Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? Semaine du 26/10 au 01/11/2020

Vous avez dit crise ? 

Pendant ce temps à Bruxelles …

Les États membres de l’Union européenne s’étaient, non sans difficultés, mis d’accord sur le budget et les orientations du plan de relance économique de l’UE. Le plan, destiné à gérer les conséquences de la crise épidémique serait doté de 750 milliards d’euros : 390 milliards d’euros de dette commune à rembourser communément entre les 27 et 360 milliards d’euros sous forme de prêts à rembourser par le pays emprunteur.

Encore faut-il que le Parlement européen et le Conseil européen ne s’accordent sur ce plan de relance. En effet, le Parlement entend pleinement exercer son pouvoir fondamental de contrôle budgétaire de l’UE. Les négociations du plan de relance de crise et du budget pluriannuel de l’UE 2021-2027 étant liées, pas de plan de relance sans cadre budgétaire de plus long terme.

 

Une question est épineuse pour les eurodéputés en ce qui concerne le plan de relance : le versement d’aides aux États membres qui ne respecteraient pas l’État de Droit et les valeurs fondamentales de l’UE. Il s’agit d’ « une ligne rouge pour le Parlement européen » a déclaré Manfred Weber, Président du Parti populaire européen.

Le Parlement demande aussi la fin de coupes budgétaires dans des programmes phares tel Erasmus. Les députés européens souhaitent un budget européen plus conséquent, une centaine de milliards supplémentaires aux 1000 milliards prévus actuellement, afin de financer d’autres enjeux sociétaux cruciaux tel que le climat.

Enfin la création de nouvelles ressources propres à l’UE et allouées à son budget est une autre proposition que le Parlement met sur la table des négociations.

 

« Les blocages viennent des États qui refusent de négocier avec le Parlement » titre Jean Quatremer. Un article dans lequel la députée européenne LREM Valérie Hayer indique :

« Le message des gouvernements est clair : le CFP qu’ils ont négocié en juillet est à prendre ou à laisser ! ».

Ces négociations aboutissent à un retard « inquiétant » dans la mise en place du plan de relance selon certains commentateurs tels Les Échos.

 

Turquie-Union européenne : nouvelles tensions diplomatiques.

L’été 2020 avait déjà été le théâtre d’une escalade diplomatique et militaire entre Athènes et Ankara qui se disputent des gisements d’hydrocarbures en Méditerranée comme le rappelle Euractiv.

Cette semaine a connue des passes d’armes entre la Turquie et la France. Recep Tayyip Erdogan a appelé à un boycott des produits français et a émis des doutes sur la santé mentale d’Emmanuel Macron après que ce dernier a réitéré son soutien à la liberté d’expression, à caricaturer tout et tous lors de l’hommage national rendu au professeur assassiné Samuel Paty.

 

Dans le cadre de cette actualité, l’exécutif français veut imposer la formation d’imams locaux, ce qui  « contrarie la politique d’influence de la Turquie via la religion » indique Le Monde. Pour le Président turc, son homologue français, « a des problèmes avec les musulmans et l’islam ».

Le chef de la diplomatie européenne, l’espagnol Josep Borell, a qualifié d’  « inacceptables » les propos tenus par le chef D’État turc à l’égard d’Emmanuel Macron. Monsieur Borell a aussi adressé un « Appel à la Turquie à cesser cette spirale dangereuse de confrontation ».

 

Au-delà de ces épisodes, c’est l’attitude géostratégique de la Turquie dans le bassin méditerranéen, la mer Égée et la mer Noire qui inquiète l’Union européenne. Pour preuve, un bateau de recherche pétrolière, escorté de navires militaires turcs, naviguent toujours dans les eaux chypriotes.

Les Européens, faute de consensus et d’être une puissance militaire, n’ont toujours pas adopté une position claire vis-à-vis du président Erdogan sur ces sujets rappelait Euractiv au début du mois d’octobre.

Benjamin Dagot

Étudiant de master à l'Institut d'Études Européennes de la Sorbonne Nouvelle, j'ai plaisir à publier des articles et revues de presse à caractère économico-politique pour notre journal dédié aux questions européennes : Eurosorbonne.

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