Par Constance Maillard
Frontière : la passe sanitaire européen approuvé par le Parlement européen
Cette semaine marque une nouvelle étape dans le calendrier du retour à la vie normale avec l’adoption par le Parlement européen d’un pass sanitaire visant à faciliter les passages aux frontières entre pays européens. Adopté à une large majorité en session plénière par les eurodéputés, ce pass, déjà en vigueur dans 9 Etats européens, devra s’appliquer dans 31 pays du continent à partir du 1er juillet. Quatre autres pays de l’espace Schengen (la Suisse, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège) se sont ainsi joints aux 27 pour s’accorder sur un « certificat numérique européen Covid » – selon son nom officiel – dont l’objectif est de garantir que leurs ressortissants ne présentent aucun risque épidémique . L’adoption de ce texte n’était pourtant pas gagné d’avance compte tenu des lourds enjeux de protection des données et de souveraineté nationale soulevé par les Etats membres. Ainsi, l’accord qui a été trouvé permet aux pays associés de conserver tout de même certaines libertés dérogatoires, comme le souligne le média en ligne Toute l’Europe, et notamment la possibilité de décider d’accepter d’autres vaccins répertoriés par l’OMS. Autres dérogations : la possibilité pour les pays d’instaurer des restrictions sanitaires à certains porteurs du pass sanitaire en cas d’une aggravation du risque épidémique.
Environnement : un « fonds social d’action climatique » pour une transition écologique et juste
Ce mardi 9 juin, le vice-président de la Commission européenne en charge du Green Deal, Frans Timmerman, a annoncé la mise en place d’un fonds destiné à aider les européens les plus vulnérables face à l’extension prochaine de la taxe carbone aux secteur du transport et aux systèmes de chauffages des bâtiments. Alors que l’UE est en plein remodelage de son cadre législatif et réglementaire visant à accélérer la décarbonation européenne (modification de la taxe sur les carburants, révision de la directive sur les EnR en vue de révéler à la hausse les objectifs…), un projet d’échange de droits d’émission de CO2 pour les transports et les systèmes de chauffage des bâtiments a fait l’objet de vives inquiétudes, tant au sein des instances européennes que la société civile. Pour cause, la crainte d’une hausse du prix du carburant qui frapperait en priorité les citoyens les plus fragiles et dont le revu serait déjà faible. Afin d’atténuer l’impact social de ces mesures environnementales, la Commission a proposé l’instauration d’un fonds social d’action climatique qui serait notamment financé par les revenus du systèmes d’échange de droits d’émission. Ce dernier permettra ansi aux Etats membres d’engager des actions de compensation auprès des citoyens les plus fragiles.
Culture : attribution du Prix LUX, une récompense qui promeut la filière cinématographique européenne
Les eurodéputés ainsi que quelques cinéphiles amateurs privilégiés ont accordé ce mercredi 9 juin le Prix Lux, organisé annuellement par le Parlement européen et l’agence européenne du cinéma. Ce prix récompense un film européen « illustrant l’universalité des valeurs européennes et la diversité culturelle » comme l’indique la Commission. Le prix du cinéma européen de 2021 a été attribué au film L’affaire collective d’Alexander Nanau. Avec ce film qui relate un incendie tragique réellement survenu dans une boîte de nuit de Bucarest en 2015, le jury du prix lux a souhaité mettre un l’honneur un film dénonçant la corruption qui frappe en Europe, notamment dans les pays d’Europe centrale et orientale, mais aussi la nécessité d’une presse libre et forte. Pour la première fois cette année, la film lauréat a été sélectionné à la fois par des membres du Parlements européens et du public, comptant chacun pour 50% du résultat final.
Etat de droit : le Parlement européen appelle la Commission à agir
Lassés de constater l’inaction de l’UE face aux entraves récurrentes à l’encontre de l’Etat de droit de la part de plusieurs dirigeants européens, en particulier la Pologne et la Hongrie, les députés européens mettent la pression à la Commission pour que celle-ci se décide à agir dans les plus brefs délais. Ces derniers ont ainsi déposé une résolution, adoptée à une majorité de 506 voix pour et 156 contre, réclamant à la Commission de remplir ses obligations de gardienne de l’Etat de droit en procédant à la réduction ou suspension des fonds européens accordés aux pays qui violent les valeurs fondamentales de l’UE. En effet, cette mesure, contre laquelle la Hongrie et la Pologne s’étaient opposés avec véhémence, est désormais possible depuis le 1er janvier 2021 puisqu’elle avait été conditionnée à l’octroi du plan de relance de 750 milliards d’euros de l’UE. En cas de mutisme de la part de la Commission, les députés ont d’ores et déjà annoncé se préparer à porter l’affaire auprès de la Cour de Justice de l’UE.