Pour commencer cette revue de presse, un point sur votre feuilleton préféré, celui du Brexit. Nous voyagerons ensuite en Suisse où les forces écologistes se sont largement imposées aux élections fédérales, avant de terminer par l’Irlande du Nord, où le mariage gay et l’avortement ont été légalisés ! Retrouvez ici les actualités européennes de la semaine, rédigées par Agathe Lacour-Veyranne.
Brexit : encore un report pour le Royaume-Uni
Le calendrier d’examen de l’accord sur le Brexit proposé par le Premier ministre a été rejeté par la Chambre des communes, mardi 22 octobre.
Le nouvel accord de divorce obtenu le 17 octobre entre Londres et l’Union européenne (UE) n’a pas obtenu le soutien du Parlement britannique. Cela pose problème, car leur aval est nécessaire pour éviter un retrait sans accord (« no deal »).
Cependant, les élus britanniques ont accepté de travailler sur le projet de loi sur l’accord de retrait (« withdrawal agreement bill » ou WAB). Ce dernier précise les modalités d’application dans la loi britannique de l’accord obtenu la semaine dernière. Entériné à 329 voix contre 299, cet accord de principe permet d’espérer un vote majoritaire sur l’accord. Mais cela ne se fera pas, selon eux, le 31 octobre, comme initialement fixé.
Depuis le référendum sur le Brexit en juin 2016, c’est la première fois que les parlementaires britanniques approuvent un texte lié à la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, ainsi que son gouvernement, voulaient faire passer les textes de loi nécessaires à l’entrée en vigueur de l’accord le plus rapidement possible. Pourtant, les députés réfutent cette issue : ils ont clairement affirmé leur refus de cette procédure accélérée. De fait, M. Johnson se trouve en difficulté face à sa promesse de tenir un Brexit le 31 octobre.
Boris Johnson souhaite organiser des élections générales le 12 décembre
Le Premier ministre britannique a proposé jeudi 24 octobre des élections législatives anticipées aux députés. Cependant, il ne dispose pas encore du soutien du parti d’opposition, les travaillistes, dirigé par Jeremy Corbyn.
Cette stratégie lui permettrait de sortir de l’impasse du Brexit, tout en regagnant la majorité absolue, perdue face à Theresa May, lors de sa campagne en juin 2017.
Toutefois, ces élections anticipées se produiraient uniquement, selon M. Johnson, dans le cas où un report serait accordé par l’UE. Le Premier ministre souhaiterait un report au 31 janvier 2020, notamment en raison de la loi Benn, qui n’autorise pas de Brexit sans accord.
Le chef du parti travailliste attend la réponse de l’UE à propos du report de la date de la sortie du Royaume-Uni avant de se prononcer. Il ne souhaite pas que les élections législatives anticipées aient lieu si le risque d’un Brexit sans accord court toujours.
Les Vingt-Sept donnent leur accord pour un report
C’est au cours d’une réunion des ambassadeurs à Bruxelles le mercredi 23 octobre que les différents protagonistes se sont entendus sur la nécessité d’un report. Des désaccords subsistent quant à la durée du délai de cette possible extension, mais une chose est sûre, il faut à tout prix éviter un « no deal » selon eux.
Le délai actuel, fixé au 31 octobre, était initialement prévu le 29 mars 2019, puis décalé au 12 avril. Les discussions à Bruxelles se sont poursuivies vendredi. Aucune nouvelle date n’a été proposée, les élus attendent le résultat du vote des parlementaires britanniques à propos des élections générales anticipées proposées par le Premier ministre du Royaume-Uni.
Le Brexit en schéma et en vidéo
Le Monde a réalisé un diagramme représentant les différentes issues du Brexit, en entourant en jaune les évènements qui se sont passés. Retrouvez l’analyse détaillée ici.
De plus, Le Monde a sorti une série d’articles sur la Saga du Brexit, disponibles aussi sur Youtube. Les articles retracent l’histoire du Brexit étape par étape afin d’en analyser les causes et les enjeux.
Suisse : la percée écologiste aux élections fédérales
Les formations écologistes Verts (gauche) et Vert’libéraux (droite) se sont imposés lors des élections fédérales ce dimanche 20 octobre en Suisse. Les Verts ont en effet remporté 13,2 % des voix, le double de leur score obtenu en 2015, et les Vert’libéraux ont obtenu 7,8 % des suffrages, soit 3,5 points de plus qu’en 2015.
Disposant désormais de 28 sièges au Parlement, les forces écologistes émergent face à l’Union démocratique du centre (UDC, populistes de droite) qui conserve 54 sièges. Ce bouleversement parlementaire devrait permettre de donner plus de poids aux dossiers environnementaux. Les forces écologistes s’engagent notamment à réduire ses émissions de carbone à zéro d’ici à 2050, mais aussi de discuter sur une proposition de loi cherchant à taxer les transports aériens.
Ces élections fédérales visent notamment à renouveler les 200 conseillers nationaux (Chambre basse) et les 46 conseillers aux Etats (Chambre haute).
Le recul de l’Union démocratique du centre
Bien que les Verts aient doublé de score, la formation demeure en quatrième position. L’UDC reste largement dominant dans le paysage politique suisse, subissant un recul avec 26 % des voix, contre près de 30 % en 2015.
En effet, alors que la question du changement climatique devient la préoccupation majeure des Suisses – 27% d’entre eux estiment qu’il s’agit même d’une thématique déterminante pour leur vote – l’UDC a fait le choix de concentrer sa campagne contre l’Europe. Et ce notamment à travers leur slogan : « Allons-nous laisser la Suisse se faire dévorer par les gauchistes, les bien-pensants et les proeuropéens ? ». En 2015, l’UDC avait fait de la question de l’immigration son cheval de bataille.
Pourtant, les marches citoyennes en faveur du climat affluent depuis septembre dernier. Ce choix a donc été préjudiciable pour le parti suisse.
Quel avenir politique au niveau gouvernemental pour les formations écologistes ?
Les Verts et les Vert’libéraux ont annoncé vouloir présenter un candidat commun pour le Conseil fédéral, l’organe exécutif composé de sept membres élus par les deux chambres parlementaires. Mais les forces écologistes se heurteront à plusieurs obstacles et ce notamment en raison du système politique suisse en lui-même.
Depuis 1959, les quatre mêmes partis se partagent ces sièges selon une règle informelle : les trois plus importants prennent deux sièges chacun et le dernier est laissé au quatrième. Ainsi, cela donne deux sièges au PS, deux à l’UDC, deux aux libéraux et un aux chrétiens-démocrates.
Les Verts ont désormais plus de députés à la Chambre basse que n’en possèdent les démocrates-chrétiens. Ils peuvent ainsi prétendre au siège de ces derniers au Conseil fédéral.
Irlande du Nord : légalisation de l’avortement et du mariage gay
L’avortement et le mariage gay ont été légalisé ce mardi 22 octobre. Cette décision a été prise par le Parlement de Westminster à Londres, qui gère les affaires courantes de l’Irlande du Nord, province britannique, depuis janvier 2017. Cela intervient notamment après la paralysie de l’exécutif local et des institutions politiques, trouvant sa source aux suites d’un scandale politico-financier.
En juillet dernier, les députés de Westminster ont ainsi voté des amendements visant à légaliser l’avortement et dépénaliser le mariage gay si aucun gouvernement local n’était formé avant le lundi … 21 octobre !
L’avortement était jusqu’alors illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse mettait en danger la vie de la mère, mais était légalisé depuis 1967 au Royaume-Uni.
Une opposition symbolique
Des députés d’Irlande du Nord ont montré leur désaccord, lundi 21 octobre, en débattant de la loi. Cependant, cette action demeure infructueuse car le gouvernement local n’est pas constitué. Cela nécessiterait une entente entre plusieurs partis pour élire un Premier ministre ainsi qu’un vice-Premier ministre.
Les opposants étaient surtout constitués des membres du Parti unioniste démocrate (DUP), ultraconservateur.
Qualifié de « jour très triste », des Irlandais du nord anti-avortement sont venus manifester devant l’assemblée.
Dialogue citoyen : le 12 novembre, venez débattre de l’Europe sociale en France !
Eurosorbonne, en collaboration avec la Commission européenne en France, et les partenaires EuropaNova ainsi que les Jeunes Européens – Étudiants de Paris sont heureux de vous convier à un dialogue citoyen !
Venez participer au débat ayant pour thématique “L’Europe sociale en France“, en présence de nos invités : Gaudot Edouard, Jordi CURELL et Mariano Fandos.
📍L’événement aura lieu à l’Amphithéâtre Durkheim, La Sorbonne, entrée 14 rue Cujas
📅 Le 12 novembre 2019 de 17h à 19h
Le 16 novembre, ne manquez pas la conférence Europa 2019
C’est avec un immense plaisir qu’Eurosorbonne participera à la conférence Europa 2019, organisée le 16 novembre par notre partenaire EuropaNova !
Au programme : quelle feuille de route pour la prochaine Commission européenne ? Face aux défis sociaux, environnementaux et politiques, quelles seront les ambitions et priorités de la Commission ces cinq prochaines années ? Think tank engagé dans le dialogue citoyen et la promotion d’une Europe politique moderne, la journée sera riche en table rondes, débats et conférences.
📍Ground Control, 81 rue du charolais, Paris 12e
📅 Le 16 novembre 2019 de 9h à 21h
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