Articles par Shana De Sousa.

Bruxelles envisage un réajustement de sa politique envers Pékin

Le service diplomatique de l’Union européenne a soumis aux 27 États membres un projet visant à réajuster sa politique vis-à-vis de la Chine. L’objectif consiste à réduire les risques de dépendance économique de l’UE tout en renforçant la coopération avec Pékin sur des questions internationales, dans le but de préserver le partenariat étroit entre les deux parties.

Ce projet de recalibrage a été détaillé au sein d’un document transmis aux Etats-membres de l’UE, en amont d’une réunion des ministres des Affaires étrangères à Stockholm ce vendredi 12 mai 2023, visant à clarifier la position de l’UE à l’égard de la Chine. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a justifié dans une lettre les raisons de cet ajustement : le renforcement de la concurrence entre les États-Unis et la Chine, ainsi que le rôle majeur de Pékin dans les affaires internationales.

L’exécutif européen a affirmé que la coopération, la concurrence et la rivalité avec la Chine occuperont une place centrale dans la politique de l’UE, tout en soulignant l’importance « essentielle » de la coordination avec les Etats-Unis afin d’éviter d’être entraîné dans la rivalité entre Pékin et Washington. En outre, l’UE entend faire connaître sa position concernant l’ambiguïté de la position chinoise face à l’invasion russe en Ukraine, et elle pourrait envisager des mesures similaires à celles déjà prises par les États-Unis : dès lors, l’UE pourrait contrôler de manière plus étroite les exportations et les investissements.

En ce sens, la Commission européenne a proposé ce lundi 8 mai aux États membres d’adopter un paquet de sanctions à l’encontre de Pékin et de restreindre les possibilités d’exportation pour certaines entreprises chinoises accusées de réexporter des biens sensibles vers la Russie, tels que des drones, des composants électroniques et des semi-conducteurs. En réponse, la Chine a menacé l’Europe de mesures de rétorsion si des sanctions étaient imposées à ses entreprises 

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, effectue quant à lui actuellement une visite en Europe pour discuter de la question de l’invasion russe en Ukraine, craignant que les sanctions européennes ne viennent s’ajouter à celles des États-Unis.

Le Parlement portugais adopte une loi dépénalisant l’euthanasie après quatre refus successifs

Le Parlement portugais a adopté ce vendredi 12 mai la version définitive d’une loi dépénalisant l’euthanasie, mettant ainsi fin à un processus législatif complexe qui a été marqué par une série de blocages au cours des trois dernières années.

Après cinq votes successifs, l’Assemblée portugaise a finalement adopté une loi dépénalisant l’euthanasie. Cette fois-ci, la loi a été adoptée grâce à la majorité absolue des socialistes, avec le soutien d’une formation d’extrême-gauche et de libéraux : 129 députés se sont prononcés pour et 81 contre, sur les 230 membres de l’Assemblée. Au cours des trois dernières années, la majorité parlementaire s’était déjà prononcée à quatre reprises en faveur de la dépénalisation de l’euthanasie. Le texte s’était nonobstant heurté aux réserves de la Cour constitutionnelle, qui l’a rejeté à deux reprises, ainsi qu’à l’opposition du président conservateur et catholique, Marcelo Rebelo de Sousa, qui a opposé son véto à deux reprises.

Le président portugais est désormais contraint de promouvoir la loi sous huit jours. Selon la Constitution portugaise, en cas de véto présidentiel, l’Assemblée peut confirmer le texte à la majorité absolue, soit 116 députés sur 230. La dernière version de la loi stipule désormais que la fin de vie ne peut être pratiquée que dans les cas où « le suicide médicalement assisté est impossible en raison d’une incapacité physique du patient ».

Aussi bien pour les détracteurs que pour les défenseurs de cette loi, le vote du Parlement portugais sur la dépénalisation de l’euthanasie ne mettra pas fin au débat public animé qui divise le pays, où près de 80% de la population se déclare catholique. Depuis la présentation du texte en 2018, la question de l’euthanasie a suscité des opinions divergentes au sein de la société portugaise. De nombreux médecins pourraient invoquer l’objection de conscience pour éviter de pratiquer la fin de vie, comme cela est déjà le cas pour l’avortement.

Selon les estimations de la presse locale, la loi pourrait entrer en vigueur à l’automne, ce qui ferait du Portugal le cinquième pays d’Europe à légaliser l’euthanasie, rejoignant ainsi les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l’Espagne.

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