Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (du 16/05 au 22/05)

Articles par Marine Béguin et Coline Playoust

 

OTAN : demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède

Mercredi 18 mai, Helsinki et Stockholm ont fait leur demande d’adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Née en 1949, cette organisation a pour but d’encourager la coopération des pays en matière de sécurité et de résoudre les différends de manière pacifique. Aujourd’hui, l’OTAN compte trente membres dont les États-Unis, le Canada, la Turquie ainsi que de nombreux pays européens faisant aussi partie de l’UE. 

Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, l’OTAN s’est affirmé comme une alliance militaire forte pour les pays la composant, permettant d’assurer une sécurité collective stable. Pour les pays voisins de la Russie, cette alliance semble plus que jamais nécessaire. La Suède et la Finlande sont déjà en lien avec l’OTAN à travers le Partenariat pour la paix (PPP), un instrument de coopération entre l’OTAN et ses partenaires et souhaitent désormais intégrer complètement cette alliance. 

Leur adhésion à l’OTAN permettrait à Helsinki et Stockholm de passer sous la protection de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord qui stipule que si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

Les armées finlandaises et suédoises devront se plier aux standards militaires de l’OTAN, et porter l’effort de défense à 2% de leur PIB. De nombreux pays se sont dits favorables à cette adhésion, cependant la Turquie bloque sur plusieurs points et menace de poser un véto sur ces adhésions. En effet, l’unanimité des trente membres de l’Alliance atlantique est impérative pour les adhésions. La Turquie est soupçonnée d’utiliser cette règle pour faire valoir des intérêts personnels.

La Turquie met en avant trois points justifiant la menace de véto : 

  • La Suède et la Finlande hébergent des militants kurdes réfugiés appartenant à des organisations jugées terroristes par la Turquie. 
  • En octobre 2021,  plusieurs pays de l’UE (dont la Finlande et la Suède) ont mis en place une interdiction des exportations d’armes vers la Turquie. Le Président turque Erdogan souhaite que les deux candidats lèvent cette interdiction. 
  • La Turquie a été éjectée du programme d’avions de combat américains F-35, dont elle produisait les pièces. 

Erdogan a martelé qu’il ne céderait pas sur ces questions pour approuver la demande d’adhésion des deux pays scandinaves.

 

On connaît désormais la composition du nouveau gouvernement français !

Lundi 16 mai, Emmanuel Macron a nommé Élisabeth Borne Première ministre. Après une petite semaine de réflexion, la composition du nouveau gouvernement à été dévoilée vendredi 20 mai. 

Elisabeth est la deuxième femme à être nommée Première ministre après Édith Cresson en 1981. Sous le quinquennat de M. Macron, elle a été ministre du Travail, ministre des Transports et ministre de la Transition écologique. Elisabeth Borne a été proche du Parti socialiste pendant de nombreuses années, avant de rejoindre la République en marche dès la campagne en 2017. 

Elisabeth Borne est polytechnicienne, et connaît extrêmement bien les grands dossiers du gouvernement. Il s’agit d’une technocrate. On lui reconnaît une autorité certaine, nécessaire pour coordonner l’action gouvernementale. Au cours de son mandat en tant que ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne n’était pas parvenue à sortir des « petits pas » et à placer l’écologie au cœur de la machine gouvernementale, confrontée à des ministères puissants et récalcitrants, comme ceux de l’économie ou de l’agriculture.

La composition du nouveau gouvernement a été dévoilée vendredi en fin d’après-midi. Plusieurs membres de l’ancien gouvernement ont été reconduits, d’autres ont changé de ministère. Gérald Darmanin est resté ministre de l’intérieur, tout comme Éric Dupont-Moretti à la justice. Bruno le Maire a été nommé ministre de l’économie. Olivier Véran (ancien ministre de la Santé) a été nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique. Gabriel Attal (ancien porte-parole du gouvernement) est devenu ministre délégué chargé des comptes publics.

Parmi les nouvelles têtes de ce gouvernement, on trouve désormais Brigitte Bourguignon, ministre de la santé. Jean-Yves le Drian, ministre des Affaires étrangères depuis près de 10 ans a été remplacé par Catherine Colonna. Pap Ndiaye, a été nommé ministre de l’éducation. Il s’agit de la plus grosse surprise de ce remaniement. Il est historien spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités était jusqu’ici à la tête du Musée national français de l’histoire de l’immigration. L’extrême droite française a très largement critiqué ce choix, Marine Le Pen a traité M. Ndiaye « d’indigéniste assumé ». 

 

Ukraine : 40 milliards de dollars d’aide financière accordée à Kiev

Après plus de 80 jours depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, Joe Biden a signé ce samedi la loi adoptée ce jeudi par le Congrès Américain, accordant une aide financière de 40 milliards de dollars à l’Ukraine. 

La Maison Blanche a annoncé ce samedi que cette enveloppe serait destinée à souligner  et encourager l’effort de guerre fourni par l’armée ukrainienne contre l’invasion russe. Parmi ces 37,8 milliards de dollars, 6 milliards auront pour objectif de permettre à l’Ukraine de renforcer son matériel de guerre, notamment en termes de véhicules blindés et de défense aérienne ; 9 milliards seront prévus pour maintenir une « continuité des institutions démocratiques ukrainiennes », ainsi que 5 milliards pour lutter contre l’insécurité alimentaire. 

Cette loi, votée très largement par le Congrès (86 voix pour et 11 voix contre), continue d’entretenir l’image de soutien majeur apporté par l’Occident à l’Ukraine, un soutien promis par Joe Biden et d’autres chefs d’États occidentaux. À travers cette décision, le soutien fourni par les américain passe un cap : en effet, jusqu’à présent, les armes envoyées étaient en grande partie défensives. La Maison Blanche, à travers ce projet de loi, prévoit l’envoie d’artillerie, hélicoptères et drones à l’armée ukrainienne, mais également des soldats d’après le journal Le Monde. 

Alors que le Président Zelensky soulignait « une contribution significative au rétablissement de la paix et de la sécurité en Ukraine, en Europe et dans le monde » face au projet de loi d’aide financière, il s’est dit « Reconnaissant envers le @POTUS (Président des Etats-Unis) pour avoir signé la loi sur le soutien supplémentaire à l’Ukraine. Le leadership des États-Unis, du président Biden et du peuple américain dans le soutien à la lutte de l’Ukraine contre l’agresseur russe est crucial » dans un tweet publié ce samedi, en réponse à l’aide fournie par Joe Biden. 

Rappelons que le 13 mai dernier, une aide militaire supplémentaire de 500 millions d’euros avait été annoncée par l’Union Européenne afin de venir en aide à l’Ukraine, soit une aide au total de 2 milliards d’euros depuis le début du conflit. 

 

De l’ombre pour le virus de la Covid-19 ?

Alors que le 16 novembre 2019 les premiers cas de Coronavirus annonçaient le début d’une pandémie mondiale, la crise sanitaire semble aujourd’hui s’affaiblir et nous permettre de reprendre une vie « à la normale ». Pourtant, un nouveau virus semble inquiéter les autorités sanitaires européennes : la variole du singe (autrement appelée Monkeypox). Premiers cas, symptômes, transmission, on fait le point avec vous. 

Maladie rare en provenance des campagnes d’Afrique de l’Ouest, la variole du singe a été détectée cette semaine dans sept pays européens et d’Amérique du Nord, dont un cas suspect en France. Doit-on s’inquiéter ? Depuis le 6 mai dernier, une dizaine de cas ont été détectés en dehors du continent africain (Canada, Espagne, Portugal, États-Unis, Royaume-Uni, Suède et en France cette semaine). Les symptômes semblent se rapprocher de la variole classique (mots de tête, fièvre ainsi que fatigue et douleurs musculaires), mais la variole du singe serait également à l’origine de l’apparition de boutons sur certaines parties du corps. 

Cependant, la dangerosité du virus reste faible : en effet, le taux de létalité du virus ne dépasse pas les 1% et le nombre de cas recensés reste relativement moindre. D’après l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la maladie se transmettrait notamment par contact avec une personne contaminée, par voie respiratoire ou salive, ainsi que potentiellement par relations sexuelles. 

Face à une multiplication des foyers qui inquiète, certains pays européens ont déjà pris des mesures fortes : le Portugal et l’Espagne ont en effet déclenché une alerte sanitaire nationale, tandis que l’Italie a placé le cas détecté en isolement. L’isolement a également été recommandé par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). 

 

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