influence que cette victoire aura sur les élections parlementaires de 2023.

Pour ce qui est du parti « Rêve géorgien » plusieurs candidats sont susceptibles de se présenter, notamment l’actuel ministre de la santé, M. Sergeenko, malgré son dérapage au parlement ou encore Aleko Elisashvili, candidat indépendant « du peuple », qui n’est pas actuellement favori, étant éloigné de l’image actuelle du président en Géorgie. Le principal parti d’opposition, le mouvement national uni, lui n’a pas encore de candidat.

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Moldavie (Novembre) – Législatives : le duel d’influence
Elena Druck
Igor Dogon, Président pro-russe de la Moldavie.
© wikicommons

Les élections législatives moldaves doivent avoir lieu en novembre prochain, or nouvelle loi électorale adoptée l’année dernière rencontre beaucoup de résistance au sein du pays. Un référendum pourrait être envisagé au cours de l’année afin de décider du maintien ou non de loi dite de « mixité électorale ». Elle dispose que sur 101 sièges, 50 seront accordés aux partis dits “traditionnels” et 51 pour des candidatures individuelles.

Les critiques font valoir le fait que les quotas imposés par le nouveau système électoral favorise les deux grands partis politiques moldaves – le PDM démocrates pro-Union européenne et le parti actuellement à la tête du pays du président socialiste Igor Dogon, pro-russe – en large perte de popularité. Ce nouveau système très critiqué par la population locale est aussi remis en question par les pays de l’Union Européenne et les Etats-Unis. L’enjeu de cette élection, se situe au niveau de l’influence extérieure que pourrait subir la Moldavie, en effet le pays est tiraillé entre le monde occidental et la Russie du fait de son histoire avec l’ex-URSS et ses tentatives de rapprochement avec l’U.E.

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Pologne (en novembre) – Municipales, districts et régionales : le PiS va-t-il (aussi) dominer le niveau local ?
Josselin Petit
Katarzyna Lubnauer, leader de .Moderne se rapproche d’une alliance avec la Plateforme civique pour ces élections.
© Łukasz Kamiński

Au mois de novembre 2018, à une date qui reste encore à déterminer, les Polonais devront renouveler les conseils de chaque gmina (les communes), powiat (les districts) ainsi que les parlements des seize voïvodies, l’équivalent des régions pour la France. Ce scrutin sera le premier depuis l’entrée en vigueur d’une réforme controversée qui limite à deux le nombre des mandats de maire et modifie le scrutin à la proportionnelle en faveur des grands partis. Alors que le très-droitier gouvernement du pays entretient des relations très tendues avec la Commission européenne, ces scrutins locaux seront l’occasion pour le parti Droit et justice (PiS) de confirmer un peu plus sa domination nationale au niveau local. Le PiS dirige actuellement les voïvodies de l’Est du pays tandis que la Plateforme civique (droite libérale) gouverne ceux de l’Ouest du pays, près des frontières allemande et tchèque. Une coalition entre ce dernier parti et les libéraux de .Moderne (.Nowoczesna) serait également à l’étude pour tenter de reprendre l’avantage sur le PiS.

Lire aussi >>> Pologne : démission de Beata Szydlo, un nouveau Premier ministre pour quoi faire ?

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Irlande (avant le 10 novembre) – Présidentielle : un système électoral atypique pour un titre honorifique
Michael D. Higgins, poète gaélique et Président de la république irlandaise. © The Irish Labour Party

L’Irlande votera à l’occasion d’un référendum sur le droit à l’avortement en mai 2018, mais aussi pour l’élection présidentielle, d’ici novembre. Ce mandat honorifique de sept ans est actuellement entre les mains de Michael D. Higgins, poète de 76 ans qui s’exprime le plus souvent en irlandais.

Le scrutin présidentiel en Irlande est un vote alternatif à un tour. Le candidat peut être élu de trois manières différentes : si personne ne se présente face à lui, s’il obtient la majorité absolue ou avec un report de voix. Si personne n’obtient 50 % des suffrages dès le premier tour, le dernier candidat est éliminé et choisit à qui revient les bulletins en sa faveur, et ce processus se répète jusqu’à ce qu’un candidat ait la majorité absolue.

En 2011, avec sept candidats, il y a eu pas moins de quatre reports de voix avant que Michael D. Higgins obtienne les 50%. S’il ne s’est pas encore déclaré candidat à sa propre succession, il a reçu le soutien de l’actuel Taoiseach, le Premier ministre irlandais, et de plus des trois quarts de la population. Bertie Ahern, ancien Taoiseach, a déclaré qu’il se présenterait si personne ne s’oppose à Michael D. Higgins.

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Elena Blum, Lou Counil, Elena Druck, Nicolas Filippi, Corentin Gorin, Josselin Petit, Noémie Chardon

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