Traité franco-allemande, difficulté pour l’UE d’adopter une position unie face à la situation au Venezuela, sécher les cours pour sauver le climat en Belgique, liste gilets jaunes aux européennes et nouveau nom pour la Macédoine : les actualités européennes de la semaine.
Débat et incompréhension autour du Traité d’Aix-la-Chapelle
Ce mardi 22 janvier le Président Emmanuel Macron et la Chancelière Angela Merkel avaient rendez-vous dans la ville allemande d’Aix-la-Chapelle. L’objet de cette rencontre était la signature d’un traité entre les deux puissances européennes afin de renforcer leurs relations pour une convergence politique dans les domaines économiques et militaires avec notamment une clause de défense mutuelle en cas d’agression. Ce traité dit de coopération et d’intégration franco-allemande est également là au service du renforcement du projet européen.
Devant servir de symbole, la signature d’un tel traité a facilement pu être reprise par les détracteurs de la Présidence de la République et eurosceptiques. La dirigeante du Rassemblement National Marine Le Pen ainsi que le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan accusent un recul de souveraineté de la France et un partage du siège de la France au Conseil de sécurité de l’ONU, une mesure dont la véracité a été démentie. Bien plus à gauche, le chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon pointe lui un accord qui marche avec le recul social et écologique.
Venezuela : l’Europe unie face à la situation ?
Dans la crise politico-économique qui touche le Venezuela depuis maintenant plusieurs mois, les 28 membres de l’Union européenne ont cherché cette semaine à adopter une position commune. En effet, le 24 janvier a été marqué par l’auto-proclamation de Juan Guaido, le président de l’Assemblée nationale comme nouveau chef de l’État. Ce dernier bénéficie du soutien des grandes puissances européennes comme l’Allemagne, la France, le Royaume-Unis ou encore l’Espagne. Tous estiment que la dernière élection en février 2018 de Nicolas Maduro, l’actuel Président de la République est illégitime. En ce sens, de nouvelles élections doivent être organisées, et Juan Guaido serait la bonne personne pour assurer l’intérim jusque-là. En revanche la position de l’Espagne diverge légèrement puisqu’elle estime que Guaido devra être reconnu comme Président de la République et non pas simplement par intérim, si des élections n’ont pas lieux très rapidement.
Enfin, d’autre pays de l’UE, la Grèce ont affirmé soutenir le Président Maduro dans cette crise. La possibilité pour l’Union européenne d’adopter une position commune et unanime semble pour le moment plus que compromise.
Grèves scolaires pour le climat de grande ampleur en Belgique
Une troisième journée d’action avait lieu dans la capitale Belge jeudi dernier. Les grèves scolaires pour le climat, organisées par les collégiens, lycéens et étudiants belges ont rassemblé plus de 35 000 personnes ce 24 janvier. Un mouvement qui ne cesse de gagner en ampleur après avoir rassemblé 3000 puis 13000 personnes lors des deux premières journées les 10 et 17 janvier. Lors du dernier rassemblement les manifestants ont alors bloqué Bruxelles pendant plus de 3 heures.
L’idée de cette initiative vient de Greta Thunberg, une jeune suédoise de 15 ans qui lors de la rentrée scolaire en aout 2018 avait prise l’initiative de s’assoir devant le parlement de son pays avec une pancarte « Grève scolaire pour le climat », au lieu de reprendre le chemin de l’école. Invitée au forum de Davos, elle a salué le courage des belges présents dans la rue, parmi lesquels certain encore plus jeunes qu’elle ont fait le choix de manifester pour leur avenir à grand coup de slogans et de blocages.
Le groupe à l’origine de la mobilisation belge, « Youth for climate » a été créé par deux jeunes flamandes, Anuna de Wever et Kyra Gantois, respectivement 17 et 19 ans, leur appel a ensuite été entendu par la Fédération des Etudiants francophones. Ils estiment que le gouvernement belge et les structures politiques en général se désintéressent des préoccupations de la jeunesse. Anuna de Wever estime que le climat est un problème de toute une génération bien au-delà des préoccupations de divisions linguistiques de la Belgique.
Les gilets jaunes au parlement européen ?
L’une des figures des gilets jaune, Ingrid Levasseur entend élever le mouvement au niveau des hautes sphères afin « d’intégrer le système », comme elle l’a expliqué vendredi 25 janvier lors d’une interview à Bruxelles. Elle estime en effet que cette initiative est nécessaire et permettra à beaucoup de leurs revendications d’aboutir.
Sa volonté a aussitôt entrainé de vives critiques au sein de gilets jaunes qui se réclament apolitiques, voyant cela comme une trahison. Ce à quoi Ingrid Levasseur a répliqué que ces mêmes critiques au sein du mouvement lui-même reviennent à faire de la politique. Par ailleurs elle estime que ses revendications sont une réelle solution contrairement aux débats proposés par le gouvernement. La jeune femme, une aide-soignante de 31 ans se positionne comme tête de liste du « Ralliement d’initiative citoyenne » (RIC), reprenant par ailleurs les mêmes initiales que celle de Référendum d’initiative citoyenne, l’une des principales revendications du mouvement des gilets jaunes. Elle a également, lancé un appel aux dons pour la campagne et également à la candidature afin de constituer une liste de 79 noms, à laquelle d’autres figures importantes des gilets jaunes comme Éric Drouet ou Maxime Nicolle n’entendent pas répondre.
Après le Parlement Macédonien, au tour des grecs de ratifier l’accord de Prespa
Tout n’était pas joué d’avance, mais les députés grecs ont finalement accepté le changement du nom officiel de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine – qui était un nom provisoire-, pour République de Macédoine du Nord. La signature historique de cet accord doit ouvrir la voie au pays rebaptisé à l’OTAN et à l’Union européenne. Si ce changement a été ratifié et était plébiscité par Alexis Tsipras, 62% de l’opinion publique grecque y était largement défavorable. En effet, les milieux conservateurs avaient fortement fait campagne contre cet accord, considérant que le terme Macédoine n’appartient qu’à l’héritage historique et culturel grecque, argument repris depuis plus de 25 ans dans en République hellénique.