L’actualité de la semaine est largement tournée vers le coronavirus et ses répercussions. Ounissa Mohdeb nous parle de la plainte déposée par un collectif de médecins à l’encontre d’Édouard Philippe et d’Agnès Buzyn, puis d’une potentielle crise financière causée par le virus. Enfin, nous faisons le point sur l’hôpital français qui fait face à la crise sanitaire.
Édouard Philippe et Agnès Buzyn visés par une plainte
Le jeudi 19 mars, un collectif de plus de 600 médecins et soignants ont décidé de porter plainte contre le Premier ministre, Édouard Philippe, et l’ancienne Ministre de la Santé, Agnès Buzyn désormais remplacée par le neurologue Oliver Véran.
Ils accusent ces ministres de « mensonge d’État » et pointent du doigt la mauvaise gestion de cette crise sanitaire. Pour ces médecins, le gouvernement n’a pas été assez réactif face à l’épidémie et n’a pas pris les bonnes mesures pour endiguer efficacement le covid-19. Depuis le début de l’épidémie du coronavirus, les hôpitaux rencontrent de grandes difficultés. Manquant de personnel médical, ils se retrouvent souvent à saturation et connaissent une pénurie de test de dépistage du Covid-19. Face à celle-ci une pétition a été lancée et a recueilli plus de 200 000 signatures en quelques jours. Ce nombre témoigne de la prise de conscience citoyenne et donne espoir au personnel médical.
Edouard Philippe et Agnès Buzyn ne sont pas les seuls à être visés par une plainte pour une mauvaise gestion de la crise En effet, Jérôme Salomon, le directeur général de la santé est également mis en cause dans sa façon d’avoir abordé l’épidémie.
Coronavirus : vers une nouvelle crise financière ?
La crise économique risque de se superposer à la crise sanitaire actuelle. Et elle promet d’être l’une des plus graves de ces dernières décennies… D’après, l’économiste et directeur de recherche au CNRS Elie Cohen, la crise économique qui nous attend a plus d’impact que la crise de 2008. En d’autres termes, elle provoquerait au niveau mondial une récession économique bien plus forte que celle observée durant la crise financière de 2008-2009.
L’actuel présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde explique dans une tribune qu’ “une grande partie de l’économie est temporairement à l’arrêt, par conséquent l’activité économique dans la zone euro va se contracter considérablement“. Ainsi, pour soulager les États et les entreprises présents dans la zone euro, la BCE a mis en place un plan « d’urgence » de 750 milliards d’euros. Il consiste en un rachat massif des dettes présentes sur le marché. Emmanuel Macron approuve et soutient les mesures prises par la BCE : « A nous Etats européens d’être au rendez-vous par nos interventions budgétaires et une plus grande solidarité financière au sein de la zone euro ». Le but est d’endiguer les répercussions de la pandémie sur l’économie en relançant le système économique. En effet, de nombreuses entreprises ont été obligées de suspendre leur activité face à la crise sanitaire. Menacées de faillites, certaines entreprises sont très inquiètes. De plus, la pandémie a contraint plusieurs pays à appliquer sur leur territoire des mesures draconiennes. Le confinement, la fermeture des commerces et des lignes aériennes ont des impacts conséquents sur leurs économies.
L’emploi en Europe et aux Etats-Unis est également très touché par la crise du Covid-19. Et a pour conséquence une forte hausse du chômage. Selon le secrétaire général au Trésor américain, Steven Mnuchin, le taux de chômage aux États-Unis qui est actuellement de 4 % pourrait atteindre jusqu’à 20 %.
L’hôpital français face au coronavirus
Une quinzaine de jours après l’annonce du confinement général, le coronavirus a fait 2314 morts dans les hôpitaux dont 319 survenus ces dernières 24 heures, et plus de 4200 patients sont en réanimation.
Les personnes décédées sont dans 85 % des cas souvent âgées de plus de 70 ans. Ces chiffres alarmants ne font qu’augmenter depuis le début de l’épidémie en France. Ils reflètent dans un sens, le manque de matériaux nécessaires au personnel hospitalier qui leur permet de lutter durablement contre le virus. En effet, de nombreux patients n’ont pas pu se faire dépister à cause d’un nombre insuffisant de tests PCR. Samedi 28 mars plusieurs mesures gouvernementales ont alors été prises pour lutter contre l’épidémie du Covid-19. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonce que le gouvernement souhaite tripler le nombre de lits en réanimations, passant de 5000 à 14 500. Quant aux tests de dépistages, ils franchiront la barre des 50 000 à partir de fin avril. Pour lutter contre la pénurie de masques, le gouvernement français en a commandé plus d’un milliard. Cependant, à l’heure actuelle aucun traitement n’a encore été approuvé par le gouvernement.
Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé un renouvellement supplémentaire de la période de confinement jusqu’au 15 avril prochain. Il déclare : “Le combat ne fait que commencer. Les quinze premiers jours d’avril seront encore plus difficiles que les quinze jours écoulés”. Afin de connaître le nombre exact de personnes décédées du Covid-19, notamment dans les établissements pour personnes âgées, un nouveau système de surveillance à vu le jour.
Par ailleurs, le professeur Didier Raoult, dirigeant de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection crée la polémique en France, en défendant l’utilisation de la chloroquine qui permettrait de traiter efficacement contre le coronavirus. Yves Moraine, le maire du quatrième secteur de Marseille, lui-même soigné à l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection déclare : « La chloroquine est un médicament où il y a peu d’effets secondaires » et rajoute «Face à la crise sanitaire terrible qui est la nôtre, on a une équipe qui a une démarche originale, qui teste un médicament qui semble fonctionner et qui de toute façon n’est pas très dangereux en termes d’effets secondaires». Selon le professeur Raoult les résultats du traitement à la chloroquine sont concluants. Sur quatre-vingts patients traités, il dénombre un décès d’un homme âgé de 86 ans et un autre dans un état grave. Pour autant, l’utilisation de ce médicament reste extrêmement controversé et peu recommandé dans la plupart des cas.