Green Deal : la Commission européenne saura-t-elle répondre aux défis du changement climatique? 

Ursula Von der Leyen au Parlement européen

Quels sont les outils de la Commission européenne pour protéger l’environnement ? La nouvelle présidente de la Commission européenne, Madame Von der Leyen, semble avoir pris conscience de la demande générale d’agir contre le changement climatique. Actuellement préoccupée à achever les dernières phases d’audition de ses commissaires devant les députés européens, elle a d’ores et déjà annoncé les premiers objectifs de son nouveau mandat qui devrait commencer le 1er novembre. Au programme : un « Green Deal » européen, la création d’une banque d’investissement pour le climat, et de nouvelles taxes pour les entreprises polluantes. Reste à voir si ces ambitions ne resteront que politiques, ou s’accompagneront de réalisations concrètes. Un article signé Constance Maillard. 

 

Green Deal

Modalités d’action du Green Deal européen.

 

Création d’un poste clé : le vice-président exécutif chargé du Green Deal européen 

Parmi les mesures phares témoignant de la place que souhaite accorder (ou du moins publiquement) Madame Von Der Leyen à la question écologique, la plus notable reste sans doute celle d’instaurer un « vice-président exécutif » de la Commission en charge du Climat et de l’Environnement, à côté des deux autres vice-présidents exécutifs de la Commission européenne. Le néerlandais Frans Timmermans, ancien vice-président de la Commission de Jean-Claude Juncker, sera le premier à siéger à ce nouveau poste. Il sera ainsi en charge d’élaborer le « Green New Deal » européen qui intégrera la première loi européenne sur le climat promise par la présidente de Commission lors de son discours sur le futur de l’Union. 

 Pour l’accompagner dans ce combat européen contre le changement climatique, le commissaire en charge du Climat Frans Timmermans pourra compter sur l’ancienne ministre estonienne de l’économie, Kadri Simson, désignée nouvelle commissaire chargée de l’Energie (poste dorénavant séparé de celui de commissaire en charge du Climat).

Le Green Deal et ses acteurs : la nouvelle marque de fabrique de l’Europe en matière de protection de l’environnement ?

La nouvelle cheffe de la Commission s’est engagée à mettre en oeuvre ce « Green Deal » dès les 100 premiers jours de son mandat, censé débuter dès que les derniers postes clefs de commissaires européens auront été validé par le Parlement européen. Soucieuse d’afficher clairement l’engagement vert de la nouvelle Commission, Madame Von Der Leyen a déclaré vouloir faire de ce « Green Deal » la « marque de fabrique de l’Europe », comme le souligne le journal Euractiv. Ce projet ambitieux vise notamment a permettre à la Communauté européenne d’atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 que s’est fixée l’Union Européenne et, par là, faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone.

Néanmoins, un large nombre de militants écologistes se montrent réticents face à ce nouveau projet et affirment craindre que le « Green New Deal » ne soit encore qu’une action politique de façade, aux mesures insuffisantes face à l’urgence de prendre des décisions politiques radicalement novatrices pour lutter contre le dégradation criante de l’environnement.

Un plan d’investissement pour accélérer la transition écologique

La présidente de la Commission, dans son désir de faire de l’Union Européenne le leader sur la scène internationale en matière d’environnement, a annoncé vouloir transformer partiellement la Banque Européenne d’Investissement en une banque pour le climat, destinée à financer la transition énergétique dans l’espace européen. Elle a également déclaré vouloir doter cette dernière d’une somme de 1000 milliards d’euros pour la décennie à venir.

Afin de faire payer les émetteurs de gaz à effet de serre, une proposition de « taxe frontalière » sur la carbone a été émise. La conception de cette taxe a été confié au nouveau commissaire à l’Economie Paolo Gentiloni. Celle-ci devrait permettre de réduire considérablement l’utilisation de ressources fossiles et encourager la conversion vers les énergies renouvelables en contraignant les plus gros pollueurs à assumer les conséquences de leurs actes. Dans une tribune pour le journal Le Monde, l’économiste Simone Tagialpietra a défini le « Green Deal » comme une « occasion sans précédant de parvenir à une profonde décarbonisation de l’Europe ».

Toutefois, ces mesures ambitieuses risquent fortement d’êtres remises en question face aux réticences persistantes affichées par certains pays d’Europe de l’Est tels que la Pologne, l’Estonie, la Hongrie ou encore la République tchèque. Ces derniers ont déjà laissé entendre qu’ils ne suivraient pas l’objectif de réduction de 50% de CO₂ pour 2030 face au niveau de 1990 visé par la présidente de la Commission. Pour obtenir le soutien de ces derniers, Ursula Van Der Leyen a annoncé la création d’un « fonds de transitions équitable » (ou encore « fonds de juste transition ») dont l’objectif sera de soutenir la transition énergétique. Les pays d’Europe centrale et orientale seront ainsi les premiers bénéficiaires de cet outil visant à accompagner les régions les plus pauvres dans l’adaptation de leur économie aux exigences actuelles.

Pour aller plus loin 

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