Cette semaine s’est ouverte sur un débat plutôt calme entre les candidats allemands, certains chefs d’Etats européens reçoivent Julio Borges, la Cour européenne limite le pouvoir des employeurs, la répartition des réfugiés par quota est réaffirmée face aux dissidents, Emmanuel Macron en appelle à la reconstruction d’une Europe plus démocratique et le Royaume-Uni veut mettre fin à la libre circulation.
VENEZUELA : Borges rencontre les chefs d’Etats européens
Julio Borges, président du Parlement vénézuélien et opposant à Maduro, est venu cette semaine en Europe chercher du soutien auprès de certains chefs d’Etats. ll a été reçu lundi par M. Macron qui a exprimé son soutien total au Vénézuéla. Un communiqué de l’Elysée annonçait que le Président condamnait la répression de l’opposition et avait fait part de sa volonté de mettre en place un processus démocratique sain au Vénézuéla. Jeudi, il s’est entretenu avec Theresa May, celle-ci lui ayant également exprimé sa volonté de faire pression sur les autorités vénézuéliennes. Entre temps, Julio Borges a rencontré Mariano Rajoy et Angela Merkel qui ont rejoint tous deux leurs homologues européens en manifestant leur soutien et leur appui à la démocratie.
ELECTIONS EN ALLEMAGNE : un débat sans réel affrontement
A vingt jours des élections, les deux principaux candidats de la campagne électorale allemande, Angela Merkel et Martin Schulz, ont montré peu de divergences sur les thèmes abordés lors de l’unique débat télévisé de dimanche dernier. Ce qui devait être un affrontement a confirmé au contraire la coalition existante entre les deux partis. Parmi les désaccords, Martin Schulz s’est notamment exprimé pour la fin des négocations des adhésions européennes et plus particulièrement celle de la Turquie. Les principaux sujets évoqués étaient l’immigration, la politique étrangère et la sécurité intérieure. A l’issue de la confrontation, la victoire d’Angela Merkel reste plus assurée. 55% des téléspectateurs l’ont en effet trouvé plus convaincante que son adversaire selon un sondage de l’Institut Infratest Dimap réalisé pour la chaîne ARD.
ENTREPRISES : la fin du Big Brother
Mardi, c’est vers les entreprises que l’Union européenne s’est tournée. En effet, la Grande Chambre, instance suprême de la Cour européenne des droits de l’homme, a voté à 11 voix contre 6 l’interdirction pour les employeurs d’espionner les courriels privés de leurs salariés dans l’objectif de les licencier. Cette nouvelle mesure, venue apporter une réponse aux préoccupations des citoyens, est alors devenue une référence pour les 47 pays membres du Conseil de l’Europe. La CEDH a néanmoins affirmé que les employeurs auront le droit de surveiller les salariés sous certaines conditions même si cette surveillance se devra d’être équilibrée entre le respect de la vie privée de l’employé et le droit de l’employeur.
DEMANDEURS D’ASILE : le quota validé
Le débat autour de la validité juridique du programme de répartition des réfugiés a pris fin cette semaine. Depuis l’adoption de la proposition de répartition par quota par l’Union européenne en 2015, plusieurs pays y sont opposés. La Hongrie et la Slovaquie avaient ainsi déposé un recours auprès de la Cour de Luxembourg. Dans ce bras de fer qui opposait depuis deux ans déjà l’Union européenne et les quelques pays dissidents, la victoire revient à Bruxelles : mercredi, la Cour de justice de l’Union européenne a rejeté le recours de la Slovaquie et de la Hongrie et a réaffirmé le principe de solidarité face à l’accueil des réfugiés.
BREXIT : la fin de la libre circulation ?
La une du quotidien britannique The Guardian annonçait mercredi la suppression pour le Royaume-Uni de la libre circulation des personnes, et des mesures pour réduire le nombre d’immigrants de l’Union européenne. La source de cette information ? Un document du Home Office (ministère de l’Intérieur) qui a fuité au journal. Selon ce document, l’immigration ne doit pas profiter uniquement aux migrants et seules les personnes hautement qualifées se verraient donc attribuer un permis de séjour allant de trois à cinq ans. Pour les autres, ce permis sera beaucoup plus court. Cependant, le document n’a pas été validé par l’ensemble du gouvernement mais la mise en place de mesures est à attendre juste après le Brexit en mars 2019. Theresa May a quant à elle affirmé que des premières propositions seront faites en automne.
MACRON : à Athènes pour redéfinir l’Europe
Emmanuel Macron était en visite à Athènes en fin de semaine pour y tenir un discours “où la démocratie européenne s’est déployée”. L’objectif du Président français : exposer son espoir de refondation d’une Europe plus démocratique. M. Macron, optimiste, a livré un plaidoyer en faveur de la reconstruction de l’Union européenne, en s’opposant notamment à une souveraineté qui serait uniquement nationale. La solution serait donc pour lui la tenue de conventions démocratiques dès le début de 2018 mais également des “réformés institutionnelles”, la création d’une “gouvernance forte” et d’un “budget de la zone euro”. En ce qui concerne les élections européennes de 2019, il a prôné la constitution de “listes transnationales”. Le Premier ministre grecque Alexis Tsipras s’est montré en accord avec son visiteur français dans sa volonté d’une Europe plus forte. Pourtant, c’est en affirmant s’opposer à ceux qu’il appelle “fainéants” et “cyniques” qu’Emmanuel Macron a marqué les esprits, suscitant de vives réactions à gauche. Il va maintenant lui falloir convaincre ses partenaires européens, ce qui ne sera pas chose facile.