Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (30/09.06/10)

Audition des commissaires européens : Sylvie Goulard ne convainc pas les députés

Ce mercredi 2 octobre, Sylvie Goulard a répondu aux eurodéputés en vue de sa validation en temps que commissaire européenne désignée par la France. Interrogée sur les affaires qui pourraient compromettre son mandat, Sylvie Goulard n’a convaincu que très moyennement les eurodéputés, qui prévoient de la convoquer dans une nouvelle audition.
La nomination des commissaires européens, comment ça marche ?
La Commission européenne représente l’organe exécutif de l’Union européenne, chargée d’appliquer la politique décidée par le Parlement européen. En juillet 2019, l’Allemande Ursula von der Leyen a été approuvée à la tête de cette institution – la première fois qu’une femme occupe cette fonction. A présent, les Etats membres de l’Union européennes doivent chacun proposer un émissaire, qui siègera à la Commission dans des groupes de travail thématiques et sectoriels.
Sylvie Goulard, une commissaire très européenne
Du côté français, c’est Sylvie Goulard qui a été proposée pour siéger à la Commission européenne.  Diplomée de Sciences Po Paris et de l’ENA, elle entame une carrière de diplomate au ministère des affaires étrangères. Européiste engagée, elle est restée trois ans à la tête du Mouvement Européen avant d’être élue au Parlement au sein du groupe EDLE, puis réelue en 2014. Pourtant, elle est supçonnée avec des eurodéputés Modem d’avoir abusé des fonds européens – elle remettra sa démission et remboursera l’argent, bien qu’elle n’ait pas été mise en examen.
Les réserves de la commission sur les enquêtes judiciaires         
Sylvie Goulard est désignée par la France comme commissaire au Marché intérieur. Elle aurait pour ambition de développer « une industrie commune de La Défense et de superviser le futur programme spatial européen. » Si les eurodéputés reconnaissent ses compétences, ils doutent de sa probité et craignent que la Commission ne pâtisse de futurs affaires judiciaires.
Sources :

Brexit : Bruxelles n’est pas convaincu par la proposition de Boris Johnson

Ce mercredi  2 octobre, Le premier ministre britannique Boris Johnson  a envoyé à Bruxelles un accord de sortie. Il propose une alternative au « backstop » à la frontière nord-irlandaise. Pourtant, la commission a jugé que ce plan contient toujours des « points problématiques ». A 29 jours de la date limite, l’issue du Brexit est toujours aussi incertaine.
Le Brexit : on en est où ? 

En juin 2016, les Anglais ont voté à 51.86% pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Afin de valider ce retrait, les parlements européens et britanniques doivent signer conjointement un accord de sortie afin de légiférer sur leurs relations économiques, politiques et législatives futures. Si aucun accord n’est signé – le « no deal » — alors le Royaume-Uni quittera brutalement l’Union Européenne et sera considéré comme un pays tiers. La première ministre Theresa May, en charge de mettre en œuvre le Brexit, s’est heurté à une vive opposition parlementaire : le parlement britannique a en effet refusé trois fois de suite l’accord négocié avec l’Union Européenne. Le point de contentieux majeur réside dans la frontière nord-irlandaise : les britanniques sont opposés au rétablissement d’une frontière physique, et refusent le « back-stop » (« filet de sauvetage ») proposé par l’Union Européenne.  C’est dans ce contexte politique d’instabilité et de crise que Boris Johnson est élu Premier Ministre par les conservateurs.

La proposition de Jonhson sur la frontière nord-irlandaise 
Ce mardi 2e octobre, Boris Johnson a envoyé un projet d’accord avec l’Union Européenne, présenté comme « juste et raisonnable ». Selon cet accord, l’Irlande du Nord resterait dans le marché unique européen pendant une période de transition, puis rejoindrait l’union douanière britannique et sortirait du marché unique européen. Si cette solution permet de ne pas créer de frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, elle implique toutefois une différence de règlementation entre l’Angleterre et le reste du royaume et, à terme, un retour des contrôles douaniers en Irlande.
Bruxelles dubitative, le Brexit toujours incertain 
La proposition du Premier Ministre britannique n’a pas fait l’unanimité, ni chez les européens, ni au sein du Royaume-Uni. Le premier ministre irlandais a qualifié cette proposition d’irréalisable, tandis que les Européens ont déploré le manque de garanties fournies par Boris Jonhson. Jean-Claude Junker, le président de la Commission européenne, a salué « les avancées positives même s’il reste néanmoins encore beaucoup de travail pour obtenir un accord avec Londres. »  Pourtant, le Premier ministre britannique a annoncé que si cette proposition était rejetée, les négociations avec Bruxelles seraient terminées, et le No Deal serait certain.

L’OMC approuve les sanctions américaines sur les produits européens

L’OMC a tranché : les subventions européennes accordés par quatre pays européens à la compagnie Airbus ont été jugées illégales. Les Etats-Unis ont été autorisés à répliquer par des taxes douanières sur les produits européens à partir du 18 octobre. Afin d’éviter une nouvelle guerre commerciale, l’Union européenne s’est dite prête à négocier.
Le contentieux Boeing-Airbus brise les relations commerciales transatlantiques 
Donald Trump doit s’en frotter les mains. Depuis le début de sa présidence, il accuse les Européens de maintenir des relations commerciales « déséquilibrées » et « injustes » avec les Etats-Unis. (mettre screenshot tweet 9 avril 2019) L’OMC a jugé, dans une décision historique, d’autoriser les Etats-Unis à taxer les produits européens à partir du 18 octobre.
Les avions européens taxés à 10%, la nourriture européenne à 25%
Les droits de douane augmenteront de 10% sur les avions, et de 25% sur la nourriture européenne. France Culture qualifie cette application de mesure « clairement punitive et étrangement sélective ». Ce taxes concernent 7,5 milliards de produits européens. Tout d’abord, selon la liste des produits concernés publiée par le représentant du commerce, les partenaires d’Airbus sont principalement ciblés – c’est-à-dire la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne. Ainsi, les avions civils pourront être vendus aux Etats-Unis avec une taxe de 10%.  Pourtant, les vins français, espagnols et allemands seront taxés à hauteur de 25% – alors que les vins italiens ou hongrois ne seront pas concernés. D’autre produits seront taxés : le fromage français à hauteur de 25%, les olives françaises et espagnoles, les produits textiles anglais,…
l’Union européenne prête à réagir
En réaction, l’Union européenne est prête à « fermement défendre ses intérêts ». Ainsi, la commissaire européenne au commerce Cecilia Malmström a déclaré : « Même si nous avons tous les deux commis des erreurs et que nous pouvons nous imposer des droits de douane l’un à l’autre, ce n’est pas la bonne solution . » Les négociations avec les Etats-Unis seraient donc toujours possible. Ce conflit laisse transparaitre les profondes tensions transatlantiques amorcées par l’investiture de Donald Trump en 2017.

Source :

FranceCulture

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Boris johnson & Jean-Claude Junker – Getty Images

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