Un article rédigé par Clara Duban.
Incident diplomatique à Ankara
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel se sont rendus mardi 6 avril à Ankara afin de rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan et désamorcer les tensions diplomatiques des derniers mois. Alors que les négociations devaient se tenir à trois, la présidente Ursula von der Leyen ne s’est pas vu proposer de fauteuil face au président turc, contrairement à son homologue Charles Michel. Elle s’est donc placée en retrait sur un canapé, donnant naissance à ce que de nombreux journaux ont surnommé le « sofagate ».
Une simple erreur protocolaire ? Il ne semble pas. En effet, lors des rencontres passées avec des présidents masculins du Conseil et de la Commission, deux fauteuils avaient toujours été prévus. Tandis que la Turquie s’est retirée il y a deux semaines de la Convention d’Istanbul défendant les droits des femmes, cet acte semble délibéré et profondément misogyne. Le pays nie cependant toute responsabilité et affirme que la disposition des fauteuils avait été suggérée par l’UE. La non-réaction de Charles Michel est également vivement critiquée.
Le chef de cabinet de la présidente Von der Leyen a déclaré que cette « humiliation (…) va rendre plus difficile la négociation » entre l’UE et la Turquie. Les présidents devaient s’entendre pour faire évoluer l’union douanière entre les deux entités, un enjeu crucial pour la Turquie qui souffre des sanctions économiques qui lui ont récemment été imposées par les Etats-Unis. Au cours de cette entrevue toutefois, l’accord de 2016 sur les flux migratoires a été prolongé. Par cet accord, les autorités turques s’engagent à contenir les flux migratoires vers la Grèce en l’échange d’un financement européen.
Élections en Bulgarie : le pays divisé entre votes conservateurs et votes populistes
Dimanche 4 avril, les Bulgares ont voté lors des législatives et ont choisi de maintenir au pouvoir le parti Gerb, en place depuis onze ans. Ce parti conservateur auquel appartient le premier ministre Boïko Borissov n’a cependant récolté que 25 % des voix. Les scandales de corruptions et le mécontentement de la population, à l’origine d’importantes protestations l’année dernière, l’ont largement affaibli. Face à lui, recueillant 17 % des voix, c’est le parti anti-sytème et populiste d’un animateur de télévision et chanteur, Slavi Trifonov, qui a mobilisé les votes.
Cependant, aucune large majorité ne se dégage. La création d’une coalition va être compliquée pour le gouvernement, d’ailleurs très contesté dans sa gestion de la crise sanitaire. Plusieurs semaines de négociations, voire de nouvelles élections pourraient être nécessaires pour installer un gouvernement efficace.
Commémorations du génocide des Tutsis au Rwanda : la responsabilité de la France enfin reconnue
Ce 27 avril 2021, la communauté internationale a rendu hommage aux victimes du génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda, qui avait commencé il y a exactement 27 ans. Ce fut l’occasion pour le président Rwandais Paul Kagamé de saluer le rapport Duclert, commandé par le président français, qui reconnaît pour la première fois la très lourde responsabilité de la France dans ce génocide. En effet, les historiens y affirment que l’État français soutenait le gouvernement rwandais hutu, malgré sa parfaite connaissance des plans et des événements en cours au Rwanda.
Les familles des 800 000 victimes exigent maintenant les excuses officielles de la France, tandis que plusieurs autres pays européens les ont déjà présentées, comme l’Italie ou encore le Vatican.