Cette semaine, Theresa May est de nouveau revenue sur le Brexit avec de nouvelles propositions, le CETA est entré partiellement en vigueur malgré les contestations toujours présentes, la suppression du glyphosate a été remise en question, les sanctions de l’UE contre la Corée du Nord et l’opposition du président français à son homologue américain. Voici cinq informations à retenir pour l’Europe cette semaine.
ROYAUME-UNI : May négocie pour le Brexit
Lors d’un discours à Florence ce vendredi, Theresa May est de nouveau revenu sur le Brexit, déclarant que l’objectif était de le rendre effectif pour mars 2019, soit deux ans après la lettre de notification envoyée à la Commission européenne. Cependant, Theresa May a évoqué le souhait qu’une période transitoire soit instaurée entre l’UE et le Royaume-Uni pendant deux ans, après la sortie du pays de l’Union, notamment concernant l’accès au marché unique et à l’union douanière, pour assurer une sortie « en douceur et ordonnée ». Selon elle, cette rupture entre l’UE et la Grande Bretagne est pour chacun l’occasion de prendre un nouveau départ mais la Première ministre a toutefois plaidé pour la mise en place d’un statut particulier du Royaume-Uni vis-à-vis de l’Union.
ACCORD UE-CANADA : le CETA entre en vigueur malgré les oppositions
En question depuis 2008, l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada est finalement entré en application provisoire dans sa quasi-totalité ce jeudi 21 septembre malgré une opposition toujours très présente. Neuf experts de la commission ont pourtant rendu début septembre un rapport plutôt indécis sur l’accord, notamment vis-à-vis de possibles risques sanitaires et environnementaux. Deux points principaux dans cet accord : la suppression des droits de douanes pour 98% des produits échangés et la reconnaissance de 143 produits AOP du Canada. Les agriculteurs craignent alors une concurrence déloyale du Canada et les ONG redoutent que cet accord menace des droits sociaux et environnementaux.
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AGRICULTURE : le retour du glyphosate en question
Cette semaine, la Commission a remis en cause la suppression du glyphosate et souhaite prolonger l’autorisation de son utilisation pour 10 ans. La France est contre et Stéphane Travers, ministre de l’Agriculture, a suggéré seulement cinq ou sept ans de plus alors que des agriculteurs manifestaient il y a quelques jours dans Paris pour demander le maintien de cet herbicide tant qu’aucune solution de rechange (abordable financièrement) ne soit trouvée. Déjà en 2016, lorsque la Commission avait proposé de renouveler l’utilisation, la réticence de certains pays l’avait empêchée. Mais l’objectif reste bien un accord commun : la France souhaite les mêmes normes pour chacun sous peine sinon de condamner les agriculteurs français à un désavantage compétitif.
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COREE DU NORD : l’UE prévoit des sanctions
Ce jeudi 21 septembre, les États membres se sont entendus sur un accord politique visant plusieurs sanctions à la Corée du Nord en réponse à l’essai nucléaire récent et plus globalement face à ses programmes de missiles balistiques et nucléaires. Le Conseil de l’UE a pour tâche de définir ces sanctions pour la réunion des ministres des Affaires étrangères qui se tiendra à Luxembourg le 16 octobre prochain. Parmi celles-ci, l’UE pense notamment à l’interdiction totale pour les entreprises européennes d’exporter du pétrole vers le pays, ou encore le gel d’avoirs dans l’UE de certaines personnalités (qui se comptent déjà par dizaines et l’interdiction d’entrer sur le territoire européen).
MACRON : à l’ONU, le président français marque son opposition à Donald Trump
Lors de sa première intervention à l’ONU le 19 septembre dernier, Emmanuel Macron, sans le nommer explicitement, a forgé son discours sur une totale opposition aux idées du président américain, prônant notamment le multilatéralisme comme solution face aux défis mondiaux actuels, contredisant ainsi l’ « America first » de Donald Trump et ses visées militaires radicales contre l’Iran et la Corée du Nord. Le président français pense lui que les conflits entre les États-Unis et l’Iran doivent se régler par des discussions à l’international, l’Iran aussi présent à la table. Les deux chefs d’État s’accordent tout de même sur l’urgence que représente le terrorisme et la situation au Moyen-Orient. Concernant le défis environnemental, Emmanuel Macron a fait comprendre qu’il n’abandonnait pas l’idée de rallier de nouveau le président américain à la cause malgré sa sortie de l’accord de Paris en juin dernier : « I continue to talk to the United States with the hope that it comes back into the international fold ».