Que s’est-il passé en Europe cette semaine (semaine du 11-17 novembre) ?

Face à l’accord de libre-échange UE-Mercosur, l’opposition française montre les crocs

Article écrit par Léane Madet

Alors que le compte à rebours pour la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur est lancé, la France se dresse, presque seule, contre le projet qui cristallise les tensions. Entre mobilisation agricole, opposition politique et enjeux environnementaux, ce traité est bien plus qu’un simple accord commercial : il symbolise un choc de valeurs, de normes et de priorités géopolitiques.

“UE-Mercosur”, le traité mal-aimé de la France. Source : Terre-Net.

Un accord imminent : la tension à son paroxysme

Initié en 1999, le projet d’accord entre l’UE et le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) pourrait aboutir d’ici fin 2024. Sa conclusion pourrait être annoncée lors du sommet du G20 à Rio, les 18 et 19 novembre, ou lors du sommet des pays membres du Mercosur, prévu du 5 au 7 décembre en Uruguay. Cet accord prévoit notamment des quotas d’importation sans droits de douane ou à taux réduits pour des produits agricoles clés : 99 000 tonnes de viandes bovines sud-américaines supplémentaires, un million de tonnes supplémentaires de maïs par an, ainsi qu’un nouveau quota fixé à 180 000 tonnes de viandes de volaille brésiliennes. Une aubaine économique pour les pays du Mercosur, des matières premières certaines pour l’Europe, mais un véritable cauchemar pour les agriculteurs français. Ces importations massives viendraient s’ajouter à une situation déjà tendue : la France importe actuellement plus de 30 % de la viande qu’elle consomme. Cet afflux de produits à bas coût est perçu comme une concurrence déloyale par une profession agricole qui peine déjà à maintenir sa viabilité dans un cadre normatif exigeant.

Des normes inégales : une concurrence jugée déloyale

Les produits issus des pays du Mercosur ne répondent pas aux mêmes normes sanitaires, environnementales et de bien-être animal que celles imposées en Europe. Parmi les pratiques dénoncées figurent l’utilisation d’antibiotiques comme activateurs de croissance, l’engraissement intensif des bêtes, ou encore l’emploi de pesticides tels que l’atrazine, interdits dans l’UE. Cette disparité soulève un problème majeur : un risque sanitaire pour les consommateurs européens et une menace pour la souveraineté alimentaire européenne. Il existe un déséquilibre fondamental entre les efforts consentis par les agriculteurs européens et les pratiques beaucoup moins strictes des industries sud-américaines. 

Le monde agricole sur le qui-vive 

La colère agricole gronde. Menés par la FNSEA, principal syndicat des exploitants agricoles, les agriculteurs français sont appelés à une mobilisation nationale dès lundi prochain, à  l’ouverture du G20 au Brésil. Cette semaine déjà, des actions coup de poing ont marqué les esprits : vendredi matin, une trentaine d’agriculteurs des Bouches-du-Rhône ont déversé fumier et déchets devant le Centre des impôts et le palais de justice de Tarascon. Les agriculteurs réclament des garanties : des mesures miroirs pour imposer des normes équivalentes aux produits importés, une transparence totale sur la provenance des produits, et surtout la prise en compte des défis quotidiens qu’imposent des règles de production toujours plus contraignantes.

La classe politique française tente le tout pour le tout

Le président Emmanuel Macron et la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ont clairement affiché leur hostilité à cet accord. Plus de 200 parlementaires français, dans une tribune parlementaire à l’initiative d’André Chassaigne (GDR), ont élevé la voix cette semaine contre ce projet, qui menace l’agriculture nationale et les valeurs européennes. « Cet accord reviendrait à sacrifier nos valeurs profondes à des intérêts commerciaux et géopolitiques court-termistes, à une course à l’influence et aux nouveaux marchés ». Michel Barnier, ancien commissaire européen, s’est joint à cette croisade en rencontrant mercredi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et d’autres responsables. La France espère rallier des alliés européens à sa cause, pour constituer une minorité de blocage, mais la tâche s’avère ardue.

Des alliés timides, une Commission européenne déterminée

Seules l’Autriche et la Pologne partagent une opposition franche à l’accord. L’Allemagne et l’Espagne, quant à elles, restent favorables, attirées par les opportunités économiques qu’offre le Mercosur, notamment en matière de débouchés pour leurs industries nationales et de relance de la croissance européenne. La Commission européenne semble résolue à faire adopter cet accord, qui devra passer par une ratification au Parlement européen puis dans les Parlements nationaux. L’opposition française illustre un questionnement plus large : jusqu’où l’Europe est-elle prête à aller pour s’ouvrir à de nouveaux marchés ? À quel prix peut-on concilier ambitions commerciales et exigences environnementales ? Alors que le G20 approche, la bataille ne fait que commencer. La France, isolée mais non résolue, espère bien transformer son combat en un cri d’alarme entendu à travers l’Europe. L’accord UE-Mercosur ne se résume pas à des échanges économiques : il met en cause l’avenir de l’agriculture européenne, de sa souveraineté alimentaire et de ses valeurs. 

Le report de la loi européenne sur la déforestation : un coup de frein à la lutte contre le réchauffement climatique

Article écrit par Léane Madet

Le 14 novembre 2024, le Parlement européen a voté le report d’un an de l’application de la loi européenne contre la déforestation. Ce texte, au cœur du Pacte Vert européen, visait à interdire la commercialisation dans l’Union de produits issus de terres déboisées. Plus qu’un simple retard, cette décision s’accompagne d’un assouplissement des obligations initiales, suscitant l’indignation des ONG de défense de l’environnement. Ce recul est associé à de nombreux enjeux économiques, politiques et environnementaux.

Images satellites de déforestation en Amazonie brésilienne (Rondonia). Source: NASA.

Un texte ambitieux en sursis

Adoptée le 19 avril 2023, la législation européenne sur la déforestation devait entrer en vigueur dès le 30 décembre 2024 pour les grandes entreprises, et à partir du 30 juin 2024 pour les TPE et PME. Elle imposait une traçabilité stricte aux produits agricoles (bœuf, soja, huile de palme, cacao, café, bois, caoutchouc), exigeant des pays exportateurs qu’ils prouvent que leurs marchandises ne contribuent pas à la déforestation. Cette réglementation visait à limiter les émissions de CO2 liées à la destruction des forêts et à répondre à un impératif environnemental : l’UE est ainsi responsable de 16% de la déforestation mondiale, selon l’ONG WWF. C’est plus de 200 000 hectares détruits chaque année à travers le monde, soit 20 fois la surface de Paris. Pour atteindre ces objectifs, l’EUDR (European Union Deforestation Regulation) prévoit le développement de technologies innovantes : traçabilité électronique, infrastructures avancées et régulation des chaînes d’approvisionnement. Des outils prometteurs impulsés par une Europe qui ambitionne de devenir un modèle de lutte contre le changement climatique. Mais ce projet ambitieux vient de subir un coup d’arrêt majeur.

Victoire des oppositions

Le report a été adopté par 371 voix contre 240, marquant une large majorité au sein du Parlement européen. Derrière cette décision, se cache une alliance de droite et d’extrême droite menée par le Parti Populaire Européen (PPE), parti de la Présidente de la Commission, et qui regroupe les Conservateurs et Réformistes européens (CRE) ainsi que les Patriotes pour l’Europe (PfE). Leur argument principal : éviter des charges administratives excessives pour les entreprises européennes. Le PPE, lui, affirme défendre « les entreprises européennes » pour qu’elles « ne soient pas injustement pénalisées par des charges administratives excessives », selon l’eurodéputée française Céline Imart (LR). Ce report d’un an est avant tout présenté comme un compromis pour laisser aux entreprises le temps de s’adapter. En effet, la Commission affirme que ce report laissera une période d’introduction progressive de 12 mois afin de « garantir une mise en œuvre adéquate et efficace ». La loi ne s’appliquera donc qu’à partir du 30 décembre 2025 pour les grandes entreprises, et du 30 juin 2026 pour les plus petites.

Un détournement progressif de la réglementation initiale

En plus du report, le Parlement a adopté huit amendements à l’initiative du PPE, qui modifient considérablement les exigences du texte. Parmi ces changements, une hiérarchisation des pays selon les risques environnementaux : une nouvelle classification introduit une catégorie de « pays sans risques », bénéficiant d’exemptions ou d’obligations réduites. Cette mesure est vivement critiquée car elle permettrait de faciliter les importations de produits chinois (notamment le bois), ouvrant une énorme brèche qui pourrait conduire au blanchiment de matières premières à haut risque par l’intermédiaire de ces pays. Un des amendements proposés par le PPE prévoit également la possibilité d’un report supplémentaire de deux ans, mais ce dernier reste largement controversé et n’a pas encore été adopté. Ces amendements, couplés au report, diluent les ambitions initiales de la loi. L’ONG Mighty Earth dénonce un « sabotage politique » du PPE qui compromet gravement la portée de la législation.

Un contexte politique et géopolitique explosif

Le vote intervient dans un climat politique tendu, marqué par la montée des partis nationalistes et populistes au Parlement européen, notamment lors des élections de juin 2024. En France, la victoire du Rassemblement National illustre cette dynamique. Ces forces politiques s’opposent systématiquement aux « normes contraignantes » du Pacte Vert, accusé de fragiliser les agriculteurs et les industriels européens. Sur la scène internationale, le report est également salué par des pays partenaires comme le Brésil, la Malaisie et l’Indonésie. Ces États, grands exportateurs de produits agricoles vers l’UE, y voyaient une entrave à leurs intérêts commerciaux. Le Brésil, par exemple, est le principal fournisseur de soja et de bœuf à l’Europe, une relation économique cruciale mais directement responsable de la destruction massive de la forêt du Cerrado. Même au sein de l’UE, des divisions subsistent. L’Allemagne soutient le report, dans une logique de préservation des négociations sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur, vital pour ses intérêts économiques.

Un recul du Pacte Vert européen ? L’inquiétude grandit

Ce report marque un tournant préoccupant dans la mise en œuvre du Pacte Vert, fer de lance de la politique environnementale européenne. Pour les ONG, il s’agit d’un revers majeur. « Un an de plus perdu dans la lutte contre le changement climatique et les violations des droits humains. La Commission peut encore agir », résume un tweet de Greenpeace. La crainte d’un détricotage progressif de la loi, à force d’amendements et de concessions, alimente les inquiétudes. La Commission européenne, pourtant à l’origine de la proposition de report, pourrait encore agir pour limiter l’offensive du PPE. Le texte doit désormais être négocié entre le Conseil, le Parlement et la Commission, qui dispose d’un droit de veto sur la version finale. Le report de la loi européenne sur la déforestation révèle les tensions fondamentales entre les impératifs économiques et environnementaux. Alors que l’Europe revendique un rôle de leader dans la lutte contre le réchauffement climatique, cette décision fragilise sa crédibilité et met en lumière les contradictions internes de l’Union. Une question demeure : l’Europe peut-elle vraiment concilier ses ambitions écologiques avec ses intérêts commerciaux et politiques ? Dans un monde où chaque année compte dans la lutte contre le changement climatique, ce report d’un an pourrait bien être perçu comme un échec collectif, au détriment des générations futures et de l’urgence écologique mondiale.

COP 29 : Le multilatéralisme en berne au mépris de la résolution d’un enjeu global

Article écrit par Jocya Rabarone

Lundi 11 novembre 2024 s’est ouverte la Conférence des parties (COP) 29 à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan. L’État caucasien, dont l’économie repose sur l’extraction de pétrole et de gaz, accueillera jusqu’au 22 novembre les 198 parties signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Dans un contexte géopolitique crispé causant du tort au multilatéralisme, le principal enjeu de cette COP sera de trouver un accord sur le New Collective Quantified Goal on Climate Finance (NCQGCF), une aide destinée aux pays du Sud global pour lutter contre le changement climatique. 

Les dirigeant·es mondiaux réuni·es à Bakou pour lancer le coup d’envoi de la COP29. Source: Conseil européen.

Les relations franco-azerbaïdjanaises : un sujet épineux

Après l’annonce de l’absence du Président français à la COP 29 (une première depuis l’accord de Paris), la ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher a annulé sa venue à Bakou, mercredi 13 novembre. L’ambassadeur climat par intérim Kevin Magron ainsi que des négociateur·ices y assureront tout de même le travail de concertation pour la France. Ce changement intervient alors même que les relations franco-azerbaïdjanaises ne cessent de se dégrader. 

À travers des arrestations arbitraires de plusieurs Français et un activisme « anticolonial » taxé « d’ingérence » par Gérald Darmanin en mai dernier, l’Azerbaïdjan semble reprocher à la France son soutien à l’Arménie, à la suite de sa défaite dans le Haut-Karabakh en 2020. Parmi les événements ayant mis le feu aux poudres : la signature d’un accord militaire entre la France et l’Arménie en octobre 2023, soit un mois après l’offensive éclair de l’Azerbaïdjan dans cette même zone. 

Mercredi 13 novembre, les relations franco-azerbaïdjanaises ont pris une tournure plus conflictuelle. Durant un discours devant des représentants d’États insulaires, le président Ilham Aliyev a accusé la France d’exercer des « crimes » dans les territoires d’outre-mer. C’est en réaction à ces attaques que la ministre Agnès Pannier-Runacher a annoncé l’annulation de sa venue après concertation avec Emmanuel Macron, Michel Barnier et l’Union Européenne (UE).

Le même jour, Ilham Aliyev n’a également pas ménagé l’UE. Alors que l’accord de la COP28 prévoit « une transition hors des énergies fossiles », l’autocrate, ayant décrit le pétrole et le gaz comme un « cadeau de dieu », a affirmé que l’UE lui aurait demandé de « fournir plus de gaz ». Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’UE tente de s’appuyer sur la puissance pétrolière et gazière pour son approvisionnement, laquelle s’est engagée à exporter 20 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe en 2027.

L’accord sur l’aide pour les pays du Sud global : un chantier ardu

La récente réélection de Donald Trump, qui avait menacé de quitter l’accord de Paris durant sa campagne, ainsi que l’injonction de Xavier Milei au renvoi de la délégation argentine viennent s’ajouter aux tensions bilatérales franco-azerbaïdjanaises. Durant cette COP, se joue pourtant un enjeu crucial pour les pays du Sud global dont les dirigeant·es ont le 14 novembre successivement tiré la sonnette d’alarme en relatant les catastrophes climatiques qui accablent leurs pays.

Durant la COP15, les parties s’étaient accordées sur le montant du NCQGCF : 100 milliards de dollars par an à fournir de 2020 à 2025. L’objectif a finalement été atteint avec deux ans de retard, en 2022. Pour respecter les engagements de l’accord de Paris, le financement de cette aide doit être revu avant 2025. Ainsi, la COP29 constitue la dernière opportunité pour résoudre cette question. Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’aide destinée aux pays du Sud global devrait s’élever à 1000 milliards de dollars par an d’ici 2030 (hors Chine) et 1300 milliards d’ici 2035. Les positions des parties divergent : le groupe des pays d’Afrique propose un montant de 1300 milliards par an, quant à l’Inde, elle souhaite que la somme s’élève à 1000 milliards.

La liste des pays contributeurs et le mode de financement est également un sujet controversé. L’UE en particulier appelle à la participation des « pays les plus émetteurs et à fortes capacités économiques » tels que les pays du Golfe. Pour ce qui est de la forme de financement, le groupe des pays d’Afrique milite pour la réduction de la part des prêts qui alourdiraient leur endettement.crédit 

Jusqu’à la fin de la COP29, la finalisation de cet accord sera au cœur des débats. Dès le premier jour de la conférence, les parties se sont entendues sur la mise en œuvre d’un marché des crédits carbone. La méthode d’adoption ainsi que le contenu du texte sont cependant sujets à de nombreuses critiques.

 

Allemagne : « la bonne élève » de l’UE tourmentée par les crises 

Mercredi 6 novembre, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a limogé son ministre des Finances, Christian Lindner (FDP, droite libérale). Cette rupture marque la fin de la coalition gouvernementale – SPD (sociaux-démocrates), écologistes et FDP – agitée par des querelles budgétaires. Après un accord avec le CDU/CSU (conservateurs), Olaf Scholz devra soumettre un vote de confiance au Bundestag (Assemblée parlementaire fédérale) le 16 novembre en vue de la tenue des élections législatives anticipées prévues pour le 23 février. 

Le chancelier allemand Olaf Scholz, 8 novembre 2024. Source: AFP.

Le « frein à la dette » à l’origine de la crise politique 

Fin 2021, l’alliance politique gouvernementale s’était scellée autour d’un accord prévoyant le transfert d’un crédit inutilisé de 60 milliards d’euros — initialement destiné à lutter contre les conséquences du Covid-19 — vers un « fonds d’investissement pour le climat et la transformation ». Ce fonds, ayant permis au gouvernement de contourner le dépassement du seuil du « frein à l’endettement », a valu au chancelier un rappel à l’ordre de la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe dans un arrêt du 15 novembre 2023.

Face à cette douche froide, les critiques du « frein à l’endettement » (limite du déficit structurel autorisé à 0,35% du PIB), mesure votée par une coalition CDU-SPD sous Angela Merkel en 2009 pour limiter l’endettement fédéral à la suite de la crise financière, ont ressurgi. Dans un contexte où le secteur automobile allemand subit de grandes difficultés, le chancelier Olaf Scholz souhaite soutenir l’économie fédérale tout en augmentant l’aide à l’Ukraine et en maintenant un haut niveau de dépenses sociales. Confronté au refus catégorique de Christian Lindner qui souhaitait freiner les aides sociales ainsi que l’aide destinée à l’Ukraine – cette dernière étant une ligne à ne pas franchir pour les Écologistes et le SPD –, le chancelier allemand a acté la rupture politique.

Voyant Olaf Scholz au plus bas dans les sondages (16% des intentions de vote), le SPD pourrait privilégier la candidature du ministre de la Défense, Boris Pistorius, si la côte de popularité du chancelier n’évolue pas. Le président de la coalition CDU/CSU, Friedrich Merz, a quant à lui, dans des déclarations récentes, affirmé ne pas exclure la levée du « frein à la dette ». Une position notable, compte tenu de sa famille politique. Aujourd’hui en tête des sondages avec 33% des intentions de vote, le principal rival d’Olaf Scholz est présenté par différents médias comme le possible vainqueur des futures élections. Excluant toute alliance avec l’AfD (extrême droite), il pourrait obtenir une majorité en formant une grande coalition avec le SPD.

Un modèle économique qui bat de l’aile

Confrontée à une baisse de compétitivité et de recettes fiscales, l’économie allemande est en récession depuis deux ans. Alors que le principal moteur de l’économie européenne se base sur l’exportation, son industrie automobile subit une baisse de la demande extérieure, notamment depuis la Chine, qui ne risque pas de s’améliorer avec l’élection de Donald Trump. Ce dernier a affirmé qu’il souhaiterait appliquer des droits de douane à hauteur de 20% sur les produits en provenance de l’Union Européenne. Alors que les États-Unis représentent le premier marché d’exportation allemand (hors UE), cette mesure pourrait faire reculer de 15% les exportations du pays selon l’institut ifo.

Dans les mois à venir, la question du « frein à l’endettement » risque donc de revenir sur le tapis, d’autant plus que les critiques vis-à-vis de cette règle constitutionnelle ne se restreignent pas à l’Allemagne, mais s’étendent à différents pays européens. Certains considèrent ce pays, avec l’une des dettes les plus faibles (60% du PIB) des membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), comme un frein à la relance de l’économie européenne.

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