Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (du 15 au 21 novembre 2021)

Par Marine Béguin et Hussein Malamelli.

Migrants aux portes de la Pologne : l’Union Européenne sanctionne à nouveau la Biélorussie 

Ce lundi 15 novembre 2021, l’Union Européenne a annoncé une nouvelle série de sanctions à l’égard de la Biélorussie pour “instrumentalisation des migrants à des fins politiques”, ce que la Présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen déclare “inacceptable”. 

Une “crise fabriquée de toutes pièces” par la Biélorussie se déroule depuis plusieurs semaines aux frontières entre la Lituanie et la Pologne. Alors que des sanctions avaient déjà été mises en place, l’Union Européenne tend à cibler à travers ces nouveaux dispositifs les responsables de cette crise migratoire, notamment, à sa tête, le Président biélorusse Loukachenko. 

Les ministres des affaires étrangères des 27 se sont réunis sous la présidence du Haut Représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, ce lundi, afin d’échanger au sujet de ce conflit géopolitique et les sanctions sont sans appel : le champ est élargi à toute personne ou organisme en lien avec la mise en place des vols de migrants à destination de la Biélorussie, qui se voient alors interdits d’entrer dans l’Union Européenne, la Biélorussie se voit également accusée de la pleine responsabilité dans la “création artificielle d’un flux de migrants” pour faire pression sur l’UE. L’Union Européenne annonce également sa volonté de collaborer avec les Nations Unies pour apporter une aide humanitaire aux migrants. 

Alors que quelques jours avant le  Président Loukachenko avait menacé de couper l’approvisionnement en gaz transitant par son pays depuis la Russie et vers l’Europe occidentale, en représailles, ce dernier a alors tenté de “désamorcer le conflit” : les ressortissants syriens, irakiens, afghans et et yéménites ont été interdits de vols vers la Biélorussie par la compagnie aérienne Belavia. 

 

Du confinement aux manifestations : les raisons des fractures sociales en Autriche

Ce samedi, 35 000 autrichiens sont sortis dans les rues de Vienne pour manifester, selon les forces de l’ordre. Si les manifestations en Autriche se sont passées dans un calme relatif avec une dizaine d’arrestations, le président Alexander van der Bellen a mis en garde face aux fractures que ces manifestations peuvent créer au sein de la société.

Durant ces événements organisées par le parti d’extrême-droite autrichien FPO, certains citoyens dénoncent une « dictature », une « division profonde de la société ». En effet, le chef du gouvernement actuel Alexander Schallenberg a annoncé ce vendredi un confinement national de 20 jours, à partir du 22 novembre pour stopper la nouvelle vague épidémique de COVID-19, ainsi que son souhait de rendre la vaccination obligatoire le 1er février 2022.

Cette annonce indigne une partie de la population autrichienne notamment concernant la vaccination obligatoire. L’Autriche avait déjà décidé de confiner uniquement les non-vaccinés contre le Covid-19 à compter de ce lundi, pour inciter à vacciner tout en freinant la nouvelle vague. Si aujourd’hui toute la population est soumise aux mêmes contraintes, les rétablis et vaccinés pourraient sortir de ce confinement le 13 décembre, sans que cela soit possible pour les non-vaccinés.

Le débat est très délicat car il semble quasi-obligatoire de vacciner une plus grande partie de la population pour éviter la surpopulation dans les hôpitaux. D’un autre côté, ces mesures inégalitaires contreviennent au principe d’égalité. Des manifestations plus violentes ont eu lieu cette semaine en Australie, en Guyane et aux Pays-Bas. 

 

Climat, COP 26 : bad buzz sur Twitter pour Ursula von der Leyen

Aux alentours de 14h ce 17 novembre 2021, un tweet de @ConflitsFrance a fait réagir les utilisateurs de twitter, alors cité par plus de 10 000 personnes.

Accompagné d’une image provenant d’un article publié par Les Échos sur un décryptage de la COP 26, publié le 15 novembre dernier, décrivant le mode de vie à adopter pour un monde plus durable, le nom d’Ursula von der Leyen apparaît dans de nombreux tweets. 

Florian Philippot, président du parti Les Patriotes réagit : Ursula von der Leyen utilise en permanence son jet privé, y compris pour faire 47 km !”. En effet, le 21 juin dernier, la Présidente de la Commission Européenne s’est rendue de Vienne à Bratislava à bord de son jet privé, pour un trajet de seulement 80 km par la route. La Commission se justifie par une question logistique mais également de risques face à l’épidémie de la Covid-19. Le journal 20 minutes au travers des chiffres de la Commission que 6 déplacements auraient été effectués entre le 21 et le 23 juin pour un montant de presque 9000€ par personne (équipage compris). 

Ces vols de courtes distances avaient déjà été évoqués par le journal The Telegraph et repris par le Irish Times à la sortie de la conférence sur le climat de Glasgow, dont les discussions tournaient autour de la nécessité de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. La rédaction du Telegraph a donc révélé que la présidente de la Commission a utilisé des jets privés pour 18 de ses 34 voyages officiels. Parmi ces voyages on retrouve à deux reprises le trajet Bruxelles/Strasbourg dont la durée est d’environ une trentaine de minutes. 

Cependant la Présidente de la Commission Européenne n’est pas la seule, le Premier ministre britannique se serait rendu à la conférence de Glasgow depuis le sommet du G20 à Rome à bord de son jet privé. Joe Biden, quant à lui, aurait nécessité de 5 jets privés et d’un cortège de 22 voitures pour se rendre en Europe au sommet de Glasgow. 

 

L’Union européenne annonce son nouveau cadre stratégique de défense

Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union européenne, a exposé lundi les nouvelles orientations stratégiques de la politique de sécurité et de défense commune auprès des ministres des Affaires étrangères des vingt-sept. Le dernier document fixant l’orientation stratégique de l’Union européenne a été présenté par sa prédécesseure Federica Mogherini en 2016, car les discussions sur la stratégie européenne  n’ont jamais réellement abouti tant elles soulèvent de questions.

Parmi ces problèmes figure la création d’une force rapide d’intervention de 5000 hommes. En effet, l’Allemagne par exemple est très réticente à envoyer des hommes armés sur le terrain pour des raisons historiques évidentes. Il est également difficile de s’entendre sur la production commune d’armements dans la mesure où plusieurs sociétés sont en concurrence, pour des projets à plusieurs milliards d’euros. Enfin, certains autres États-membres de l’Union européenne comptent plutôt sur l’OTAN que sur une réelle autonomie européenne pour sa propre défense.

Josep Borrell justifie cependant l’importance de remettre ce sujet au goût du jour par les pressions qu’exerce la Russie envers l’Europe avec l’augmentation des prix du gaz, mais également par les tensions actuelles entre l’Europe et la Biélorussie.

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