Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (30.11-5.12)

Les actualités européennes de cette semaine ont été rédigées par Constance Maillard.

Covid 19 : l’Union européenne et les Etats membres se préparent à lancer la campagne de vaccination 

Le vaccin tant attendu par l’ensemble de la communauté internationale est maintenant bel et bien opérationnel comme en témoigne les derniers résultats concluants de plusieurs laboratoires pharmaceutiques. Il reste maintenant aux gouvernements à mettre en œuvre des campagnes de vaccination à grande échelle afin d’espérer ne pas avoir à subir une troisième vague au lendemain des vacances de Noël. L’Union européenne se chargera quant à elle d’opérer à l’achat des vaccins auprès des différents laboratoires ainsi que de répartir les doses entre les pays membres.  Cette année 2020 aurait fait prendre conscience à tous de l’urgence de mettre des moyens conséquents dans la santé. Dans ce sens, la RTBF relève qu’un groupe de citoyens européens a lancé cette semaine une pétition appelant les dirigeants européens à considérer les médicaments et vaccins contre la Covid-19 comme des « bien publics » soit, « non protégés par des droits de propriété intellectuelle aux mains de société pharmaceutiques ».

L’instauration de sanctions pour les Etats qui ne respecteraient pas les objectifs climatiques ? 

C’est ce que plaide l’eurodéputé Pascal Canfin, chargé de mener au sein du Parlement les négociations sur la loi climat européenne destinée à rendre contraignant le respect des objectifs climatiques pour 2030. Si initialement, l’Union européenne s’était fixée comme objectif pour 2030 de réduire ses émissions de 40 % par rapport à 1990, le Parlement propose quant à lui de fixer cet objectif de réduction à 60%. Le trilogue sur la loi climat qui a commencé cette semaine ne se résume cependant pas à cet objectif. En effet, il doit également permettre de changer radicalement la manière dont l’UE « aborde la cohérence de toutes les politiques publiques avec les enjeux climatiques » insiste Pascal Canfin dans une interview pour le média Euroactiv. Dans cette perspective, le Parlement a proposé un amendement visant à aligner toutes les futures propositions de la Commission avec les objectifs climatiques de l’UE. Ceci implique selon l’eurodéputé de mettre en place des mesures visant à assurer cette cohérence tels que des « sanctions pour le non respect des objectifs ou la création d’un Conseil Européen sur le Changement Climatique ». Ainsi, la proposition de loi climat du Parlement inclut l’obligation de payer l’excédent de carbone émis au prix de 100€ la tonne pour un Etat ne respectant pas la trajectoire des émissions de CO2 fixée. 

Les médias européens rendent hommage à Valéry Giscard d’Estaing 

Ce mercredi 2 décembre, l’ancien président de la Vème République et participant actif du projet communautaire est décédé des suites du Covid-19 à l’âge de 94 ans. Tous les médias européens s’accordent à qualifier ce dernier comme un acteur clef de la construction européenne et un européen convaincu. En effet, VGE avait toujours poussé en faveur de la coopération communautaire selon l’idée que « nos Etats sont trop petits pour résoudre certains problèmes. Si nous voulons encore jouer un rôle dans un mode de six milliards d’habitants, nous ne pouvons plus tout faire seuls. C’est pourquoi l’Europe est une nécessité » comme le cite le journal Suddeutsche ZeitungAinsi, il appelait les Etats membres à s’unir pour peser sur la scène internationale et être en mesure de faire face aux grandes puissances américaines et chinoises. VGE a indéniablement marqué l’histoire de l’Europe en renforçant non seulement le couple franco-allemand avec la création du Conseil européen mais aussi en oeuvrant en faveur d’un approfondissement de l’Europe politique en présidant notamment la Convention sur l’avenir de l’Europe (qui donnera naissance au Traité de Lisbonne). Par ailleurs, il contribua considérablement à approfondir l’Union économique et monétaire tant pour sa participation au Système Monétaire Européen que pour son appui accordé à Mitterand lors de l’adoption du Traité de Maastricht. 

Les Etats membres s’apprêtent à adopter un plan de relance sans la Hongrie et la Pologne 

Alors que les gouvernements hongrois et polonais continuent de bloquer l’adoption du budget pluriannuel 2021-2027 et du plan de relance en contestation de l’instauration d’un mécanisme de respect de l’Etat de droit, la Commission européenne et le Conseil européen, présidée par Madame Mergel, réfléchissent à un moyen de contourner ce véto. Il pourrait s’agir de transformer le plan de relance en un accord intergouvernemental à 25. D’autres hypothèses ont été émises telles que la mise en œuvre de « l’exercice budgétaire provisoire ». Celle-ci consisterait à « gérer les dépenses européennes année par année, sur la base du budget septentrional » explique le média en ligne. Toutefois, cette option exclurait le plan de relance puisqu’elle ne permettrait que le refinancement des programmes déjà existants. La recherche d’une solution alternative est pressante puisque ce blocage paralyse l’intégralité des activités de l’UE ; de la politique de cohésion aux politiques de soutien destinées à relever les économies européennes fragilisées par la pandémie du Covid-19.

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