Les actualités européennes reviennent ! Cette semaine nous nous rendons en Grèce où une magistrate vient d’être nommée présidente de la République avant de retourner au Royaume-Uni suivre les derniers rebondissements du Brexit. Enfin nous irons faire un tour à Davos, où les relations transatlantiques ont été mises à rude épreuve. Un article rédigé par Clara Paris.
Grèce : Ekaterini Sakellaropoulou élue présidente de la République
Ce mercredi 22 janvier, le Parlement grec a élu, à la majorité absolue, Ekaterini Sakellaropoulou à la fonction honorifique de présidente de la République. Cette magistrate de 63 ans gouvernait jusqu’alors le Conseil d’État grec. Une avancée progressiste significative dans un pays encore largement marqué par les discriminations envers les femmes.
La candidate du consensus
Ekaterini Sakellaropoulou a fait consensus au sein de l’Assemblée hellénique. En effet, 261 députés sur 300 ont soutenu sa nomination dés le premier tour du scrutin, du jamais vu en Grèce. Présentée comme progressiste par son prédecesseur Prokopis Pavlopoulo. Ekaterini Sakellaropoulou transcende les divisions partisanes et met d’accord la gauche comme la droite. Elle plaide pour une société plus juste, égalitaire et durable. Une vision originale et progressiste dans un pays qui sort tout juste la tête de l’eau. Elle est élue pour un mandat de cinq ans renouvelable par les différents partis du Parlement. La magistrate, diplômée de la Sorbonne-Panthéon en droit constitutionnel et environnemental, prêtera serment le 13 mars prochain, date à laquelle Prokopis Pavlopoulo sera démis de ses fonctions.
Un pas vers l’égalité homme-femme
Cette nomination est un acte symbolique fort dans un pays où une femme sur cinq est confrontée au chômage. En effet, la Grèce occupe la dernière place en matière d’égalité homme-femme selon l’indice européen du genre (EIGE). Des disparités que le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, espère voir s’effacer avec la nomination d’Ekaterini Sakellaropoulou : « Le moment est venu pour la Grèce de s’ouvrir sur l’avenir». Son élection a également suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique européenne. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a félicité Ekaterini Sakellaropoulou dans un tweet déclarant que « La Grèce avance vers une nouvelle ère d’égalité ».
Brexit : le divorce amorcé
Cette fois-ci c’est la bonne, le Brexit aura lieu. L’accord tant convoité a été approuvé par le Parlement britannique puis signé par la Commission européenne et le Conseil vendredi 24 janvier. Cette ultime étape dans le processus du Brexit met fin à 3 ans et demi de crise politique et entérine la sortie du Royaume-Uni.
L’accord sur le Brexit approuvé
Boris Johnson a tenu sa promesse, le Brexit aura bien lieu le 31 janvier prochain. L’accord a été approuvé par le Parlement britannique mercredi 22 janvier après quelques négociations. En effet, la Chambre des Lords, majoritairement en faveur du « remain », avait adopté cinq amendements concernant les droits des citoyens européens résidant au Royaume-Uni et les enfants réfugiés non accompagnés. Tous ont été rejetés par les Communes en deuxième lecture, la Chambre a voté en faveur de l’accord de retrait sans nouveau psychodrame. Dans la foulée, Bruxelles et Londres ont également signé l’accord qui doit désormais être ratifié par le Parlement européen le 29 janvier prochain. Ce dernier acte finalisera le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, après 47 ans d’une union tempétueuse.
2020 : une année de transition
À partir du 31 janvier et ce jusqu’à la fin de l’année, les britanniques entrent dans une période transitoire. Une année durant laquelle les britanniques continueront d’appliquer les règles européennes sans siéger dans aucune institution. Ce laps de temps doit permettre aux deux partis de s’entendre sur un accord de libre-échange. Ces négociations devraient débuter fin février sous l’égide de Michel Barnier, anciennement chargé de l’accord sur le Brexit. Pourtant, le timing semble serré. Bruxelles juge ce temps particulièrement court pour réussir à négocier un accord d’une telle ampleur.
Davos : les relations transatlantiques à l’épreuve
Les relations diplomatiques entre l’Union européenne et les Etats-Unis sont en berne. Le 24 janvier, au Forum économique de Davos, Donald Trump a menacé d’imposer de nouvelles taxes à l’Europe. Ces sanctions économiques seraient décrétées par le président américain si aucun accord entre les deux partis n’était trouvé.
Vers une nouvelle guerre commerciale ?
Après la Chine, serait-ce au tour de l’Europe ? En effet, Donald Trump a menacé à plusieurs reprises l’Union européenne de nouvelles taxes sur l’automobile. Il juge que les européens ont assez profité des avantages américains. Depuis l’arrivée du milliardaire à la Maison Blanche, les relations commerciales sont tendues en raison de nombreux litiges commerciaux concernant l’acier et l’aluminium. Cette multiplication des droits de douane par Donald Trump a contribué à entacher les rapports entre les deux puissances. En effet, depuis 2016 les relations transatlantiques sont tumultueuses et les négociations commerciales au point mort.
La menace américaine
Une mésentente qui s’est cristallisée au sommet de Davos. Le président Trump a menacé de taxer le secteur automobile européen à hauteur de 25% si les européens ne reculaient pas sur la taxe des GAFA. Après d’âpres négociations, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a accepté de reporter l’impôt à fin 2020 en échange de la suspension des menaces américaines. Pour autant, monsieur Le Maire n’entend pas céder : « Nous avons des intérêts, nous les défendons. Les États-Unis ont des intérêts, ils les défendent. Mais, je pense qu’on peut les défendre sans passer par un système de sanctions et de ripostes ». De son coté, madame von der Leyen souhaite voir les relations commerciales s’améliorer : « Je me réjouis de travailler avec le président Trump (…). Je suis persuadée que nous pouvons nous engager dans un programme positif en matière de commerce, de technologie, d’énergie et dans bien d’autres secteurs encore ». Cette première rencontre entre la présidente de la Commission et Donald Trump a permis de nouer les premiers liens en vu d’un futur accord commercial de grande ampleur.