Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (01.11-08.11)

Au programme de cette semaine : la Pologne divisée sur la nouvelle loi interdisant l’avortement, le Danemark renforce sa politique contre la Covid, l’Autriche endeuillée après un acte terroriste, et la Biélorussie accusée d’utiliser la torture comme arme politique. Un article rédigé par Antoine de Raigniac.

En Pologne, la loi contre l’avortement finalement reportée

La manifestation la plus massive de ces dernières années, c’est ce qu’il aura fallu pour faire plier temporairement le gouvernement polonais sur sa tentative de délégalisation de l’avortement à travers l’arrêt du 22 octobre. Bien que le PiS (Droit et justice) – parti ultraconservateur du Président polonais Andrzej Duda – ne soit que peu ébranlé par ce ralentissement, les 100 000 manifestantes et manifestants réunis à Varsovie malgré l’interdiction des rassemblements ont tout de même réussi à déstabiliser les projets de la droite puisque l’arrêt en question, qui n’avait toujours pas été mis en place lundi dernier a été suspendu ce mercredi 4 novembre.

Mutation de la Covid au Danemark

Après la chauve-souris et le pangolin, le vison pourrait devenir le nouveau bouc émissaire de la crise sanitaire mondiale. En effet, une mutation alarmante du virus transmissible à l’Homme aurait été détectée chez l’animal dans le Nord-Ouest du pays, où les autorités comptent pour l’instant quelques 200 cas de contaminations à cette nouvelle mutation. Celle-là même réduirait la possibilité de trouver un vaccin efficace pour l’Homme, c’est du moins l’argument avancé par le gouvernement danois pour justifier l’abattage de la totalité de ces mammifères sur son territoire, soit près de 17 millions d’individus – le Danemark demeurant le plus gros exportateur mondial de fourrure de vison.

L’Autriche fait face au terrorisme  

Il est un peu plus de 20h ce lundi 2 novembre lorsque les décharges d’un fusil d’assaut retentissent dans la capitale. Quatre corps s’effondrent, vingt-quatre sont blessés. Mais c’est un pays qui est contraint de faire face, pour la première fois de son histoire, à la violence islamiste sur son sol. Le ministre de l’Intérieur Autrichien, Karl Nehammer, annoncera plus tard que l’assaillant, un homme d’une vingtaine d’année, avait pourtant suivi un programme de déradicalisation suite à son emprisonnement en 2019 pour avoir tenté de rejoindre la Syrie et combattre dans les rangs de l’Etat Islamique. Le jeune homme, abattu par la police durant la soirée, devient l’illustration de l’échec de ce que d’aucuns qualifieraient de « manière douce » face au fanatisme religieux. Cette forme de réponse ne semble plus être tolérée au sein du gouvernement, puisqu’en quatre jours, celui-ci a ordonné la fermeture de deux mosquées dites « radicales » ainsi que la suspension du chef de la lutte antiterroriste. Cette politique réactionnaire est illustratrice d’une volonté d’agir vite d’un pays qui ne se considère certainement plus comme hors d’atteinte.

Biélorussie, la torture ne passe plus 

Trois mois après l’élection truquée d’Alexandre Loukachenko à la tête de la Biélorussie, le monde semble se lasser au profit d’une autre élection plus rocambolesque outre-Atlantique. Mais alors que le président autoproclamé se réjouit du calme médiatique, l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) dénonce la torture des citoyens Biélorusses qui contestent – encore aujourd’hui – le résultat des élections du 9 août dernier et réclament la tenue d’élections libres. Le rapporteur auprès de l’OSCE, Wolfgang Benedek, dénonce dans son rapport du 5 novembre des « tortures et [des] traitements inhumains ou dégradants (…) généralisés et systématiques » ; l’OSCE réclamant la tenue de nouvelles élections. L’Union Européenne – qui n’a pas non plus reconnue le résultat de l’élection du 9 août – a quant-à-elle mis en place les menaces de sanctions économiques à l’encontre d’Alexandre Loukachenko, mais également à celles de ses proches, dont son fils, considéré comme responsable de la répression dans le pays. Ceux-ci se sont ainsi vu interdire leurs visas et geler leurs avoirs, entraînant « le blocage des comptes bancaires et la confiscation des biens de la personne ou de l’entité sanctionnée et le gel des actifs d’une société contrôlée par cette personne » selon France 24, cela comprenant les intérêts de la famille Loukachenko dans leurs sociétés immobilières à Chypre. Le dirigeant Biélorusse ne s’est pas encore exprimé publiquement sur ce sujet.

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