Les actualités du mois : janvier 2022

Par Laura De Almeida

 

Actualités du 3 au 9 janvier 

Zone euro : l’inflation a atteint 5%, un record inquiétant…

L’inflation de la zone euro a atteint fin décembre 5%, un niveau qui n’avait pas été dépassé depuis 25 ans. Ce chiffre est alarmant, et s’explique majoritairement par la hausse des tarifs de l’énergie, qui s’élève à près de 26%, selon une estimation d’Eurostat, parue ce vendredi 7 janvier. Toutefois, si Omicron continue de renforcer la hausse des prix, la BCE devra encore relever ses projections d’inflation et elle a supprimé de son communiqué officiel l’adjectif transitoire, pour qualifier l’inflation post-Covid. Ceci devrait grandement inquiéter les pays européens qui peuvent envisager que ce haut niveau d‘inflation pourra durer plus longtemps que prévu.

Quel avenir pour la Bulgarie dans l’Union Européenne ?

Devenue membre officiel de l’Union Européenne le 1er janvier 2007, la Bulgarie fête en ce début d’année 2022 sa quinzième année au sein de l’entité politico-économique des 27. C’est à cette occasion que le nouveau Premier ministre bulgare, Kiril Petkov, a tenu à exprimer sa volonté et son engagement à faire entendre la voix de son pays parmi les 27. Cependant, l’admission de la Bulgarie dans la zone euro, prévue dans deux ans, est loin de faire l’unanimité dans le pays : entre crainte de suivre le même chemin que la Grèce et « manque de volonté politique », le taux de corruption inquiète fortement Bruxelles.

La France aux commandes de la présidence du Conseil de l’UE

Le 1er janvier 2022, pour la première fois depuis 2008, la France a obtenu la présidence du Conseil de l’Union européenne. Jusqu’en juin, celle-ci aura pour mission d’assurer l’entente et la coopération entre tous les Etats membres ainsi qu’entre les différentes institutions européennes. La présidente Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron ont pu alors parler des derniers ajustements quant à cette mission qu’il incombe désormais à la France de réaliser. Naturellement, les différentes menaces pesant sur l’Europe ont aussi été centrales telles que la vague omicron ou encore les tensions liées à l’Ukraine.

 

Crise politique au Kazakhstan : quels enjeux pour la Russie ?

Suite aux manifestations enclenchées le 1er janvier 2022 au Kazakhstan, le Président Kassym-Jomart Tokaïev a ordonné d’ouvrir le feu ce vendredi « pour tuer sans sommations ». Ce discours du Président a fait réagir la communauté internationale, qui pourra difficilement intervenir face au soutien logistique et militaire de Vladimir Poutine, annoncé le 6 janvier. Les autorités russes défendent vouloir « protéger les installations vitales, les aérodromes et les infrastructures sociales-clés », mais en réalité des intérêts commerciaux sont également à prendre en compte, comme le rôle du Kazakhstan au sein de l’Union économique eurasiatique et au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai.

Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (du 3/01 au 9/01 2022)

Actualités du 10 au 16 janvier

À Tunis, de nombreuses manifestations contre le président Kaïs Saïed

Malgré une importante hausse du Covid-19 en Tunisie et une interdiction formelle de la part des autorités tunisiennes de se rassembler, des manifestations ont tout de même eu lieu, à Tunis, ce vendredi 14 janvier. Des centaines de personnes se sont rassemblées pour protester contre l’actuel président Kaïs Saïed, depuis 2019. Près de 300 manifestants étaient présents et scandés pour la plupart : “A bas le coup d’Etat !”. Ces manifestations sont la conséquence de nombreuses tensions entre Ennahda, parti politique tunisien islamiste conservateur, et M. Saïed en raison du coup de force de juillet par le président tunisien.

 

Hongrie : l’inflation comme outil politique du premier ministre hongrois

Alors que le Boom de l’inflation en Europe inquiète grandement les États Européens, le Premier ministre Viktor Orbán a décidé cette semaine de mettre en place un plafonnement du prix de certaines denrées alimentaires de base, à seulement trois mois des élections législatives d’avril 2022 en Hongrie. L’hebdomadaire libéral hongrois HVG, affirme : “Le gouvernement intervient sur les tendances du marché au détriment des producteurs, des transformateurs et des commerçants avec pour objectif de remporter les élections”.

 

Après Taïwan, l’Union européenne soutient Vilnius face à Pékin

En mai 2021, la Lituanie quitte le groupe dit des « 17+1 », permettant à la Chine de négocier directement avec ses partenaires en Europe de l’Est. En réponse à cela, Pékin impose des sanctions économiques de plus en plus fortes à Vilnius en limitant l’importation de ses marchandises sur son territoire. Les tensions entre Vilnius et Pékin se sont accrues depuis novembre, avec l’ouverture d’une représentation taïwanaise à Vilnius, dont le terme « Taïwan » figurant dans le titre, très peu utilisé, est considéré comme provoquant par la Chine : il s’agit du premier bureau de ce genre en Europe. Plus encore, Pékin fait pression sur les partenaires économiques de Vilnius y compris au sein de l’Union européenne, pour bloquer au maximum ses exportations dont son économie dépend à 70%.

Des tensions loin d’être retombées en Ukraine…

Les Etats-Unis ont révélé que Moscou a fait en sorte que ces agents soient présents en Ukraine pour effectuer une opération permettant de provoquer une invasion de la part de Moscou. Leur but est de trouver un prétexte pour envahir l’Ukraine, d’après la porte parole de la Maison Blanche, Jen Psaki : « La Russie jette les bases pour avoir la possibilité de créer de toutes pièces un prétexte pour une invasion, y compris à travers des actes de sabotage et des opérations d’information, en accusant l’Ukraine de préparer une attaque imminente contre les forces russes dans l’est de l’Ukraine ». Le Kremlin a simplement répliqué que les Etats-Unis n’avaient aucune preuve de cette stratégie russe.

Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (10/01 au 16/01)

Actualités du 17 au 23 janvier

Roberta Metsola : la conservatrice maltaise, anti-IVG, élue présidente du Parlement européen 

Ce mardi 18 janvier, la conservatrice maltaise Roberta Metsola a été élue présidente du Parlement européen. Cette eurodéputée du Parti populaire européen est en fait la troisième femme à jouir de cette fonction, Simone Veil a d’ailleurs été la première femme  à occuper ce poste en 1979. C’après le Soir, la date de son élection est aussi symbolique,“40 ans jour pour jour après la fin du mandat de la première présidente de l’histoire de l’institution, Simone Veil, le 18 janvier 1982”. Or, Roberta Metsola a affirmé être totalement contre l’avortement. Ceci s’oppose aux idées de Simone Veil qui a dépénalisé l’avortement, et pourra peut-être poser problème sur le long terme, car certaines idées de la nouvelle présidente sont en désaccord avec les convictions européennes.

 

Emmanuel Macron et sa campagne présidentielle ou sa présidence au conseil de l’Union européenne ?

Emmanuel Macron s’est exprimé mercredi 19 janvier, à Strasbourg, pour exposer sa stratégie pour son mandat à la présidence française du conseil de l’Union européenne (PFUE). Il a d’ailleurs affirmé qu’il voulait ajouter la protection de l’environnement et le droit à l’avortementdans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Il faut, d’après le président de la République Française, « actualiser cette charte pour être plus explicite »sur ces deux priorités. Toutefois, lors de son discours, certains opposants ont exprimé leur mécontentement car Emmanuel Macron aurait utilisé ce discours comme un marchepied électoral.

 

La Turquie face aux menaces du Conseil de l’Europe  

Emprisonné depuis octobre 2017, le conseil de l’Europe a réclamé la libération immédiate de Osman Kavala. Mais lundi 17 janvier, la justice turque a une nouvelle fois décidé de le maintenir en détention. Cette libération constitue un enjeu dans la mesure où Osman Kavala incarne une Turquie en opposition totale au modèle prescrit par le président Erdogan. Né à Paris et élevé en Angleterre, il milite pour l’intégration du pays à l’Europe ainsi que pour sa laïcité. La Turquie étant membre du conseil de l’Europe depuis 1950, elle avait donc accepté de se soumettre aux arrêts de la cour européenne des droits de l’homme. Pourtant, cette détention arbitraire ou encore la détention provisoire de 427 magistrats en juillet 2016 ainsi que la violation globale de l’Etat de droit indiquent que le système démocratique turque n’est probablement plus qu’une coquille vide.

 

Ukraine : le spectre d’une guerre froide ?

La Russie a exprimé ses revendications dont la plus importante, est l’interdiction de tout nouvel élargissement de l’Alliance atlantique. Le Kremlin réclame aussi, le retrait des troupes positionnées en Bulgarie et en Roumanie : “Il s’agit du retrait des forces étrangères, des équipements et des armements ainsi que d’autres mesures dans le but de revenir à la situation de 1997 dans les pays qui n’étaient pas alors membres de l’Otan.” (le ministère russe des Affaires étrangères). Moscou exige de l’OTAN qu’elle s’engage à refuser par écrit l’intégration de l’Ukraine, une demande qui est jugée inacceptable par ses protagonistes et qui contrevient également à la souveraineté du pays. Si ces revendications étaient acceptées, la crédibilité et la légitimité de l’OTAN s’effondreraient.

Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (du 17 au 23 janvier 2022)

Actualités du 24 au 30 janvier

Partygate : un scandale arrosé pour Boris Johnson 

L’étau se resserre au fil des jours pour Boris Johnson, accusé d’avoir organisé des rassemblements pendant les confinements mis en place en Grande-Bretagne en pleine pandémie mondiale de la Covid-19. Il y a eu des invitations à « profiter du beau temps » pour des centaines de convives, fêtes d’anniversaire, pots de départs arrosés et quelques « verres et canapés » à certaines occasions, organisés par le premier ministre face à une population toujours tenue de respecter les règles sanitaires imposées par le gouvernement. Face à cela, Sue Gray, « l’une des rares personnes que Boris Johnson craint », et haute fonctionnaire responsable des questions d’éthique au Bureau du cabinet du Premier ministre, doit rendre des conclusions très prochainement, qui pourraient impacter l’avenir futur, où déjà déterminé, de Boris Johnson.

A 80 ans, Sergio Mattarella est réélu président en Italie

Ce vendredi, le président de la République sortant Sergio Mattarella, dont le mandat devait finir le 1erfévrier, a été réélu en obtenant la majorité absolue de 505 suffrages sur les 1009 grands électeurs. Le rôle du président de la République est limité, mais permet de dissoudre le parlement et de nommer le Premier ministre. Cette élection est l’occasion de maintenir Mario Draghi comme chef du gouvernement, lui aussi très populaire en Italie. Le maintien de Mattarella à la présidence et de Draghi au Conseil permet donc de faciliter la mise en œuvre du plan de relance européen, dont l’Italie pourra bénéficier, sur un montant de plusieurs dizaines de milliards d’euros.

 

Conflit Ukraine/Russie : quand l’Europe et la France s’en mêlent

Le Président français Emmanuel Macron s’est entretenu, ce vendredi matin au téléphone avec le Président russe Vladimir Poutine, dans l’espoir de jouer les intermédiaires avec l’Ukraine. Cependant, le rôle de médiation de la France est trop faible aux yeux de Marine Le Pen, représentante du parti du Front National, qui déplore également une Union Européenne effacée de la situation : “Une fois de plus, l’Union européenne démontre sa faiblesse diplomatique puisque les Etats-Unis discutent aujourd’hui avec la Russie d’un territoire qui est (…) européen”. Sans oublier, que la “guerre des gaz” est un enjeu majeur pour l’Union européenne dans ce conflit. En effet, le Kremlin reste détenteur d’une puissance énergétique dont l’Europe ne peut pas se passer.

 

Commémoration nationale en Irlande du Nord : retour sur le “Bloody Sunday” du 30 janvier 1972

Le 28 janvier, deux jours avant le cinquantième anniversaire du “Bloody Sunday”, le Derry Journal affiche à la Une une commémoration en mémoire de ces événements du 30 janvier 1972. En-dessous de la photo d’une victime de ces violences sont inscrits les mots « Never Forget ». Ce jour-ci, 15 000 citoyens manifestent pacifiquement dans la ville de Londonderry en Irlande du Nord avant que l’armée n’ouvre le feu sur la foule, faisant 13 victimes pour 26 touchés par balle. Une enquête est ouverte le lendemain mais aucune excuse n’est présentée par la Couronne ni par les autorités. Il faut attendre 1997 pour que Tony Blair demande de rouvrir l’enquête, reportée à 2010. La faute est officiellement reconnue en 2010, l’armée ayant été accusée d’avoir tiré sur des citoyens non-armés.

Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (du 24 au 30 janvier 2022)

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