L’Espagne et l’Italie qui se dotent de gouvernement bien différents, l’Autriche qui veut profiter de sa future gouvernance de l’Union européenne pour repenser la politique d’asile de l’Union européenne à sa façon, un G7 qui illustre encore davantage le fossé qui se creuse entre les Européens et Donald Trump, et enfin la droite européenne mal à l’aise face à Viktor Orban, retrouvez l’actualité de la semaine en Europe.
L’Espagne adopte un gouvernement féminin
Nommé le 6 juin dernier, le nouveau gouvernement espagnol mené par Pedro Sanchez comporte 17 membres, dont 11 femmes pour 6 hommes. Presque une anomalie en Europe, d’autant qu’elles occupent des postes clefs. Carmen Calvo, ancienne ministre de la Culture est ainsi nommée vice-présidente et ministre de l’Égalité. Dolores Delgado occupera le poste de ministre de la Justice et Margarita Robles, ancienne juge de la Cour suprême, est nommée à la Défense.
En plus d’être largement féminin, ce gouvernement est également résolument européen. Malgré tout, sa fragile majorité (le PSE n’a que 84 députés sur 350) l’obligera à composer avec les différents partis qui lui ont permis de pouvoir renverser Mariano Rajoy.
Le gouvernement italien officiellement en fonction
Après un long feuilleton politique qui laissait craindre la tenue de nouvelles élections, le Président italien a finalement accepté la deuxième proposition de gouvernement de l’alliance entre le Mouvement 5 étoiles et la Ligue. Mené par Giuseppe Conte, ce gouvernement est officiellement entré en fonction le 6 juin dernier. Mais les mesures les plus coûteuses ont été reportées et les deux formations ont pour l’instant convenu de se concentrer sur la lutte contre l’immigration et sur la réforme des retraites. Deux thèmes qui cachent mal les dissensions entre elles : alors que le Sud, bastion du M5S, refuse la « flat tax » demandée par la Ligue, le Nord, acquis à l’extrême-droite, voit dans le « revenu de citoyenneté » proposé par le M5S une incitation à l’oisiveté.
L’Autriche et le Danemark veulent un “nouveau régime européen de l’asile”
À quelques semaines de sa prise de fonction pour la présidence tournante de l’Union, l’Autriche semble déjà avoir quelques idées derrière la tête. C’est ainsi que le premier ministre danois a annoncé qu’il discutait avec ses homologues autrichiens afin d’étudier la possibilité d’établir un “nouveau régime européen de l’asile”. Derrière cette formule, l’ouverture de centre de détentions et d’expulsions, mais hors du territoire de l’UE.
La Commission européenne a affiché son embarras devant ce qu’elle considère comme une initiative nationale. Elle redoute d’autant plus la future présidence autrichienne qui devrait permettre à des pays comme la Hongrie ou la Pologne de trouver un puissant relais.
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Un G7 sous tensions
Les traditionnels sourires et accolades de façade lors du dernier sommet du G7 au Canada ne cachent pas les tensions existantes entre Donald Trump et ses homologues. Un peu plus tôt dans la semaine déjà, plusieurs journaux avaient fait état d’un coup de téléphone orageux entre le Président américain et Emmanuel Macron. La question du protectionnisme se trouve au cœur de ces tensions, car Donald Trump justifie ses propres mesures protectionnistes en accusant l’Union européenne et le Canada d’y avoir eux-mêmes cédé. Le Président américain s’est également fait remarquer en proposant de réintégrer la Russie à cette réunion, alors qu’elle en est exclue depuis son annexion de la Crimée. Une idée rejetée directement par le reste des participants. Donald Trump a finalement désavoué d’un tweet une déclaration commune sur le commerce pourtant signée par tous les pays participants.
Le PPE embêté par Orbán
Malgré la puissance du PPE au Parlement européen – en plus de contrôler tous les postes clés dans les autres institutions – celui-ci traverse une phase difficile en interne à environ un an des élections européennes. La percée des populistes d’extrême droite un peu partout en Europe et la radicalisation de certains de ses membres le divise et le fragilise. En réalité la principale préoccupation du PPE est de ne pas exclure ses membres les plus radicaux, Viktor Orbán en tête, au risque de voir ce dernier monter une coalition de partis extrémistes au niveau européen qui aurait toutes les chances d’obtenir un bon score devant le développement croissant de ces formations dans les différents pays.
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