Semaine du 20 octobre au 27 octobre 2024 :
Sommet des BRICS : le gala annuel des promoteurs d’une alternative au système économique et politique international
Mardi 22 octobre s’est ouvert à Kazan (Russie) le XV ème congrès des BRICS, une organisation de coopération créée en 2009 par cinq États dits “émergents” : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique-du-Sud. Depuis l’année dernière, ce club de puissance aux ambitions mondiales assumées a accueilli quatre nouveaux membres : l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie et les Émirats arabes unies. Représentant 37% du PIB mondial, cette organisation s’impose également comme la première puissance démographique où l’ensemble de la population de ces pays représentent 45% de la population mondiale. Puissance économique, puissance démographique donc, quel objectif sous-tend cette coopération ? Selon Stewart Patrick,, de la Fondation Carnegie, déclare qu’ “Il s’agit d’un club informel, ils sont principalement unis dans le sens de ce à quoi ils s’opposent, à savoir un ordre économique qu’ils considèrent comme étant contre eux”. En tout, les délégations de 32 pays, dont une vingtaine de ces d’États, ont assisté aux deux jours de congrès. Ces deux jours ont été l’occasion pour certains dirigeants de (ré)affirmer leur soutien au président russe.
La diplomatie européenne au secours du Liban, Israël continue la guerre
Alors que les succès tactiques israéliens s’enchainent, les européens et les américains s’évertuent à arracher à Benjamin Netanyahu un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et au Liban. Ces derniers jours, les diplomates européens ont multiplié les initiatives et déplacements au Liban pour obtenir un cessez-le-feu, faut d’un plan de paix que le Premier ministre israélien refuse encore catégoriquement. Face aux nombreuses attaques contre les casques bleus, le président de la République française, ainsi que d’autres chefs d’État et de gouvernements européens, ont appelé à « cesser les exportations d’armes » à Israël, « l’unique levier » pour mettre fin aux combats dans la bande de Gaza et au Liban. Cette déclaration s’adressait en premier lieu à Washington, les ventes d’armes américaines à Tel Aviv étant la condition sine qua non de la capacité militaire de Tsahal. Ces derniers évènements ont donc marqué un moment de bascule entre une guerre généralisée et un arrêt progressif des combats : les offensives à Gaza et au Liban n’ont jamais été aussi poussées depuis le 07 octobre, et la réponse de l’Iran va décider de son futur proche, entre une guerre régionale ou une désescalade progressive du conflit.
Élections aux États-Unis : quelles conséquences pour l’Union européenne ?
Les élections américaines soulèvent des enjeux environnementaux et économiques qui s’étendent bien au-delà des frontières des États-Unis. Avec un impact notable sur l’Union européenne, et plus largement, sur l’Europe continentale, ces élections suscitent de vives préoccupations de la part de tous les dirigeants européens. En tant que première puissance mondiale, les États-Unis exercent une influence hégémonique qui place les gouvernements européens dans une position de dépendance vis-à-vis des des décisions américaines, influençant directement les politiques et priorités de leurs homologues européens. Guerre en Ukraine, Guerre au Moyen-Orient, et environnement, les sujets sont nombreux sur lesquels l’Union européenne et les gouvernants européens doivent se préparer en cas de victoire de Donal Trump ou de Kamala Harris.
“Alerte sociale” : la suppression de 4 000 postes d’enseignant suite à une décision budgétaire de l’Éducation
Avant la rentrée des classes prévue le 5 septembre pour l’année 2024-2025, une étude menée sur un échantillon de 893 établissements publics révèle que 56% d’entre eux signalent l’absence d’au moins un enseignant devant les élèves. La décision de supprimer 4 000 postes d’enseignants est plus que controversée. Alors que l’ancien premier ministre Gabriel Attal déclarait que l’école était le lieu de la méritocratie républicaine, le contexte budgétaire actuel en fait plutôt un lieu de dépenses superflues. Même si les difficultés au sein de l’Éducation nationale sont bien connues, la suppression de ces postes s’accompagne d’une revalorisation salariale des enseignants, qui s’élève à la modique somme de 6 centimes bruts.
Semaine du 28 octobre au 3 novembre
Visite d’Emmanuel Macron au Maroc : vers une nouvelle ère de la coopération ?
Accompagné de plusieurs membres du gouvernement et de grands patrons d’entreprises, tels que Patrick Pouyanné (TotalEnergies), le président Emmanuel Macron s’est rendu au Maroc lundi 28 octobre pour un séjour de trois jours. Depuis près de 50 ans, Rabat et Alger sont en désaccord concernant le Sahara occidental, dont la souveraineté est revendiquée à la fois par le Maroc, et par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. En juillet dernier, le président de la République française a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidentale, dans un effort de réconciliation entre Rabat et Paris, après une longue période de tensions diplomatiques. En plus d’apporter son soutient à la France sur ce sujet, cette visite a été l’occasion pour Emmanuel Macron de mettre en place un partenariat d’exception entre les deux nations. Au cœur de ce partenariat, la question sensible de l’immigration est abordée, après que le meurtre de Philippine par un Marocain sous OQTF a relancé le débat sur les laissez-passer consulaires pour les ressortissants délinquants, en échange de visas pour les Marocains.
Le parti “Rêve géorgien” a-t-il volé les élections législatives ?
Ce samedi 26 octobre, les Géorgiens étaient appelés aux urnes pour des élections législatives opposant le parti pro-russe au pouvoir Rêve géorgien, à plusieurs mouvements d’opposition pro-européens. Un scrutin déterminant puisque, en plus de renouveler le Parlement du pays pour les quatre prochaines années, le Président sera pour la première fois élu au suffrage universel indirect par les nouveaux députés le 17 novembre prochain. Ce scrutin, loin des standards occidentaux, a suscité de vives interrogations de la part de la communauté européenne, et internationale. Au lendemain du scrutin, le parti Rêve géorgien a été annoncé vainqueur des élections avec 54,08 % des voix, contre 37,58 % pour l’ensemble des partis d’opposition. Un résultat contesté dans le pays, notamment par sa présidente Salomé Zourabichvili qui salue de son côté la victoire de la « Géorgie européenne » et dénonce une « falsification totale des résultats ». Depuis que les résultats ont été annoncés, la Commission européenne, le Haut Représentant et le président du Conseil européen ont tous exigé une enquête rapide et transparente sur les irrégularités présumées en Géorgie, alors même que Viktor Orban a salué les élections législatives en Géorgie comme “libres et démocratiques”.
L’Espagne en plein cauchemar : des inondations meurtrières ont frappé la région de Valence
Dans la nuit du mardi 29 octobre au mercredi 30 octobre, les habitants de la région de Valence, située à l’Est de l’Espagne, ont été victimes de fortes pluies torrentielles qui ont submergé la ville, du jamais vu depuis les inondations d’octobre 1957. Alors que des mesures avaient été prises par la municipalité, tel que le plan Sud visant à détourner le fleuve en dehors de l’agglomération, l’épisode s’est reproduit cette semaine, suite à la dépression DANA. Si le bilan des dégâts est toujours en cours d’estimation, on estime que le bilan des décès s’élèvent à 205 morts.Pedro Sánchez, premier ministre espagnol, a déclaré lors d’un discours à la Moncloa, mercredi 30 octobre, qu’il mobiliserait des fonds nationaux et européens pour faire face à cette tragédie.
Élections en Lituanie : l’opposition centre gauche bientôt à la tête du gouvernement ?
Ce mois d’octobre est marqué par une série d’élections. Après la Moldavie et la Géorgie, c’était au tour des Lituaniens de se rendre aux urnes ce dimanche 27 octobre. Au pouvoir depuis 2020, la coalition de centre droit dirigée par la première ministre Ingrida Simonie a été battue par la coalition de centre gauche menée par Vilija Blinkeviciute. Qui est Vilija Blinkeviciute ? Eurodéputée pour la quatrième fois consécutive, Vilija Blinkeviciute, âgée de 64 ans, est également la dirigeante du Parti social-démocrate. Sa position de force au sein de la gauche lituanienne, alliée à son expérience et à sa popularité, fait d’elle la principale candidate pour devenir la prochaine Première ministre. « Les résultats des élections montrent que le peuple lituanien aspire à un changement et veut un gouvernement radicalement différent », a déclaré la cheffe de file des sociaux-démocrates. Mais un gouvernement de centre gauche pourra-t-il réellement incarner ce changement ? Pendant la campagne, plusieurs thèmes ont suscité un large consensus entre les partis, en particulier le soutien à l’Ukraine. Si point de différence il y a, ceux ci portent en particulier sur les questions sociales. Pendant la campagne, le pouvoir d’achat et les inégalités ont été au cœur des débats.